Résultat Emmanuel Macron : Macron, nouveau président de la République
[Mis à jour le 7 mai 2017 à 21h27] Ce dimanche soir, Emmanuel Macron a été élu président de la République pour les cinq prochaines années. Il remporte l'élection présidentielle avec 65,9% des voix selon une estimation Elabe pour BFMTV et 59,99% selon le Ministère de l'Intérieur sur 8,29 millions d'inscrits reçus. C'est le plus jeune président de cette Ve République puisqu'il est âgé de 39 ans, 18 ans plus jeune que son prédécesseur François Hollande. On attend maintenant son premier discours pour fêter cette victoire. On l'imagine déjà au côté de sa femme, Brigitte Macron. Il s’apprête à bouleverser le paysage politique français. Le véritable ovni de la scène politique française, Emmanuel Macron, est arrivé au bout de cette campagne ce dimanche 7 mai en battant Marine Le Pen. Victoire écrasante puisque son adversaire obtient 34,1% des voix selon l'estimation Elabe pour BFMTV.
Cette campagne présidentielle aura été l'une des plus mouvementées de l'histoire : l'élimination ou l'abandon des grands ténors (Sarkozy, Juppé, Hollande, Valls, Bayrou), les affaires (Fillon, Le Pen), les rumeurs et les "fake news" qui ont perturbé la campagne de bout en bout et ont été parfois délibérément exploitées par certains candidats (d'Ali Juppé au compte de Macron aux Bahamas), les grands raouts télévisuels qui se sont imposés aux candidats (de Karine Le Marchand aux débats inédits), les favoris d'un jour qui deviennent les boulets du lendemain (Juppé, Fillon, Valls), les polémiques, les esclandres, les invectives et même les insultes jusqu'à la dernière seconde... Le tout dans un climat pesant de défiance vis-à-vis du politique et de méfiance généralisée avec la menace terroriste. Jamais présidentielle n'avait connu autant de rebondissements, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.
Il y a 15 jours, le leader du mouvement En Marche ! , était qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle avec 24% des voix contre 21,3% pour sa rivale Marine Le Pen le 23 avril dernier, entend mener une recomposition du paysage politique après le scrutin, qu'il l'emporte ou qu'il échoue à devenir président de la République. Le candidat, orphelin de circonscription et d'une base électorale stable, a joué à plein la carte du renouveau pendant cette campagne. Privé aussi de l'historique d'un parti politique, il a créé un précédent dans l'histoire politique du pays.
Emmanuel Macron était clairement le candidat centriste de l'élection présidentielle de 2017, d'aucuns auront tout de même rappelé les scores et les réussites de ce courant, comme pour montrer que l'ancien ministre de l'Economie ne part pas sans passé et sans potentiel électoral. Un potentiel en réalité volatile, aux contours déjà on ne peut plus flou. Lors de l'élection présidentielle de 1965, le président du Mouvement républicain populaire (MRP), Jean Lecanuet avait ainsi obtenu un peu plus de 15% des suffrages, en deçà de son objectif et loin derrière Mitterrand. Raymond Barre (sans étiquette politique) s'est quant à lui déclaré candidat à l'élection présidentielle le 8 février 1988. Longtemps considéré comme favori, il n'obtiendra finalement 16,54 % des voix au premier tour.
En outre, c'est probablement ailleurs encore qu'Emmanuel Macron est allé chercher l'inspiration. L'UDF (créée en 1978) réussit à se constituer comme une force politique de gouvernement grâce à la légitimité de son fondateur, Valéry Giscard d'Estaing, qui a démontré par son élection en 1974 à la présidence de la République que cette fonction n'était pas uniquement dévolue aux héritiers du général de Gaulle ou au leader des forces de gauche. De quoi donner des ailes à Emmanuel Macron.