Alexis Corbière s'explique sur les comptes de campagne LFI et sa rémunération

Alexis Corbière s'explique sur les comptes de campagne LFI et sa rémunération

EXCLU - Le député LFI est revenu, dans l'émission de Linternaute et de L'Obs, sur la manière dont il a été embauché pour la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon.

Mais pourquoi Alexis Corbière - comme quelques autres personnalités de LFI - a-t-il choisi d'être rémunéré comme auto-entrepreneur durant la campagne présidentielle ? Un statut pourtant considéré comme "pas acceptable" par Jean-Luc Mélenchon. France Info et L'Obs ont récemment mis au jour des factures montrant, pourtant, que c'était la voie qu'avait choisie Alexis Corbière pour recevoir sa rémunération au titre de porte-parole du candidat. Sur le plateau de "Restons poli(tique)s", l'émission de Linternaute.com et de L'Obs, le député s'est expliqué, un brin agacé. "Je suis enseignant. Mon métier n'est pas porte-parole d'un candidat à l'élection présidentielle. Ce n'est pas un métier. C'est une activité très particulière, dans un cadre très particulier de ce qu'est une équipe de campagne", tient-il à préciser, avant d'apporter une justification précise : ce statut garantissait une souplesse singulière alors que les équipes de campagne ne maîtrisaient pas tous les paramètres :  "Jusqu'au 18 mars, nous ne savons pas si nous allons avoir les 500 signatures, si nous allons avoir le prêt bancaire. Notre statut est extrêmement précaire, il permet que l'équipage puisse sauter par-dessus bord pour éviter que ça coûte trop cher", dit-il (voir vidéo en tête d'article).

"Tout est clean, ultra clean"

Alexis Corbière l'assure pourtant, c'est plutôt à contre-coeur, presque malgré-lui, qu'il est devenu auto-entrepreneur. "C'est un statut de merde, extrêmement précaire, mais qui a la particularité quand il s'agit de mon cas de dire 'j'arrête, je peux redevenir prof'. [...] C'est un statut très mauvais. Je ne veux pas ça pour mes enfants. Je ne le veux pas pour vous". Et d'ajouter : "Tout est clean. [...] 3000 euros bon sang ! C'est légèrement plus que mon salaire d'enseignant. J'achète la presse tous les matins, utilise mon téléphone personnel, les déplacements... C'était ce qui me permettait de mener campagne. Il n'y a rien de scandaleux, c'est plutôt sain".

Pour le député, malgré tout, les journalistes créent "un thème" autour des comptes de campagne de Mélenchon, alors que des questions se poseraient dans d'autres formations politiques. "Certains journaux se permettent de dire 'C'est légalement possible', mais ce que j'ai fait moi serait 'moralement douteux'. Qu'est-ce que ça veut dire ? [...] J'attends que vous meniez une enquête pour savoir comment Benoit Hamon a dépensé 15 millions en trois mois. J'attends de voir si Laurence Haïm valait vraiment 6000 euros par mois comme porte-parole", lance-t-il avant de s'interroger à haute-voix sur la manière dont ont été épluchés les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon. "On met toutes les facture sur la table, c'est normal qu'on ne soit pas intégralement remboursés. [...] Mais celui qui a travaillé sur nos comptes de campagne, M. De Chalvron, est quand même un ancien directeur de cabinet d'un ancien ministre socialiste. C'est normal ? Il avait manifestement envie de se payer Mélenchon".