En Nord-Pas-de-Calais, Picardie : Valls contre Aubry

Derrière les appels à sa candidature aux élections régionales 2015, Martine Aubry soupçonnerait une manoeuvre de déstabilisation de Matignon.

Derrière les appels à une candidature de Martine Aubry, sa guéguerre avec Manuel Valls. Elle en a  "ras-le-bol". Si en public Martine Auby, n'a pas encore utilisé les même mots que pour les "provocations" d'Emmanuel Macron, la maire de Lille s'agace en privé des appels du pieds des socialistes pour qu'elle soit candidate aux régionales dans le Nord-Pas-de-Calais, Picardie. L'ancienne minsitre de Lionel Jospin n'est pas du tout décidée à y aller et elle serait même, selon le Monde, en colère contre les "bruits de cour parisiens" qui la poussent à se lancer et ne rendent pas service à Pierre de Saintignon, tête de liste PS pour les régionales et accessoirement l'un de ses protégés. Et Martine Aubry vise indirectement Manuel Valls, un rival de toujours parmi les socialistes. Le Premier ministre ne cacherait pas en privé qu'avec Pierre de Saintignon, les chances du PS "sont très faibles", ajoutant que c'est à la maire de Lille, figure politique nationale et élue très populaire localement, de redresser la barre.

Un compliment qui cacherait en réalité un piège ? Selon les proches d'Aubry, Manuel Valls (tout comme le ministre des Sports et local de l'étape Patrick Kanner), joue un double jeu pour écorner l'image de la maire de Lille lors des élections régionales. Si elle ne se lance pas dans la course, le PS aura beau jeu de lui reprocher d'avoir laissé la doite (voire le FN) l'emporter chez elle. Si elle se lance à l'inverse, elle risque gros dans une lutte sans merci face à Xavier Bertrand ou Marine Le Pen. D'où cette réaction cinglante de l'intéressée rapportée par le Monde : "C’est plutôt pénible. Ils feraient mieux de bosser dans leurs ministères". Rappelons-le, lors des derniers congrès (à commencer par celui de Reims où il défendait Ségolène Royal) comme lors de la primaire de 2011, les deux "éléphants" ont plusieurs fois eu l'occasion de montrer leur animosité. A tel point qu'en 2014, Martine Aubry aurait refusé de faire partie d'un gouvernement dirigé par Manuel Valls. Alors que Manuel Valls est depuis des années l'incarnation de la ligne "social-libérale" du PS, Martine Aubry défend depuis aussi longtemps une "gauche forte".