Thierry Solère : son état de santé impose la levée de sa garde à vue

Thierry Solère : son état de santé impose la levée de sa garde à vue THIERRY SOLERE - La garde à vue de Thierry Solère a été levée ce mercredi soir sur "avis médical". Le député LREM fait l'objet d'une enquête judiciaire pour fraude fiscale, corruption et abus de biens sociaux.

[Mis à jour le 19 juillet 2018 à 17h20] Placé en garde à vue ce mardi 17 juillet, pour des soupçons de fraude fiscale, abus de biens sociaux et corruption, Thierry Solère a été remis en liberté dans la soirée de mercredi. Si la garde à vue, d'une durée initiale de 24 heures, avait été prolongée, le parquet de Nanterre informe dans un communiqué que celle-ci a été finalement levée à 21h45 "sur avis médical". Aucune information supplémentaire n'a été donnée concernant l'état de santé de Thierry Solère. Cependant, l'enquête à son encontre "se poursuit", d'après Le Figaro. Thierry Solère nie avoir commis une quelque infraction. 

C'est dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) que le député LRM a été entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en septembre 2016 après des soupçons de fraude fiscale. Me Pierre-Olivier Sur et Me Mathias Chichportich, avocats de Thierry Solère, déclarent que leur client n'a "pas été déféré devant un juge d'instruction en vue d'une mise en examen", indique le Monde.

Par ailleurs, rappelons que l'ancien Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a été mis en examen en juin dernier pour "violation du secret professionnel", car il est soupçonné d'avoir transmis à Thierry Solère des éléments évoquant une enquête sur des soupçons de fraude fiscale le concernant. Des accusations qui ont formellement été contestées.

Thierry Solère : des soupçons de fraude fiscale, mais aussi d'emploi fictif

Thierry Solère est pour l'heure soupçonné de "trafic d'influence, de corruption, d'abus de bien sociaux, financement illicite de dépenses électorales et manquements aux obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)". Son immunité parlementaire avait été levée à la demande du parquet de Nanterre le 11 juillet dernier, autorisant ainsi le placement en garde à vue de Thierry Solère. Le député LRM avait lui-même exprimé le souhait d'être entendu, appuyant la levée de son immunité parlementaire : "Je ne souhaite pas m'abriter derrière cette immunité", avait-il écrit. "C'est ce que je réclame depuis plus d'un an", avait-il fait savoir la semaine dernière.

L'homme politique est également soupçonné d'emploi fictif. L'épouse de l'un de ses anciens employeurs aurait bénéficié d'un poste d'assistante parlementaire présumé fictif. Thierry Solère devait en outre s'expliquer sur des prêts octroyés par un proche, sans qu'une déclaration de transferts d'argent ne soit faite. Enfin, l'ancien porte-parole de François Fillon est soupçonné d'avoir profité de son statut de député pour favoriser des entreprises avec lesquelles il a collaboré. 

Qu'est-ce que l'immunité parlementaire ? 

En France, l'immunitaire parlementaire est une "disposition" qui protègent les députés et les sénateurs de "toute mesure d'intimidation" de la part des pouvoirs publics ou privés, et ce, dans le cadre de leur mandat. L'immunité parlementaire est prévue par l'article 26 de la Constitution, et indique qu'"Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu, ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions". Ainsi, Thierry Solère ne pouvait pas être placé en garde à vue avant la levée de son immunité le 11 juillet dernier.