Sarkozy joue doublement gros dans ces élections

Sarkozy joue doublement gros dans ces élections Les départementales 2015 seront-elles une nouvelle épreuve pour Nicolas Sarkozy ? Pour s'assurer un succès, l'UMP devra conquérir au moins une vingtaine de départements et apparaître unie.

Les élections départementales du 22 et 29 mars ont valeur de test pour l'UMP. Face au Parti socialiste qui ne devrait pas profiter de l'élan d'union nationale qui s'est rapidement essoufflé, le parti de Nicolas Sarkozy ne peut pas se permettre d'apparaître affaibli. Alors que le PS détient encore 60 % des départements, ne pas récupérer au moins une vingtaine d'entre eux serait perçu comme une véritable incapacité à faire émerger une offre politique nouvelle pour préparer l'alternance. Au fond, l'UMP doit absolument se positionner comme la première force d'opposition, devant le Front national. Si le parti de Marine Le Pen recueille davantage de voix que l'UMP au premier tour de ces élections départementales, le désaveu serait important. Et les commentateurs ne manqueront pas de souligner cet échec de Nicolas Sarkozy qui viendra s'ajouter à la longue liste des épisodes d'un retour raté depuis l'année dernière.

Les résultats des départementales ne sont pas tout. Certes, le Front national ne semble pas en capacité de s'imposer dans plus de 2 ou 3 départements. Mais face aux bons scores annoncés dans certains cantons, avec probablement la présence de candidats frontistes au second tour dans 600 à 700 d'entre-eux ce soir, selon les prévisions d'Eric Doligé, chargé des élections rue de Vaugirard, l'UMP devra se montrer ferme et parler d'une seule voix, si elle venait à être éliminée dès le premier tour. Le parti de Nicolas Sarkozy a tranché lors de l'élection partielle dans le Doubs : il faudra donc ressortir l'argumentation du "ni-ni". L'ancien chef de l'Etat devra alors veiller à ce que ses troupes demeurent fidèles à cette ligne, faute de quoi son autorité sera mise en cause. Notamment lors du "troisième tour" quand l'UMP devra se dégager des majorités dans les exécutifs élus. Là où les élus UMP seront au coude-à-coude avec ceux de gauche, la tentation de pactiser avec le FN pour faire pencher la balance sera grande. Si un scénario semblable aux régionales de 1998 se produisait, la crise serait des plus graves à l'UMP et l'autorité de Nicolas Sarkozy encore profondément écornée.

EN VIDEO - Nicolas Sarkozy s'est fait ces dernières semaines le chantre du rassemblement à l'UMP :

"UMP : Nicolas Sarkozy se pose en rassembleur, Alain Juppé hué"