Affaire Bygmalion : le retour pour Copé, les ennuis pour Sarkozy ?

Affaire Bygmalion : le retour pour Copé, les ennuis pour Sarkozy ? Jérôme Lavrilleux, l'un des acteurs clés de l'affaire Bygmalion, assure que Nicolas Sarkozy était au courant que ses comptes de campagne "débordaient de tous côtés". Mis en cause par le patron de LR, Jean-François Copé, lui, prépare son retour.

Et si le grand gagnant de l'affaire Bygamilion était en fin de compte Jean-François Copé ? L'ancien président de l'UMP, poussé à la démission par les siens, pour ses relations avec les dirigeants de la société impliquée dans l'un des plus gros scandales politiques de ces dernières années, attend le bon moment pour revenir. L'interview dans L'Obs de son ancien directeur de cabinet, Jérôme Lavrilleux, laisse entendre qu'il prépare - activement - son retour. Peut-il être candidat à la primaire de la droite et du centre en 2016 ? "Il a très exactement réuni 45 parlementaires, 42 députés et trois sénateurs. Et François Fillon n’en a réuni que 15. Or, je remarque qu’il faut le soutien de 20 parlementaires pour la primaire de l’UMP" répond cet acteur clé de l'affaire, celui qui a avoué publiquement un montage de fausses factures pour que les comptes de campagne de Sarkozy ne débordent pas. Le maire de Meaux est par ailleurs de plus en plus confiant. Un indiscret de L'Express, cette semaine, révèle que Jean-François Copé est désormais convaincu que "les choses évoluent bien" pour lui. "Il est facile de démontrer que la campagne de Nicolas Sarkozy a dérapé" aurait-il confié à un proche.

Pour Jérôme Lavrilleux, l'ancien chef de l'Etat savait par ailleurs très bien que les budgets consacrés à sa réélection n'étaient pas tenus. "Les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 ont dérapé, et pas seulement le budget consacré aux meetings. Il ne faudrait plus appeler cette affaire "Bygmalion", mais celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy" lâche désormais l'ancien directeur adjoint de sa campagne. Selon lui "il n’y a que Nicolas Sarkozy pour dire dans sa déposition que cette affaire ne concerne pas sa campagne… C’est un système de défense voué à un échec total". Et d'ajouter : "Il se défausse, il vit dans un monde irréel, et ne sait pas assumer. [...] L’ingratitude est la marque des faibles.

L'ancien président de la République, lui, assure ne s'être pas intéressé à la gestion de sa campagne par la société Bygmalion. Il a indiqué lors de sa déposition qu'il avait préparé sa candidature avec ses conseillers, en utilisant les moyens de l'Elysée. "Cela est strictement illégal et c’est très symptomatique du fait que durant cette campagne tout le monde s’est affranchi des règles" juge Jérôme Lavrilleux.

Crédit image : Eric BAUDET/JDD/SIPA