Sur Twitter, des rumeurs avant l'heure sur la régionale 2015

RESULTATS REGIONALES - Mettre en ligne des informations sur les scores des partis engagés dans les élections régionales en France avant 20 heures, c'est illégal. Mais sur les réseaux sociaux, ça balance déjà...

Les mauvaises habitudes ont la vie dure : de scrutin en scrutin, c'est la même chose, et cette soirée électorale ne fait pas exception. Des rumeurs sur les résultats des élections régionales se diffusent sur les réseaux sociaux ce soir, à commencer par Twitter. Il suffit pour s'en rendre compte de s'y rendre et de taper le hashtag #RadioLondres. Des internautes mettent en ligne des données sur le scrutin, usant de paraboles et de méthaphores pour que les informations soient très légèrement codées. si légèrement qu'elle ne tromperaient aucun contrôle. Le but : associer humour et décalage à la divulgation de véritables enseignements sur le scrutin. La semaine dernière, n'importe qui comprenait ce genre de messages, postés avant 20 heures : "La rose est en train de faner" ou "En ALPC, la rose serait à 31 euros, l'action Endemol serait à 26 euros et la marinière se vendrait à 23 euros". Rappelons que toute personne - travaillant dans un média ou non - diffusant ce type d'information s'expose à de lourdes sanctions judiciaires, pouvant aller jusqu'à 75 000 euros d'amendes. 

L'ennui pour le législateur français, c'est que contrôler Twitter n'est pas une mince affaire. Certains comptes sont anonymes, et la multitude de messages "cryptés" laissent imaginer que les magistrats devraient déployer des moyens considérables pour endiguer un phénomène déjà entré dans les habitudes. Quant à Twitter, il se présente comme un "hébergeur" et non un "éditeur", ce qui ne lui donne pas les mêmes responsabilités. De quoi faire réfléchir avant de s'attaquer à un géant américain qui aura en outre les moyens de se défendre. Les médias suisses et belges, non soumis à la loi française, peuvent quant à eux donner les premières estimations sur les résultats des élections régionales avant 20 heures. Dimanche dernier, La Libre Belgique avait donné les premiers chiffres vers 19h15 : des estimations assez précises - qui se sont révélées quasiment exactes - sur les rapports de force nationaux. Le journal belge avait même donné des estimations du score obtenu par Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Dans un monde ouvert, à l'heure d'Internet, l'interdiction de faire circuler une information aussi facilement partagée devient donc  obsolète. Et les médias français, les seuls réellement exposés à la menace de sanctions, doivent se contenter de "regarder les trains passer" comme le regrettait un journaliste cette semaine.

Exemples de tweets publiés avant 20 heures dimanche dernier :