La France vote pour ses nouvelles régions, pourquoi c'est important

La France vote pour ses nouvelles régions, pourquoi c'est important JOUR J - Ce dimanche, les électeurs sont appelés à voter pour les candidats qui ambitionnent de gérer les conseils régionaux pour les 6 prochaines années.

[Mis à jour le 6 décembre 2015 à 13h30] Il faut bien le dire : la campagne des élections régionales n'a pas suscité d'enthousiasme et il est peu probable que les électeurs se ruent en masse dans leurs bureaux de vote aujourd'hui. L'abstention, qui concerne généralement un électeur sur deux, pourrait d'ailleurs battre un record. Ce dimanche 6 décembre est pourtant une journée importante : le premier tour des élections régionales va faire apparaître les premiers rapports de force entre les partis de la gauche, l'union de la droite et du centre, et le Front national. Ce soir, les tractations vont débuter : Quelle formation politique est en mesure de l'emporter au second tour ? La gauche se dirige-t-elle vers une déroute ou va-t-elle résister dans plusieurs régions ? Faut-il faire barrage au Front national ? 

En vidéo - Population, croissance, entreprises... Ces chiffres qui font les nouvelles régions :

"Population, croissance, entreprises... ces chiffres qui font les nouvelles régions"

L'enjeu est important : non seulement chaque formation politique va prendre conscience de son niveau d'adhésion à quelques mois de la campagne des élections présidentielles, mais surtout, on commencera ce soir à savoir quels sont les favoris pour diriger chacune des nouvelles grandes régions pour les 6 prochaines années. 13 nouvelles régions plus grandes, aux pouvoirs renforcés par la réforme territoriale. En matière économique, en matière de développement de transports, d'infrastructures, d'aménagement du territoire, de gestion des lycées, mais aussi en matière de tourisme et de développement durable, les régions ont désormais davantage de périmètres d'action.

Elections régionales : sans doute les plus importantes pour l'économie et l'emploi

Les régions  sont notamment leaders dans le domaine du développement et de l'innovation économique et gardent la prérogative de la distribution d'aides directes aux entreprises.  Si les départements ont conservé leurs compétences dans la gestion des prestations sociales et le traitement du RSA, et si le traitement du chômage reste une compétence nationale de Pôle Emploi, c'est donc bien la région qui, aujourd'hui est l'organe territorial le plus puissant pour l'emploi. Et en particulier pour l'emploi de demain.

L'un des objectif de cette réforme territoriale était donc la création de régions plus puissantes, sur le modèle d'autres pays européens, notamment de l'Allemagne et de ses "Länders", avec des territoires aux compétences accrues, notamment dans le domaine du développement économique. Mais le but était avant tout la réalisation d'économies substantielles pour le budget de l'Etat. Lors de son lancement, en juin 2014, le chiffre annuel de 10 milliards d'euros économisés a été posé. Mais ce chiffre reste ardemment débattu, même après l'adoption des nouvelles frontières des régions. La question de l'avenir des départements, dont les compétences devaient être tout ou partie transférées vers les nouvelles régions, a initialement été posée. Leur maintien a finalement été décidé, comme en témoigne la tenue d'élections départementales en début d'année, et certaines de leurs compétences finalement stabilisées.