Résultat LREM aux municipales : une déconvenue pour Macron

Résultat LREM aux municipales : une déconvenue pour Macron Les résultats du premier tour des élections municipales étaient appréhendés avec inquiétude dans les rangs de LREM. La crainte des dirigeants du parti semble s'être confirmé : le parti d'Emmanuel Macron a été dépassé et en ballottage défavorable dans presque toutes les villes à enjeu...

Et si les élections municipales sonnaient comme le premier coup sur la tête pour Emmanuel Macron ? C'est un fait bien connu des femmes et hommes politiques comme des journalistes : les élections intermédiaires, celles qui se tiennent entre deux scrutins présidentielles, sont toujours difficiles pour l'exécutif. Tous les pouvoirs en place en ont fait l'expérience. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a commenté les résultats médiocres du parti présidentiel, qui risque fort de ne remporter aucune grande ville : "On voit dans les résultats une sanction claire du gouvernement". Pour expliquer cette déconvenue, quoi de mieux que la crise du coronavirus ? Aurore bergé, porte-parole de LREM à l'Assemblée, a déclaré qu'"il y a des circonstances inédites, avec la crise du coronavirus, qui font que l'abstention a été forte". Et d'ajouter sur France 2 : "Le renouvellement, il prend du temps."

L'historien Richard Robert, contacté par Franceinfo, s'est exprimé sur cet échec pour LREM : "Outre la montée de l'écologie, le scrutin montre les difficultés sérieuses de LREM au niveau national comme local. LREM s'installe dans le paysage souvent en 3e position, mais enfin cela reste des scores de centristes, à l'évidence pas à la hauteur de leurs attentes."

Les cadres et militants LREM l'ont confié aux médias, en off, ces dernières semaines : la campagne fut dure, c'est avec une vraie appréhension que sont attendus les résultats du premier tour des municipales. Si le parti de la majorité présidentielle est parvenu à limiter la casse lors des européennes - notamment compte tenu du positionnement sur l'UE des autres partis -, La République en marche craint d'apparaître considérablement affaiblie par les élections municipales. Il faut dire que la formation créée par l'ancien ministre de l'Economie pour accéder à l'Elysée n'est pas vraiment armée pour ces élections locales à la mécanique si particulière : LREM n'a pas de réseaux d'élus ou de fédérations implantées, et elle n'a bien entendu aucun maire sortant, comme l'a rappelé le leader LREM du Sénat, François Patriat : "On part de zéro sur le terrain". Gabriel Attal lui-même s'était exprimé à ce sujet, déclarant que les élections municipales sont "d'abord une élection très locale."

Les résultats du premier tour de ces municipales pourraient donc donner mal à la tête aux dirigeants du parti, mais aussi aux locataires de l'Elysée et de Matignon. Selon les résultats disponibles dans les principales villes de France, aucun candidat LREM n'est apparu en mesure de s'imposer comme favori. Même à Lyon, pour les élections métropolitaines, où Gérard Collomb était placé en tête des sondages, les premières estimations ne lui sont pas si favorables que l'ex-ministre pouvait l'espérer. Les premiers résultats et estimations ont même été observées avec circonspection par les piliers de la majorité : à Lille, à Marseille, à Bordeaux, à Montpellier, à Saint-Etienne, à Metz, à Grenoble, à Perpignan... les candidats investis ont obtenu des scores médiocres, loin derrière les maires sortants ou les outsiders de gauche ou de droite. Ailleurs, là où LREM a fait le choix de soutenir un maire sortant "Macron-compatible" avec une autre étiquette, comme à Toulouse, Angers, Amiens, La Rochelle, Orléans, il sera impossible de revendiquer une victoire. Et dans les petites villes, le parti du président n'a presque pas investi de candidats... 

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