Anne Hidalgo : après "l'affaire de la pipe", Philippe Pemezec attaque son compagnon Jean-Marc Germain

Anne Hidalgo : après "l'affaire de la pipe", Philippe Pemezec attaque son compagnon Jean-Marc Germain Il aurait critiqué des élus voulant "se faire tailler des pipes" par la maire de Paris... Anne Hidalgo a écrit une lettre ouverte au maire du Plessis-Robinson Philippe Pemezec. Ce dernier répond et attaque désormais son compagnon...

[Mis à jour le 14 juin 2016 à 15h38] L'affaire Baupin aura jeté une lumière crue sur le sexisme toujours bien présent dans une partie de la classe politique et confinant même parfois au harcèlement. Et la maire de Paris Anne Hidalgo a manifestement décidé de ne rien laisser passer en la matière. Celle-ci a rendu publique sur son compte Twitter, ce mardi 14 juin, une lettre peu amène adressée à Philippe Pemezec, le maire LR du Plessis-Robinson (92), en proche banlieue parisienne. L'objet de son courroux : une "petite phrase" lâchée par l'élu lors du lancement du chantier du Grand Paris Express à Clamart, le 4 juin dernier. Philippe Pemezec aurait alors montré son agacement devant quelques élus en voyant la "convivialité" avec laquelle Mme Hidalgo était reçue par ses homologues de banlieue parisienne. Et il aurait lancé : "Qu'est-ce qu'ils ont tous à se précipiter autour d'elle, tous ces mecs ? Ils sont comme Un Tel à vouloir se faire tailler des pipes par Hidalgo".

Le nom de l'homme politique cité comme "Un Tel" dans le courrier ne sera pas dévoilé. Mais dans sa missive datée du 10 juin, Anne Hidalgo, qui a eu vent de ce commentaire peu élégant, répond nommément et vertement à Philippe Pemezec. Dénonçant pêle-mêle la "vulgarité", la "veulerie", la "grossièreté" ou encore les "injures" de l'élu, la maire socialiste assure quelle agit pour "toutes celles qui ont à [...] subir" ce genre de propos, mais aussi par respect "pour la fonction de maire". Puis elle raconte : "Incapable de croire qu'un élu de la République puisse tomber si bas, j'ai pris la peine de recouper cette information auprès de plusieurs témoins. Je ne vous écris que parce que je suis absolument certaine de la teneur de vos propos, que plusieurs personnes peuvent attester", écrit -elle.

Mais son réquisitoire ne s'arrête pas là : "J'espère que vous me serez reconnaissante de ne pas dévoiler le nom de celui de vos amis qu'il vous a semblé amusant de livrer en pâture à l'auditoire. S'il vous en juge digne, il lavera cet affront directement avec vous". A la fin de la lettre, Anne Hidalgo salue la réaction de Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, qui s'est montré "légitimement choqué" et qui aurait demandé des excuses à l'intéressé, sans succès. Et Anne Hidalgo de conclure, sans pitié : "Je trouve utile d'élargir votre audience et de laisser chacun apprécier à la fois votre sens de l'humour, votre vision du monde et votre dignité de maire".

La lettre d'Anne Hidalgo peut être lue en intégralité sur Twitter :

La réponse de Philippe Pemezec

Le maire du Plessis-Robinson a répondu à la polémique lancée par Anne Hidalgo. Dans l'après-midi ce mardi, Philippe Pemezec a, à son tour, publié une lettre sur son blog, mais aussi sur son compte Twitter. Un communiqué a aussi été envoyé aux médias. "Je n'ai jamais tenu de propos sexistes contre Madame Hidalgo", écrit ainsi l'élu de banlieue sur son site Internet en guise de préambule, assurant que "cette polémique est montée de toutes pièces pour des raisons bassement politiciennes". Et Pemezec de déporter le débat sur le compagnon d'Anne Hidalgo, le député socialiste Jean-Marc Germain, l'un de ses rivaux politiques dans les Hauts-de-Seine.

Après avoir manifesté sa surprise, Philippe Pemezec ironise dans son courrier sur "l'intérêt" que la maire de Paris veut bien accorder "à un modeste maire de la banlieue parisienne". Fonction dont le pouvoir voudrait, selon lui, se "débarrasser" avec le "monstre technocratique que cache la Métropole du Grand Paris". Puis il s'interroge : cette attaque pourrait, selon l'élu, être liée aux critiques d'"un des rares élus qui se permettent de dénoncer le travail de défiguration [...] mené sur Paris". Mais très vite, c'est Jean-Marc Germain qui est visé. "Monsieur Germain est le député de la douzième circonscription des Hauts-de-Seine. Bien en difficulté au sein du Parti socialiste et inconnu des habitants des villes de notre circonscription où il a été aux abonné absents pendant quatre années, il pourrait être mon adversaire aux élections législatives de 2017", écrit le maire, certain que l'attaque d'Anne Hidalgo est liée à l'investiture prochaine des candidats LR.

Sur son blog, Philippe Pemezec indique par ailleurs qu'il se réserve le droit de "déposer plainte en diffamation contre Madame Hidalgo ou toutes personnes qui répandront ces propos mensongers".

La lettre de Philippe Pemezec en intégralité :