Marine Le Pen : une défaite qui ne change rien pour 2017

Marine Le Pen	: une défaite qui ne change rien pour 2017 REGIONALES 2015 - La défaite de Marine Le Pen impute-t-elle sa capacité à mobiliser ses électeurs pour les élections présidentielles ? En réalité, elle pourrait sortir renforcée par la manière dont elle a perdu.

Malgré la défaite, Marine Le Pen sera candidate aux élections présidentielles. Il y a encore quelques semaines, la présidente du FN, favorite de tous les sondages pour les élections régionales, n'envisageait pas la défaite, car en triangulaire, aucun de ses deux adversaires n'aurait pu la battre. Elle n'envisageait pas non plus que le parti socialiste, si implanté dans le nord de la France, se sacrifie totalement. Le désistement des listes de Pierre de Saintignon, qui élimine toute présence de la gauche du conseil régional pendant 6 ans, a surpris tous les observateurs et bon nombre de responsables politiques. Pourtant, ce retrait, qui a radicalement changé les résultats des élections régionales et fait perdre Marine Le Pen, pourrait lui rendre un autre service. Celui de se présenter comme la victime d'un système qui cherche à tout prix à lui faire barrage. Si elle a échoué dans la région Nord-Pas-de-Calais, Picardie avec moins de 43% des voix, c'est - dira-t-elle - parce que la classe politique - "l'UMPS" - s'est unie contre elle. Un discours qui a fait ses preuves pour mobiliser ses troupes, ses militants et son électorat.

Les observateurs prédisaient il y a quelques semaines qu'une défaite de Marine Le Pen à cette élection régionales romprait la dynamique, l'élan qu'elle est parvenue à créer depuis 2012. Qu'elle apparaitrait affaiblie, incapable de s'imposer dans un scrutin de grande ampleur. Force est de constater que les conditions de sa défaite ont changé toutes les conclusions à en tirer. Une presse qui n'hésite plus à prendre parti contre le FN et sa présidente, des hommes et femmes politiques de gauche qui appellent à voter pour la droite, un premier ministre de gauche qui appelle à voter contre un homme politique de gauche parce que ce dernier refuse d'appeler à voter pour un homme politique de droite (Jean-Pierre Masseret a maintenu sa candidature en Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine)... Voilà qui rendra bien service à Marine Le Pen. Le désistement républicain a sans doute permis d'empêcher le FN à s'emparer de deux grandes régions de France, il s'est révélé efficace. Sans doute a-t-il été pensé comme un moindre mal par ceux qui l'ont décidé, à Paris. Reste qu'il donne de nouveaux arguments et de nouvelles ailes à Marine Le Pen.