Cote de popularité des politiques en mars 2015
Nicolas Sarkozy ne sort pas particulièrement grandi de la séquence électorale très brillante qui s'achève pour l'UMP. Après un bond saluant leur gestion des attentats de janvier, François Hollande et Manuel Valls chutent.
La personnalité du moment : Nicolas Sarkozy
Est-ce sa victoire ou bien celle des candidats et des militants sur le terrain ? Si l'UMP a incontestablement réalisé une percée historique lors des départementales de la fin mars et si Nicolas Sarkozy est nettement revenu sur le devant de la scène après un retour moins étincelant que prévu, le mérite qui revient au patron de l'UMP reste débattu. Ses partisans soulignent que l'ancien chef de l'Etat a réussi à insuffler un dynamisme nouveau à sa formation politique. Ses adversaires rappellent que ce sont surtout ceux qui ont mené campagne dans leurs fiefs qui ont gagné (Fillon) et soulignent que l'alliance avec le centre, autrement-dit à l'opposée de la stratégie droitière suivie jusqu'à présent par Nicolas Sarkozy, a été payante (Juppé). Dans votre cote de popularité du 1er trimestre 2015, le verdict n'est pas réellement livré puisque Nicolas Sarkozy, stagne (-0,29 point) à près de 29 % de bonnes opinions et perd même une place au classement. Les prochaines étapes, à savoir la refondation de l'UMP dans le nouveau parti "Les Républicains" et la primaire de 2016, seront certainement plus décisives.
Nouvel entrant : Emmanuel Macron
Ce trimestre, Emmanuel Macron, le nouvel homme fort du gouvernement, fait son entrée dans votre cote de popularité tout comme Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur omniprésent depuis les attentats de janvier. A droite et au centre, Jean-Christophe Lagarde, nouveau président de l'UDI et Laurent Wauquiez, devenu vice-président de l'UMP, rejoignent aussi le panel. Et c'est bien le ministre de l'Economie qui tire son épingle du jeu puisqu'Emmanuel Macron arrive directement en 6e place avec 34,66 % de satisfaits. Bernard Cazeneuve est lui aussi dans les 10 premiers avec 30,34 % de bonnes opinions. Laurent Wauquiez est plus en retrait avec 29,17 % (12e place). Quant à Jean-Christophe Lagarde, moins médiatique, il n'est que 39e avec 11,92 % de satisfaits.
Exécutif : la rechute
Après les attentats de janvier, qui avaient consacré leur sens de la gestion de crise, François Hollande et surtout Manuel Valls rechutent lourdement à la fin de ce premier trimestre 2015. Le chef de l'Etat, replongé dans les bisbilles de sa majorité alors que les indicateurs économiques donnent à peine quelques signes encourageants, perd 3,61 points et termine 29e avec 18,5 % d'opinions favorables. Manuel Valls enregistre une chute plus spectaculaire encore. Le Premier ministre, qui a décidé de "ne rien changer" après des départementales pourtant catastrophiques, pour la gauche en général et le PS en particulier, perd 5,3 points et passe de la 5e à la 7e place du classement avec 32,30 % de satisfaits. Et le ciel pourrait s'assombrir encore avec un congrès du PS qui reste risqué en juin (malgré le ralliement de Martine Aubry) et des élections régionales très incertaines en décembre.
Le classement complet
Rang | Nom | Satisfaits en % | Evol |
---|---|---|---|
1 | Alain Juppé | 47,78 | -3,88 |
2 | Bruno Le Maire | 40,51 | 1,32 |
3 | Marine Le Pen | 39,97 | 0,46 |
4 | François Baroin | 37,79 | -4,67 |
5 | Marion Maréchal-Le Pen | 37,07 | 1,23 |
6 | Bernard Cazeneuve | 34,66 | - |
7 | Manuel Valls | 32,30 | -5,30 |
8 | Nicolas Dupont-Aignan | 32,04 | 1,08 |
9 | Emmanuel Macron | 30,34 | - |
10 | Christian Estrosi | 29,78 | 1,86 |
11 | Nathalie Kosciusko-Morizet | 29,74 | -5,31 |
12 | Laurent Wauquiez | 29,17 | - |
13 | Nicolas Sarkozy | 28,69 | -0,29 |
14 | François Fillon | 27,82 | -2,75 |
15 | Xavier Bertrand | 27,45 | -3,54 |
16 | Valérie Pécresse | 25,08 | 0,19 |
17 | Luc Chatel | 24,92 | -0,67 |
18 | Ségolène Royal | 24,86 | -1,11 |
19 | Rachida Dati | 23,79 | -1,50 |
20 | Brice Hortefeux | 23,65 | -0,48 |
21 | Najat Vallaud-Belkacem | 22,75 | -1,12 |
22 | Jean-François Copé | 21,78 | -14,91 |
23 | Stéphane Le Foll | 21,24 | -0,48 |
24 | François Bayrou | 20,96 | -0,79 |
25 | Arnaud Montebourg | 19,97 | -0,33 |
26 | Hervé Morin | 19,70 | 0,91 |
27 | Laurent Fabius | 19,62 | 5,19 |
28 | Christiane Taubira | 18,93 | 0,20 |
29 | François Hollande | 18,53 | -3,61 |
30 | Chantal Jouanno | 18,32 | -0,57 |
31 | Nadine Morano | 17,56 | 0,67 |
32 | Michel Sapin | 17,50 | -0,35 |
33 | Benoît Hamon | 17,26 | -1,14 |
34 | Martine Aubry | 16,69 | -0,88 |
35 | Jean-Luc Mélenchon | 15,17 | 0,63 |
36 | Olivier Besancenot | 13,73 | -0,40 |
37 | Pierre Moscovici | 13,00 | -0,21 |
38 | Jean-Christophe Cambadélis | 12,53 | -1,98 |
39 | Jean-Christophe Lagarde | 11,92 | - |
40 | Cécile Duflot | 8,55 | -0,35 |
En hausse : Laurent Fabius
Nouvelle preuve, s'il en était besoin, du discrédit global qui touche la classe politique : très peu de personnalités peuvent s'enorgueillir de voir leur cote monter en ce début d'année 2015. Laurent Fabius est ainsi le seul homme politique à réellement profiter de la séquence qui s'achève. Le ministre des Affaires étrangères est en quelque sorte protégé par son statut, le Quai d'Orsay étant un poste prestigieux et les dossiers gérés sur la scène internationale à la fois très importants et très consensuels dans la classe politique française. L'ancien Premier ministre de François Mitterrand gagne ainsi neuf places, mais reste sous les 20 % de "satisfaits". Derrière lui, c'est Christian Estrosi, candidat officiel depuis peu aux régionales en Paca, qui gagne le plus de points (+1,86). Il passe à la 10e place avec 29,77 % de bonnes opinions. Bruno Le Maire, Marion Maréchal Le Pen, deux personnalités montantes à droite, ainsi que Nicolas Dupont-Aignan, gagnent eux aussi plus d'un point ce trimestre.
En baisse : Jean-François Copé
Alors que les affaires se poursuivent et que son parti change et gagne sans lui, Jean-François Copé a entamé un tour de France relativement confidentiel en ce début d'année. L'ancien patron de l'UMP, évincé lors de l'explosion de l'affaire Bygmalion, croit encore pouvoir jouer, un jour, les premiers rôles, même s'il assure avoir "changé" et ne plus être "l'animal politique impitoyable" qu'il fut autrefois. Manque de présence médiatique ou sanction définitive de l'opinion : il perd en tout cas 14,91 points entre janvier et mars. Une baisse extrêmement importante qui l'éjecte à la 22e place du classement avec seulement 21,78 % de "satisfaits". Outre les baisses du couple exécutif (lire ci-dessus), des chutes sévères sont enregistrées à droite malgré la victoire des départementales. Nathalie Kosciusko-Morizet perd 5,31 points, François Baroin 4,67 points et Alain Juppé 3,88 points, ce qui n'empêche pas le maire de Bordeaux de rester premier de votre classement avec 47,77 % de bonnes opinions. Xavier Bertrand et François Fillon sont aussi en baisse, respectivement de 3,54 et 2,75 points.