Primaire LR : victoire de Valérie Pécresse, première femme à représenter la droite à la présidentielle

Primaire LR : victoire de Valérie Pécresse, première femme à représenter la droite à la présidentielle PRIMAIRE LR. Valérie Pécresse a été investie par le parti Les Républicains pour l'élection présidentielle de 2022. Après le vote des adhérents, elle est la première femme de l'histoire à représenter le parti au scrutin national.

Les Républicains tiennent donc leur champion pour la présidentielle. Ou plutôt, leur championne. Pour la première fois de l'histoire, le parti sera représenté par une femme dans la course à l'Elysée. Valérie Pécresse endosse le costume depuis que les militants ont voté, vendredi 3 et samedi 4 décembre 2021, à 60,95% en sa faveur pour conduire LR vers le palais. Si elle est apparue comme celle capable de venir perturber Xavier Bertrand dans la course interne, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy est finalement devenue favorite à la faveur d'un second tour face au plus clivant Eric Ciotti, qui se voulait garant d'une ligne bien plus droitière. A 54 ans, elle succède donc à François Fillon avec l'ambition de "redonner l'espoir à tous ceux qui n'y croient plus, être la candidate des solutions concrètes et de la vie quotidienne", comme elle l'a confié au JDD dimanche 5 décembre.

Une annonce des résultats venue conclure un long processus de désignation pour Les Républicains. Alors qu'il voulait s'imposer comme le candidat naturel de la droite et être automatiquement investi par la formation politique, Xavier Bertrand s'est finalement plié à une primaire fermée (ou congrès), privilégiée par les adhérents à une primaire ouverte lors d'un vote interne le 25 septembre. Après avoir recueilli 250 parrainages, cinq candidats se sont disputés l'investiture : Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse.  Alors qu'une incertitude totale planait sur le scrutin -le parti ayant enregistré une hausse de près de 70 000 adhésions entre fin septembre et le 16 novembre, seuls les adhérents pouvant voter-, Valérie Pécresse et Eric Ciotti étaient parvenus à se démarquer lors des quatre débats télévisés organisés. Les appels quasi-unanimes à voter pour l'ex-députée des Yvelines ont ensuite plié le match d'une campagne interne tenue dans un cadre d'unité, malgré des divergences, comme souhaité par le président Christian Jacob pour éviter le traumatisme de 2016.

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Quels sont les résultats du second tour de la primaire LR ?

Sans surprise, Valérie Pécresse a remporté le second tour de la primaire LR. Le détail des résultats, annoncés samedi 4 décembre 2021 : 

  • Valérie Pécresse (69 326 voix) : 60,95%
  • Eric Ciotti (44 412 voix) : 39,05%

Quels sont les résultats du premier tour de la primaire LR ?

Ce sont des résultats du premier tour très serrés qu'a annoncé Christian Jacob jeudi 2 décembre 2021. En effet, s'il est arrivé en quatrième position, Xavier Bertrand ne comptait que 3631 voix de retard sur Eric Ciotti et 2966 sur Valérie Pécresse. Alors que 113 038 personnes avaient pris part au vote, c'est donc dans un mouchoir de poche que s'était tenu ce premier tour. Le détail des voix recueillies par chaque candidat :

  • Eric Ciotti : 28 844 voix ; 25,59%
  • Valérie Pécresse : 28 179 voix ; 25%
  • Michel Barnier : 26 970 voix ; 23,93%
  • Xavier Bertrand : 25 213 voix ; 22,36%
  • Philippe Juvin : 3532 voix ; 3,13%

Les candidats à la primaire LR

Valérie Pécresse, la gagnante

Valérie Pécresse s'est portée candidate à la primaire le 22 juillet 2021, dans les colonnes du Figaro. "Je suis prête à être la première femme présidente de la République" avait-elle lancé. Une candidature "pour restaurer la fierté française" mais aussi "rompre avec dix ans de mauvais choix, de demi-mesures, d'indécisions et, en fin de compte, l'affaissement de notre pays" qui a donc trouvé un écho auprès des militants LR qui l'ont investi pour la présidentielle.

Au programme de la présidente de la région Ile-de-France, une augmentation progressive des salaires nets durant le quinquennat pour arriver à une hausse globale de 10% nets via, notamment une baisse des cotisations ; une pension de retraite "digne, au moins égale au SMIC" ou encore une volonté de "remettre de l'ordre : un clandestin doit être renvoyé chez lui". Elle souhaite également augmenter le nombre d'heures de français et mathématiques en primaire ou encore créer une réserve citoyenne d'enseignants.

Eric Ciotti, le finaliste

Incarner "un sursaut pour que la France reste la France". Voilà pourquoi Eric Ciotti a annoncé sa candidature à la primaire de la droite et du centre le 26 août, à l'avant-veille de sa rentrée politique dans son fief des Alpes-Maritimes dont il est député. A 55 ans, l'élu s'est lancé pour la première fois dans la course à la primaire. L'ancien président du conseil général souhaitait alléger l'impôt sur le revenu, miser sur le nucléaire, inscrire "nos origines chrétiennes" dans la Constitution, abolir le droit du sol pour le remplacer par le droit du sang ou encore interdire le voile pour les mineurs. Il s'est finalement incliné au second tour face à Valérie Pécresse.

Xavier Bertrand, ex-candidat

C'est un énorme échec pour Xavier Bertrand. Après s'être retiré de la primaire de 2016 à la suite de sa victoire aux régionales de 2015 en Nord-Pas-de-Calais (alors qu'il avait annoncé sa candidature dès 2012 !), le patron des Hauts-de-France voulait porter jusqu'au bout de sa candidature à la présidentielle. Après plusieurs atermoiements, l'élu de 56 ans est bien passé par la primaire, bien qu'il avait martelé a plusieurs reprises que "ma primaire sera le scrutin régional des Hauts-de-France", région où il a été réélu en 2021 avec 52% des suffrages dans une triangulaire. Pour autant, il n'était "pas question de faire sans les partis politiques", question de logistique… et de finances.

Le micmac autour de la primaire résolu, il s'est plié au choix des adhérents... qui ne l'ont pas porté au second tour. Un coup dur pour celui qui assurait être "le seul à pouvoir battre Macron" avec son programme sur la mise en place de référendums nationaux et locaux, l'accélération de la décentralisation, le remplacement des conseillers départementaux et régionaux par un conseiller territorial unique, ramener la majorité pénale à 15 ans ou encore le rétablissement les courtes peines de prison.

Jamais Xavier Bertrand n'a décollé dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle (autour de 13%), en dépit de son assurance. Arrivé quatrième, il a annoncé mettre fin à ses ambitions nationales pour se consacrer à la région Hauts-de-France.

Michel Barnier, ex-candidat

Le Monsieur Brexit visait l'Elysée, il reste finalement à quai. A 70 ans, et après avoir été à plusieurs reprises ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, député français et européen, sénateur et même commissaire européen, Michel Barnier postulait pour être le chef de file des Républicains à la présidentielle. Avec des propositions qui détonnaient. Car cet habitué de Bruxelles voulait "retrouver notre souveraineté juridique", pointant notamment du doigt la Cour de justice européenne, souhaitait un moratoire sur l'immigration "de trois à cinq ans" et proposait l'instauration d'une taxe carbone "aux frontières de l'Union européenne, immédiatement applicable à l'ensemble des produits importés". Malgré de nombreux soutiens de parlementaires en interne, il a pâtit des débats télévisés durant lesquels il ne s'est pas affirmé, bien qu'il ait terminé troisième.

Philippe Juvin, ex-candidat

Médecin et politique ou politique et médecin ? Très médiatisé depuis le début de la crise du coronavirus, Philippe Juvin s'était lancé dans la course à la primaire LR. Le chef des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris et maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) s'était déclaré candidat le 26 juillet 2021 "parce que la crise nous oblige à tout changer. Il faut penser avec des méthodes, des visages et des parcours nouveaux" avait confié au Figaro celui qui est premier magistrat depuis 2001 (et conseiller municipal depuis 1983), ancien député européen (2009-2019) et ex-conseiller général des Hauts-de-Seine (2004-2009).

A 57 ans, le patron de la section départementale du 92 des Républicains avait fixé son cap autour de trois grandes lignes : "une baisse d'impôts massive, un plan d'égalité des territoires – pour 1 euro versé aux villes, il faut 1 euro pour les campagnes – et le transfert de nouveaux pouvoirs aux collectivités locales, notamment en matière de santé et de sécurité." Auprès d'Actu Hauts-de-Seine, il avait par ailleurs confié vouloir allonger le calendrier scolaire de quatre semaines.

Denis Payre, ex-candidat

C'était l'inconnu du scrutin et l'invité de dernière minute. Denis Payre, 58 ans, entrepreneur, s'était lui aussi porté candidat. Il n'est cependant pas parvenu à atteindre son objectif, ne récoltant pas assez de signatures. Originaire de Lyon (Rhône), ce diplômé de l'ESSEC a multiplié les créations d'entreprises, à chaque fois avec succès. D'abord dans l'informatique dans les années 1990, puis dans le conseil quelques années plus tard, avant de se lancer dans la distribution de colis au début des années 2000. Désormais, il est à la tête d'une société basée sur une technologie de stockage d'énergie par l'eau.

Chef d'entreprise aux multiples succès, il lance en 2013 le mouvement "Nous citoyens", un parti social-libéral qui ne compte que quelques élus locaux et dont il quitte la présidence un an plus tard. En postulant à la primaire LR, Denis Payre voulait "sortir du Tout-Etat bureaucratique pour retrouver la sécurité, la prospérité et l'excellente éducative ; réparer les fractures territoriales et réunifier le pays ; réussir une transition énergétique acceptable socialement et économiquement". 

A quelle date a été organisée la primaire des Républicains ? 

Le premier tour du congrès s'est tenu du mercredi 1er au jeudi 2 décembre 2021. Le second tour lui, s'est déroulé du vendredi 3 au samedi 4 décembre 2021 à 14 heures.

Qui a voté à la primaire ? 

Les adhérents LR ayant opté pour le congrès fermé, des règles avaient ainsi été établies pour pouvoir participer au vote. Seuls les 139 918 adhérents des Républicains à jour de cotisation au 16 novembre 2021 ont pu prendre part au scrutin.

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