Entre Macron et Fillon, le ton monte de dix crans

Entre Macron et Fillon, le ton monte de dix crans François Fillon a rendu publique une lettre que lui aurait adressé Emmanuel Macron en 2016, dans laquelle le ministre de l'Economie se montre disposé à un rapprochement. Le candidat d'En Marche! dénonce un coup bas.

"François Fillon est un homme de peu de valeur" qui "a perdu tous (ses) repères, éthiques, moraux, de comportement". Emmanuel Macron est furax. Invité ce mardi matin sur Public Sénat, le candidat d'En Marche! a franchi la limite qu'il s'était fixée : ne pas dire de mal ad hominem de ses rivaux de cette élection présidentielle. Son coup de sang fait suite à la publication, par Le Figaro, d'une lettre  qu'aurait écrite - sans doute en février 2016 - celui qui était alors ministre de l'Economie à François Fillon. Il s'agirait, selon le quotidien, d'une réponse à cette question posée par François Fillon au sujet de la pertinence de la déchéance de nationalité dans la Constitution : "Une nouvelle fois vous venez sur mes positions. Jusqu'où irez-vous ?". Réponse manuscrite : "En fait j'y suis déjà sans doute. Je poursuivrai sur ce chemin car c'est le seul que je connais. Voyons-nous. Bien à vous".

Emmanuel Macron, en tête des sondages sur la présidentielle, a confirmé que celle lettre était authentique, mais a tenu à donner sa version des faits : "Sur le fond, il me dit : 'Vous venez sur mes positions sur la déchéance de nationalité', c'est-à-dire qu'il était contre et j'avais, rappelez-vous, annoncé que j'étais contre, je lui confirme et je lui dis : 'Oui j'y suis déjà', je ne le rejoins pas, j'étais contre la déchéance, je lui propose qu'on se voie, et d'ailleurs nous en avons discuté". François Fillon, interrogé sur France 2, a rebondi au début de polémique pour marteler qu'Emmanuel Macron faisait preuve d'inconstances politiques : "J'ai juste dit à des journalistes qu'Emmanuel Macron, pendant des mois et des mois, disait exactement la même chose que moi, sur les 35 heures, sur l'ISF, sur la manière de redresser l'économie française, jusqu'à s'opposer comme moi à la révision constitutionnelle sur la déchéance de nationalité. Cela démontre qu'il change d'avis sans arrêt".