Mathilde Panot : la députée LFI arrêtée en Algérie

Mathilde Panot : la députée LFI arrêtée en Algérie La députée de la France Insoumise a été interpellée par la police algérienne mardi. L'élue française participait à une manifestation étudiante.

[Mis à jour le 2 octobre 2019 à 10h55] La parlementaire française Mathilde Panot et son suppléant Mourad Tagzout ont été arrêtés mardi à Béjaïa dans le nord du pays, indique des médias locaux algériens ce mercredi matin. Le journal Jeune Afrique indique que la députée de La France Insoumise "est actuellement placée en séjour surveillé dans la capitale Alger". Mathilde Panot avait fait savoir qu'elle comptait "rencontrer les acteurs et actrices du mouvement populaire". Le média Algérie Part ajoute que "vraisemblablement, les services de sécurité ont procédé à cette arrestation à la suite de la participation de la députée française et de son collègue à la marche des étudiants à Béjaîa".

Le groupe des députés de la France Insoumise a confirmé l'information ce mercredi, dénonçant le caractère arbitraire de cette interpellation. "Le groupe parlementaire insoumis proteste contre l'interpellation à Bejaïa en Algérie de sa co-presidente Mathilde Panot et de ses accompagnateurs. Dix heures plus tard ils sont placés en séjour surveillé à Alger sans connaitre les intentions pour la suite de ceux qui les ont contraints à ce retour sous escorte. Le groupe parlementaire déplore l'interruption forcée du programme de rencontres de Mathilde Panot et de son équipe. Il demande la garantie de leur sûreté et le respect de leur liberté de circuler", peut-on lire sur le document transmis à la presse.

Selon un collaborateur contacté par Jeune Afrique, "Mathilde était accompagnée de son suppléant qui connaît très bien la situation algérienne. Si les circonstances de son arrestation restent floues, son interpellation peut se lire dans le contexte plus général des arrestations arbitraires en Algérie où le pouvoir cherche à tuer le Hirak pour que les élections ne soient pas autre chose qu'une pantalonnade".

Lundi, Mathilde Panot avait fait savoir sur sa page Facebook qu'elle était arrivée en Algérie dimanche. "En tant que militante de la révolution citoyenne, je suis venue (...] rencontrer les acteurs et actrices du mouvement populaire pour comprendre, apprendre et exprimer notre solidarité à cette révolution du sourire", avait-elle publié, ajoutant : "Il y a aujourd'hui près d'une centaine de personnes en prison avec des chefs d'inculpation aussi farfelus que "participation à manifestation", "atteinte au moral de l'armée" ou encore pour "atteinte à la sûreté de l'État". Leur grande majorité sont de très jeunes gens que le gouvernement militaire traine en justice simplement pour participation aux grandes marches, pour avoir porté l'emblème amazigh".