Inégalités et transports au coeur de la campagne en IDF

Inégalités et transports au coeur de la campagne en IDF L'Ile-de-France est une région très dynamique économiquement, mais affichant de fortes inégalités. L'enjeu de la désaturation et du renouvellement des infrastructures de transports , en lien avec la lutte contre la pollution, est aussi un enjeu clé de ces régionales 2015.

[Mis à jour le 6 décembre à 18h54] Pour connaître les dernières infos et estimations, cliquez sur notre live concernant les résultats des régionales en Ile de France. La région Ile-de-France mérite, d'un certain point de vue, son surnom de "région capitale". Première région française en termes de démographie et d'économie, avec 12 millions d'habitants et un tiers du PIB français, elle est un pôle d'attractivité européen voire mondial et le moteur de toute l'économie hexagonale avec une activité résolument tournée vers le tertiaire et une population active très qualifiée. Premier résultat de ce dynamisme : le revenu annuel brut des ménages franciliens est de 25 % plus élevé que dans les autres régions.

Mais à la veille des élections régionales en Ile-de-France, ce tableau est noirci par des inégalités importantes. Inégalités de revenus entre l'ouest et le nord de la région notamment, qui concentre chômage, précarité et pauvreté. L'institut Montaigne, qui a travaillé à un portrait socio-économique de chaque région en vue de ces élections régionales, montre que l'Ile-de-France ne crée pas forcément plus d'emplois que les autres et n'en fait pas profiter tous ses départements, mais dispose des emplois les plus créateurs de richesse concentrés dans la capitale et dans les Hauts-de-Seine, à la Défense notamment. Par ailleurs, la région attire moins qu'avant. Si le solde démographique est positif, le solde migratoire est quant à lui négatif vis à vis des autres régions sur les 15 dernières années.

Outre l'emploi et la réduction des inégalités, les transports seront un autre enjeu clé pour le prochain conseil régional. La saturation du réseau et la vétusté de certains équipements, à la fois routiers et ferroviaires, nécessitent déjà et nécessiteront encore des investissements massifs de la région dans les prochaines années. D'autant plus que le sujet est intimement lié à celui de la pollution, avec des "pics" observés de plus en plus régulièrement et les questions qu'ils impliquent sur la circulation alternée ou la sortie du "tout diesel".

Avec 250 km de bouchons en moyenne aux heures de pointe en Ile-de-France chaque jour, l'alternative des transports en commun est aujourd'hui contestée. RER A, RER B, Transiliens, mais aussi plusieurs lignes de métro sont dans une situation délicate de l'aveu même de la RATP. Le RER A transporte chaque jour 1,5 million de voyageurs, le RER B plus de 850 000. Sur ces deux lignes, entre 6 000 et 9 000 "gênes" sont reconnues par la régie en charge des transports en commun pour l'année 2014 (source : Slate.fr), soit entre 15 et 25 par jour... Des chiffres contestés par les associations d'usagers.

Le Grand Paris et son grand métro circulaire, le "Grand Paris Express", sont censés apporter une partie de la solution à ce problème. Mais outre le bouleversement institutionnel très critiqué qu'il implique (rassembler la capitale et la petite couronne), le chantier des transports est très débattu. Ce qui se traduit dans les programmes des candidats aux régionales par un traitement particulièrement flou voire par un oubli pur et simple.