Éric Ciotti : sa ligne identitaire pour présider les Républicains ?

Éric Ciotti : sa ligne identitaire pour présider les Républicains ? Favori dans les sondages pour présider les Républicains (LR), Éric Ciotti pourrait prendre la tête du parti politique à l'issue des scrutins qui se tiendront les week-ends du 3 et 10 décembre.

Ce vendredi 2 décembre sonne la fin de campagne d'Eric Ciotti et des deux autres candidats à la présidence des Républicains. Une bataille qui s'achève dans une indifférence quasi générale ; en effet, un sondage dévoilé par le HuffPost a révélé que plus d'un francais sur deux n'était même pas au courant d'une telle campagne. La droite peut se rassurer ce sont uniquement les sympathisants du parti qui voteront les week-ends du 3 décembre et du 10 décembre en cas de second tour.

Éric Ciotti est en bonne position pour prendre les rênes du parti des Républicains. Récemment interrogé par l'institut de sondage Odexa, les électeurs ont dégagé le député des Alpes-Maritimes comme le favori : 41% des sympathisants du parti souhaiteraient que l'homme politique puisse succéder à Christian Jacob à la présidence d'un parti politique de droite en pleine quête identitaire. Cependant, élément paradoxal, Éric Ciotti est le candidat qui fait l'objet du plus fort rejet des sympathisants LR avec 26% des sondés qui le "rejette" contre 24% pour Aurélien Pradié et seulement 18% pour Bruno Retailleau. La personnalité du candidat ne laisse - vraiment - pas la droite indifférente. 

Le politique niçois se rêve en leader "d'une union des électeurs de droite derrière les Républicains" comme il l'indiquait sur Franceinfo début novembre. Le candidat à la présidence du parti LR défend toujours une version identitaire de la politique, lui qui assure "aimer la France, son histoire" et refuse qu'on vienne "nous imposer demain une culture pas conforme à celle dont on a hérité". Dans son programme de campagne, intitulé "Pour que la France reste la France", il rejette toute possibilité d'alliance avec le camp Emmanuel Macron ; accord politique pourtant souhaité par 45% des adhérents Républicains selon le même sondage Odexa.

Une candidature clivante

Loin de faire l'unanimité, le candidat ne veut plus "s'excuser" de mener politique à droite a déclaré Eric Ciotti dans des propos rapportés par Franceinfo en novembre dernier. "Depuis 2007 et la victoire de Nicolas Sarkozy, nous avons perdu 80% de nos électeurs. Pour les faire revenir à la maison, il ne faut plus s'excuser d'être de droite" a t-il martelé. Sa candidature à la présidence LR - au delà de diviser les sympathisants - clive au sein de son propre parti. Parmi les reproches contre le candidat, sa préférence pour le candidat d'extrême droite Eric Zemmour face à Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2022. Depuis Éric Ciotti a pris ses distances avec Éric Zemmour conscient de la gêne occasionnée dans sa classe politique. 

A la mi-novembre, suite aux révélations du Canard Enchainé et de Libération, le parquet national financier a ouvert une enquête sur les emplois occupés par son ex-compagne, Caroligne Magne, qui aurait cumulé divers postes entre 2007 et 2006. Des investigations ont été lancées pour détournement de fonds publics, abus de confiance et de recel de ces infractions. Ces accusations n'ont pas été utilisées par ses concurrents à la présidence du parti. Aurélien Pradié avait déclaré au micro d'Europe 1 que ce "n'est pas parce qu'une enquête est ouverte qu'on est coupable, et je fais à la fois confiance à Éric Ciotti et à la justice de mon pays."

Pas de candidature à la présidentielle de 2027 pour Ciotti

Éric Ciotti, bien que candidat à la présidence de son parti ne se voit pas faire la course à la présidentielle de 2027. C'est d'ailleurs une des forces de sa campagne, en plus de son soutien à Laurent Wauquiez. Le député en a fait l'une de ses promesses de campagne : s'il accède à la présidence LR, il soutiendra le président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes dans la course de 2027. Une amitié ou une entente politique stratégique donc. Comme l'a indiqué l'Express, par cette promesse Eric Ciotti souhaite capter "une partie de la popularité" de Laurent Wauquiez.

Une promesse qui ne fait pas l'unanimité sur les bancs des Républicains et Julien Dive, député LR de l'Aisne, a dénoncé cette attitude. "C'est une erreur de désigner immédiatement la personne qui pourrait être notre candidat car il deviendrait la cible de nos adversaires", a t-il déclaré sur 20 minutes. Même son de cloche pour les proches de Bruno Retailleau, le média a rapporté que certains LR craignaient déjà les futures échéances à venir comme les européennes de 2024 : si ça se passe mal, "ça le disqualifie".