Cote de popularité des politiques en avril 2016
Cette fois c'est la fin ? A l'issue d'une séquence censée le relancer avant la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy poursuit sa dégringolade dans votre cote de popularité...
La personnalité du moment : Nicolas Sarkozy
Il a sorti un livre en janvier, "La France pour la Vie" (Plon), un ouvrage sous forme de voyage introspectif (et pas toujours merveilleux), dans son quinquennat, mais aussi un manifeste à peine voilé pour la présidentielle 2017. Il a multiplié les déplacements en France, les discours, les réunions publiques, les interviews (20h de TF1, le Figaro). Et pourtant, à l'issue du premier trimestre 2016, Nicolas Sarkozy continue sa chute dans les sondages. L’ancien chef de l'Etat perd encore 2,85 points à l'issue de cette séquence dans votre cote de popularité. Alors qu'il réactive son micro-parti (rebaptisé pour l'occasion "La France pour la Vie") et s'approche de plus en plus d'une candidature officielle à la primaire de la droite, le président des Républicains passe sous la barre symbolique des 20 % de satisfaits. Un nuage qui s'ajoute à la grisaille sondagière ambiante. Depuis plus d'un mois désormais, Nicolas Sarkozy est systématiquement donné perdant face à Alain Juppé lors de ladite primaire prévue en novembre. Et quand ils sont interrogés sur la question, les Français affirment qu'il ne veulent pas plus de lui que de François Hollande pour la prochaine élection suprême...
Exécutif : encore pire
Un record d'impopularité pulvérisé pour l'un et presque égalé pour l'autre. Pour Manuel Valls et François Hollande, cette séquence restera sans doute comme l'une des pires depuis mai 2012 (à moins qu'ils ne continuent de creuser leur trou dans les mois qui viennent). Le chef de l'Etat, en baisse de plus de 5 points au premier trimestre, passe désormais sous la barre des 12 % de satisfaits. En dehors de la rentrée 2013, jamais il n'avait atteint un tel niveau. Mais c'est sans doute pire encore pour Manuel Valls. S'il reste largement plus populaire que le locataire de l'Elysée, le Premier ministre n'est plus qu'à 20 % de "satisfaits" en avril, en perdant plus de 4 points quant à lui. L'épisode catastrophique de la déchéance de nationalité et les débats déjà grandissants sur la loi Travail entre janvier et mars auront douché les espoirs du duo exécutif de se relancer pour la dernière année avant la présidentielle. Outre les chiffres de l'emploi, toujours moribonds malgré un semblant de reprise, ces deux dossiers auront même mis l'accent sur les tensions grandissantes entre les deux hommes : un François Hollande en opération commando (ou sauvetage) pour 2017 et un Manuel Valls désormais inquiet de "couler avec" le président.
Classement complet
Position | Nom | Satisfaits en % | Evolution |
1 | Alain Juppé | 47,17 | -1,03 |
2 | Bruno Le Maire | 41,72 | +1,56 |
3 | Emmanuel Macron | 40,27 | +4,60 |
4 | Marion Maréchal-Le Pen | 39,73 | +2,21 |
5 | Marine Le Pen | 37,16 | -0,83 |
6 | Valérie Pécresse | 35,95 | +3,80 |
7 | Xavier Bertrand | 35,77 | +5,42 |
8 | Nicolas Dupont-Aignan | 34,63 | -0,38 |
9 | Laurent Wauquiez | 34,08 | +3,76 |
10 | Bernard Cazeneuve | 33,31 | +1,84 |
11 | François Fillon | 32,65 | 2,58 |
12 | François Baroin | 32,22 | -3,68 |
13 | Nathalie Kosciusko-Morizet | 30,98 | +0,11 |
14 | Nadine Morano | 29,43 | +0,66 |
15 | Christian Estrosi | 25,28 | -5,52 |
16 | Hervé Morin | 23,65 | -1,10 |
17 | Laurent Fabius | 23,24 | -2,04 |
18 | Luc Chatel | 22,10 | -1,54 |
19 | François Bayrou | 21,97 | -0,54 |
20 | Brice Hortefeux | 21,62 | -1,80 |
21 | Manuel Valls | 20,18 | -4,12 |
22 | Nicolas Sarkozy | 19,88 | -2,85 |
23 | Chantal Jouanno | 19,63 | -0,85 |
24 | Rachida Dati | 19,09 | -0,93 |
25 | Ségolène Royal | 17,89 | -0,68 |
26 | Arnaud Montebourg | 17,10 | +0,66 |
27 | Benoît Hamon | 16,39 | +2,30 |
28 | Christiane Taubira | 15,49 | +0,51 |
29 | Martine Aubry | 15,25 | +1,84 |
30 | Najat Vallaud-Belkacem | 15,01 | -2,81 |
31 | Jean-Luc Mélenchon | 14,57 | +2,59 |
32 | Stéphane Le Foll | 13,49 | -1,67 |
33 | Michel Sapin | 13,29 | -1,89 |
34 | Jean-Christophe Lagarde | 13,20 | -0,76 |
35 | Olivier Besancenot | 12,33 | +1,51 |
36 | François Hollande | 11,69 | -5,01 |
37 | Jean-François Copé | 11,44 | -1,30 |
38 | Pierre Moscovici | 9,23 | -1,76 |
39 | Jean-Christophe Cambadélis | 6,80 | -2,51 |
40 | Cécile Duflot | 5,44 | +0,11 |
En hausse : Xavier Bertrand, Emmanuel Macron
Déjà sélectionné comme la "personnalité à suivre" de notre précédente enquête, Emmanuel Macron aurait pu récidiver ce trimestre. Le ministre de l'Economie a fait l'objet d'une attention toute particulière en ce début d'année, sondages et médias faisant de lui désormais un des "présidentiables" crédibles de la gauche. Plus populaire que Manuel Valls, il est en effet le nouveau chouchou du gouvernement et semble avoir des ambitions. Au point de lancer son propre mouvement, "En Marche !", à un an de la présidentielle. Emmanuel Macron progresse de 4,6 points sur les trois premiers mois de 2016 et est désormais troisième de votre classement, avec plus de 40 % de satisfaits. C'est cependant Xavier Bertrand qui enregistre la meilleure progression avec +5,42 points à 35,77 % de satisfaits. Le nouveau président de la région "Hauts de France" a échappé assez rapidement à une polémique sur sa rémunération, ce dernier s'étant augmenté de 4000 euros à la communauté d'agglomération de Saint-Quentin. Les votants auront sans doute préféré retenir sa démission de l'Assemblée et de son poste de maire pour sa consacrer à la région. En hausse plus mesurée (1,56 point), mais désormais à la seconde place du classement avec plus de 41 % de satisfaits, Bruno Le Maire devient un concurrent plus que sérieux de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé pour la primaire.
En baisse : Christian Estrosi
A l'opposée de Xavier Bertrand, Christian Estrosi est en forte baisse ce trimestre. Elu lui aussi à la tête d'une région en décembre dernier, en bénéficiant lui aussi du retrait de la liste PS, le président de PACA perd 5,52 points et n'est plus qu'à 25,28 % de satisfaits. Il faut dire qu'il a opté, après son élection, pour une stratégie assez différente de celle de son homologue nordiste. Christian Estrosi aura mis plus de trois mois à tenir sa promesse de démissionner de son poste de député. Pire : il a accumulé les polémiques depuis. L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy s'est tour à tour vu reprocher un sondage portant sur son image et réalisé aux frais de la région, sa gestion de la ville de Nice étrillée par la chambre régionale des comptes (il est maire depuis 2008 et n'a toujours pas démissionné), la nomination d'une militante de la Manif pour tous au poste de vice-présidente de PACA chargée de la Famille, ou encore une intox sur l'installation de portiques de détection anti-terroristes dans les gares de PACA (en réalité des portiques anti-fraude prévus par un programme national). Chutent avec lui François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy (lire ci-dessus), mais aussi François Baroin, Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Christophe Cambadélis.
Enquête réalisée du 1er janvier au 31 mars 2015 auprès de 8609 votants.
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