Panama Papers : le FN a-t-il caché son argent dans un paradis fiscal ?

Panama Papers : le FN a-t-il caché son argent dans un paradis fiscal ? L'affaire Panama Papers prend de l'ampleur. Plusieurs proches de Marine Le Pen auraient monté un "système offshore sophistiqué" selon Le Monde...

[Mis à jour le 5 avril 2016 à 10h16] Marine Le Pen était-elle informée de ce "système offshore sophistiqué" qui aurait permis à des proches de "sortir de l'argent de France" ? C'est la question qui se pose alors que le Monde présente ce mardi le deuxième épisode du feuilleton "Panama Papers". Cette large enquête, menée dans une centaine de rédactions à travers la planète, a permis de mettre au jour un vaste système d'évasion fiscale présumée par le biais de millions de documents issus d'une société panaméenne, Mossack Fonseca. Après Cahuzac, Platini ou encore Messi hier, c'est au tour de plusieurs carres du FN d'être cités dans cette vaste affaire.

Le Monde évoque donc "un système offshore sophistiqué [...] mis en place entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama" par des proches de Marine Le Pen. Selon le quotidien du soir, ce  dispositif était, "organisé par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national". L'objectif ?  "Sortir de l'argent de France, au moyen de sociétés-écrans et de fausses factures avec la volonté d'échapper aux services antiblanchiment français".

Frédéric Chatillon blanchit le FN

Dès lundi, alors que tombaient les premières révélations des Panama Papers, Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et du Front national, avait tenté d'anticiper le scandale. "J'aurai droit demain (mardi) aux honneurs du Monde dans l'affaire de Panama Papers", écrivait-il sur Facebook.  "À l'automne 2012, les associés de la société Unanime et moi-même avons décidé d'investir en Asie une partie des bénéfices que la société avait déjà réalisés au cours de l'année 2011", a aussi indiqué e patron de la société Riwal, une agence de communication, prestataire du Front national.

Frédéric Chatillon et sa société ont été mis en examen en janvier 2015, pour "escroqueries", "faux et usage de faux" et "blanchiment d'abus de bien social", dans le cadre du financement de campagnes électorales du FN. La société Unanime est, elle, une "structure juridique " qu'il a acquis et qui a elle-même racheté une société basée à Hong-Kong, explique l'ancien président du GUD. "Bien évidemment, le Front national n'a rien à voir ni de près ni de loin avec cette affaire privée", s'est défendu Frédéric Chatillon, toujours sur Facebook, mais sa précipitation à se laver de tout soupçon sème le trouble. 

VIDEO. Marine Le Pen entendue comme témoin assisté dans l'enquête sur le financement du Front national

"Marine Le Pen entendue comme témoin assisté dans l'enquête sur le financement du Front national"

Les "Panama Papers, c'est quoi ?

Depuis ce lundi 4 avril 2016, le journal Le Monde, associé avec 108 médias de 76 pays, publie les noms de politiques, sportifs ou autres personnalités qui auraient placé leur argent dans un paradis fiscal grâce aux services d'une société panaméenne, Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore. Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a eu accès à 11 millions de fichiers provenant des archives du cabinet. Les journalistes français ont précisé dès lundi qu'un parti politique était visé. Parmi les personnalités déjà citées dans cette vaste affaire d'évasion fiscale et de blanchiment présumés, des chefs d'Etat (Poutine, le Premier ministre islandais, le roi d'Arabie Saoudite), des milliardaires et des grands patrons, des figures du sport (Platini, Messi) ou encore de la culture (Pedro Almodovar).