Cote de popularité des politiques en octobre 2016
C'est une défiance généralisée qui émerge de cette cote de popularité mesurée pendant l'été et la rentrée. Sur les 40 personnalités du panel, seule une est réellement dans le vert. La séquence de Macron ne lui permet pas de se distinguer...
La personnalité du moment : Emmanuel Macron
Il a été sous observation constante tout l'été, traqué par les journalistes jusqu'à la plage, avec son épouse Brigitte. Et l'annonce tant attendue a fini par tomber début septembre : Emmanuel Macron a démissionné du gouvernement, confirmant sans le dire qu'il poursuivait son aventure solitaire. Probablement candidat à la présidentielle 2017 dans les prochains mois, l'ancien locataire de Bercy a entamé un tour de France lors duquel il livre son "diagnostic" sur l'état du pays, établi à partir de milliers d'entretiens effectués en porte-à-porte et traités avec de puissants algorithmes. Cette séquence doit être l'avant dernier étage de la fusée Macron, avant son entrée en campagne. Mais il faut bien le constater : le décollage n'est pas pour tout de suite. Emmanuel Macron, qui compte parmi les cinq personnalités politiques les plus appréciées dans votre classement, stagne depuis plusieurs mois. Plus qu'enviables pour d'autres personnalités (dont François Hollande), ses 38,31 % de satisfaits en octobre sont en réalité le résultat d'une baisse de 1,67 point.
Executif : pourront-ils se relever ?
Six mois. Il reste maintenant six mois à François Hollande pour tenter de redonner du souffle à son quinquennat et tenter de terminer en beauté ce qui a plutôt ressemblé jusqu'ici à un chemin de croix. Lors d'une rentrée présentée comme décisive, le discours de Wagram devait lancer quelques perspectives en vue de la campagne du président sortant. Mais la poisse (et peut-être aussi une forme de maladresse) a continué à lui coller à la peau. Avant même l'interview à l'Obs et les confidences hasardeuses du chef de l'Etat révélées dans un livre, François Hollande s'est trouvé en première ligne dans le dossier Alstom, avec une réactivité et des solutions qui n'ont pas fait l'unanimité. La "trahison" d'Emmanuel Macron, qui l'a qualifié de "sociopathe", a aussi plombé le moral du locataire de l'Elysée qui perd encore quelques dixièmes ce trimestre. Manuel Valls, qui pourrait être un recours pour l'élection présidentielle en cas d'abandon de François Hollande, est plus lourdement sanctionné encore. Il perd 2,3 points, et passe sous les 20 % de satisfaits.
Classement complet
Position | Nom | Satisfaits en % | Evolution |
1 | Alain Juppé | 44,80 | -2,37 |
2 | Bruno Le Maire | 38,79 | -2,94 |
3 | Emmanuel Macron | 38,61 | -1,67 |
4 | Marion Maréchal-Le Pen | 38,12 | -1,61 |
5 | Marine Le Pen | 36,55 | -0,61 |
6 | Valérie Pécresse | 35,82 | -0,13 |
7 | Xavier Bertrand | 35,37 | -0,40 |
8 | Nicolas Dupont-Aignan | 33,64 | -0,98 |
9 | François Fillon | 32,98 | 0,33 |
10 | Bernard Cazeneuve | 30,85 | -2,46 |
11 | Laurent Wauquiez | 30,31 | -3,77 |
12 | François Baroin | 29,91 | -2,31 |
13 | Nathalie Kosciusko-Morizet | 29,11 | -1,87 |
14 | Nadine Morano | 26,83 | -2,60 |
15 | Christian Estrosi | 23,20 | -2,08 |
16 | Laurent Fabius | 22,80 | -0,45 |
17 | Hervé Morin | 21,47 | -2,17 |
18 | Nicolas Sarkozy | 20,58 | 0,70 |
19 | Brice Hortefeux | 20,31 | -1,31 |
20 | François Bayrou | 20,26 | -1,71 |
21 | Luc Chatel | 19,77 | -2,33 |
22 | Chantal Jouanno | 18,42 | -1,21 |
23 | Manuel Valls | 17,85 | -2,33 |
24 | Arnaud Montebourg | 17,06 | -0,04 |
25 | Rachida Dati | 17,00 | -2,09 |
26 | Ségolène Royal | 16,16 | -1,73 |
27 | Jean-Luc Mélenchon | 15,94 | 1,37 |
28 | Christiane Taubira | 14,86 | -0,63 |
29 | Najat Vallaud-Belkacem | 14,46 | -0,55 |
30 | Benoît Hamon | 14,32 | -2,07 |
31 | Martine Aubry | 13,65 | -1,60 |
32 | Stéphane Le Foll | 12,87 | -0,62 |
33 | Michel Sapin | 12,53 | -0,76 |
34 | Olivier Besancenot | 12,22 | -0,11 |
35 | Jean-François Copé | 11,77 | 0,33 |
36 | Jean-Christophe Lagarde | 11,73 | -1,47 |
37 | François Hollande | 11,10 | -0,59 |
38 | Pierre Moscovici | 8,73 | -0,50 |
39 | Jean-Christophe Cambadélis | 6,37 | -0,42 |
40 | Cécile Duflot | 5,29 | -0,15 |
En hausse : Jean-Luc Mélenchon
Rarement séquence politique n'avait abouti à un tel désamour pour l'ensemble de la classe politique dans votre cote de popularité (lire ci-dessous). Seules quatre personnalités ne sont pas dans le rouge ce trimestre et une seule réellement en progression. Jean-Luc Mélenchon est le dirigeant politique qui engrange le plus de soutiens lors des trois derniers mois avec une hausse de 1,37 point de "satisfaits". Si sa personnalité clive toujours aussi radicalement et s'il reste à "seulement" 16 % d'opinions positives, le fondateur du Parti de gauche bénéficie manifestement de la dynamique des "insoumis" et de son discours incarnant la "vraie gauche", par opposition à l'usurpateur Hollande. Un sondage Odoxa pour France 2 en faisait même le meilleur candidat de la gauche, selon les sympathisants, à la mi-septembre. Dans notre compilateur de sondages, Jean-Luc Mélenchon a dépassé François Hollande et pourrait même potentiellement être devant lui au premier tour de la présidentielle, en fonction du scénario qui se concrétisera en avril prochain. Les trois autres personnalités en progression (de moins de un point) sont celles qui donnent désormais tout pour rattraper leur retard dans la course à la primaire de la droite : Jean-François Copé, François Fillon et Nicolas Sarkozy, dont l'entrée fracassante en campagne fin août n'a pas véritablement fait bouger la cote de popularité.
En baisse : Laurent Wauquiez
En dehors d'un quatuor hétéroclite, allant de Mélenchon à Sarkozy, qui surnage, toutes les personnalités de notre panel sont en baisse en cette fin d'été-début d'automne. Les leaders de votre cote de popularité ne font pas exception. Alain Juppé, toujours premier du classement, perd 2,37 points par rapport à la dernière mesure et s'éloigne de la barre des 50 % de satisfaits. Bruno Le Maire perd près de 3 points. Marion Maréchal-Le Pen perd 1,6 point et sa tante Marine un peu moins de 1 point... La plus grosse chute est pour Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne, Rhône-Alpes. Nommé à la tête des Républicains en remplacement de Nicolas Sarkozy, celui qui veut mener la fronde des élus locaux contre l'accueil de migrants dans leurs circonscriptions perd 3,77 points. Mais il n'est pas seul. Nadine Morano, Bernard Cazeneuve, Luc Chatel, François Baroin, Rachida Dati, Christian Estrosi ou encore Benoît Hamon, candidat à la présidentielle lui aussi , perdent tous plus de 2 points.
Enquête réalisée du 1er juillet au 30 septembre 2016 auprès de 7619 votants.
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