Résultat de Philippe Poutou : 0,8%, mieux que lors des précédentes présidentielles ?

Résultat de Philippe Poutou : 0,8%, mieux que lors des précédentes présidentielles ?

POUTOU. Le candidat du NPA arrive dans les derniers de ce 1er tour de la présidentielle. Philippe Poutou devra évaluer son résultat au regard de ses deux précédentes participations.

Le résultat de Philippe Poutou au 1er tour de l'élection présidentielle 2022 est-il meilleur que lors de ces précédentes participations ? Le leader du NPA obtient 0,7% des suffrages ce dimanche 10 avril. Un score à comparer avec le 1,09% des voix obtenu il y a 5 ans, mais aussi avec le 1,12% de 2012. Avec 268 695 électeurs qui lui ont fait confiance, il fini avant-dernier de l'élection, devant Nathalie Arthaud (sur 12 candidats), ce qui était prévisible pour ce candidat qui prêche une rupture anticapitaliste et un programme révolutionnaire. Il est à noter que la dynamique du vote utile à gauche a bénéficié à la candidature de Jean-Luc Mélenchon (22%) au détriment des autres candidats du même bord politique, y compris au détriment du candidat du NPA. Philippe Poutou a appelé à "ne pas laisser une voix aller à l'extrême droite" sans donner d'autre consigne de vote.

Le discours de Philippe Poutou à l'annonce des résultats

"On n'était pas taillés pour résister à la pression du vote utile" a admis Philippe Poutou en introduction de son discours le dimanche 10 avril, après les résultats du premier tour. Il est revenu sur les difficultés rencontrées durant la campagne, de la "difficulté d'apparaître dans les médias" (notamment avec le refus de débattre de plusieurs candidats et le problème du temps de parole) à celle de "recueillir les 500 parrainages". Il s'est félicité de la mise à l'agenda par son parti de considérations et de luttes sociales telles que les violences policières ou l'accaparement des médias par les "grandes fortunes", mais aussi de certaines de ses interventions publiques de la campagne, à l'instar de ses remarques sur Eric Zemmour lors de son passage sur dans l'émission "Elysée 2022", sur le plateau de France 2. 

Il a ensuite répété que le changement se ferait "par en bas", en "rupture avec ce système" et que les questions sociales étaient de plus en plus "prégnantes". Il s'est engagé à mener un projet de reconstruction pour les "classes populaires", avant de citer pêlemêle les "progrès récents" : la mobilisation des gilets jaunes, les mouvements contre la réforme des retraites, mais aussi les grèves qui ont éclaté dans les usines. Il a ensuite donné son point de vue sur l'avenir de la gauche. De la même manière que les autres candidats à gauche, il recherche "l'union" du camp social et de ses organisations pour "faire face". Enfin, il a conclue sur l'urgence de construire un "front commun" de gauche en se coordonnant avec des partis autour d'un "programme unitaire" qui aboutirait à un "parti pour tous les exploités et les dominés", sans pour autant préciser les partis vers lesquels il souhaite se tourner. 

Philippe Poutou appelle à faire barrage à l'extrême-droite 

"Eric Zemmour aura servi à relativiser le danger représenté par Marine Le Pen" alors qu'elle n'a "jamais été aussi proche du pouvoir". Il a tenu à rappeler que les deux représentaient le "visage d'un même projet politique ultra-autoritaire" visant à mettre au pas "l'ensemble de la population", qualifiant même Marine Le Pen de "poison". Il a demandé à ses soutiens de rejeter le "danger mortel" que constitue le vote pour Marine Le Pen, "en particulier pour les personnes immigrées et LGBT". Philippe Poutou a donc été clair au sujet du RN : "pas une voix ne doit aller à l'extrême-droite". Pour autant, il n'a pas donné de consigne de vote envers Emmanuel Macron, qu'il considère comme un "pompier pyromane" dont les politiques sont la "cause" de la montée du RN. "Ce n'est pas d'un front républicain conduit par Emmanuel Macron dont nous avons besoin", a-t-il rappelé, mais d'une "mobilisation populaire" contre "toutes les formes d'oppression". Il appelle à la mobilisation dans les quartiers populaires, les entreprises et la jeunesse pour "protester" contre le "duel imposé" au second tour.

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