Christian Estrosi prend ses distances avec Nicolas Sarkozy

Christian Estrosi prend ses distances avec Nicolas Sarkozy Christian Estrosi, futur président de la région PACA, s'éloigne des instances dirigeantes du parti Les Républicains et notamment du numéro 1 Nicolas Sarkozy. C'est en tout cas la direction qu'il semble vouloir prendre dans une interview accordée à Paris Match.

[Mis à jour mardi 15 décembre à 22h25] Le candidat LR-UDI-MoDem Christian Estrosi a battu Marion Maréchal-Le Pen, la candidate FN, lors du second tour des élections régionales dimanche 13 décembre en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Une victoire qu'il doit en partie au retrait du candidat socialiste pour faire barrage au Front national. Au soir de sa victoire, il a d'ailleurs immédiatement tenu à remercier les électeurs de gauche qui lui ont donné leur voix. Christian Estrosi se confie sur cette drôle d'élection dans un entretien accordé à Paris Match. "Cette élection m'a changé", annonce-t-il. À cette occasion, le maire de Nice ne manque pas de prendre ses distances avec Nicolas Sarkozy : "au soir du premier tour, j'ai décidé de faire campagne sur le thème de la 'résistance' face au Front national. Je n'ai pas adopté, comme le voulait Nicolas Sarkozy, la ligne du 'ni-ni'. Je fais une différence entre le Parti socialiste et le Front national, qui est un mouvement sectaire et nauséabond", déclare-t-il. La rupture avec le numéro 1 des Républicains est affichée, une position qu'on ne connaissait pas chez Christian Estrosi. 

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"Marine Le Pen"

Christian Estrosi s'oppose à l'ancien chef de l'État : "contrairement à lui, je ne pense pas que nous, élus Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN. Plutôt que chasser sur le terrain du Front national, je préfère chasser le Front national du terrain". Le député de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes dénonce un virage à droite après une campagne pourtant très à droite. Mais, rappelons-le, cette élection l'a changé. Christian Estrosi milite désormais pour "une cohésion solide avec le centre".

On se souvient du coup d'envoi de la campagne "droitière" de Christian Estrosi le 26 avril dernier. Il avait alors déclaré que "l'immense majorité des musulmans de France qui aujourd'hui placent les lois de la République au-dessus des lois religieuses" trouvait en France un refuge "parce qu'ils se sentent menacés par ce que j'appelle l'islamo-fascisme". Un islamo-fascisme présent en France "à travers les cinquièmes colonnes et [leurs] réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins", avait-il lancé. Des propos qui avaient largement choqué la classe politique jusque dans son propre camp.