Résultat de Marion Maréchal aux européennes : le suspense est encore là, une entrée au Parlement pour Reconquête ?

Résultat de Marion Maréchal aux européennes : le suspense est encore là, une entrée au Parlement pour Reconquête ? Marion Maréchal est la tête de liste du parti Reconquête qui se présente aux élections européennes pour la première fois. La candidate a-t-elle réussi à obtenir un résultat suffisant pour être élue ?

Marion Maréchal a-t-elle réussi son pari de faire entrer le parti Reconquête au parlement européen ? Le suspense est de mise ce dimanche soir, quelques minutes après l'annonce des premiers résultats des élections européennes 2024. Pour obtenir des sièges à Strasbourg, il faut 5% des voix pour cela et les premières estimations publiées par Elabe pour BFM TV donnent 5,2% à la candidate Reconquête.

Les sondages publiés jusqu'à vendredi, dernier jour de campagne avant la période de réserve, se montraient pourtant assez pessimistes quant à une entrée en masse des élus Reconquête dans l'hémicycle européen. Certains ont même remis en question les capacités de la tête de liste à obtenir plus de 5% des voix et donc à conduire ses colistiers sur les bancs du Parlement.

Marion Maréchal a fait campagne sur des thèmes très conservateurs, fidèles à la ligne de Reconquête, en misant sur la défense de l'identité française et la lutte contre l'immigration. Dans son programme, Marion Maréchal souhaite une révision profonde de la politique européenne et de certaines de ses institutions comme la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qu'elle dénonce. La candidate va jusqu'à demander la suppression de la Commission européenne, actuellement présidée par Ursula von der Leyen, qu'elle considère comme "pro-LGBT" et "wokiste". D'ailleurs, la tête de liste de Reconquête dit vouloir lutter contre la "propagande ou les subventions pro-LGBT, woke", et contre la normalisation la gestation pour autrui (GPA).

Si elle a voulu se démarquer du Rassemblement national, son ancienne famille politique, elle n'a pas été offensive contre le parti d'extrême droite lors de la campagne. Une stratégie qui n'était pas celle voulue par Eric Zemmour qui plaidait pour une opposition frontale au parti frontiste dans le but de limiter le départ des électeurs zemmouriste et de séduire certains lepénistes. Ce désaccord n'a pas été le seul entre la tête de liste et le leader du parti. Une mésentente qui a encore compliqué la campagne de Marion Maréchal.

Une campagne marquée par une polémique majeure

"Donnons un avenir aux enfants blancs", pouvait-on lire sur des affiches placardées dans les rues françaises ces dernières semaines. En-dessous de ce slogan, l'image d'un petit garçon blond aux yeux bleus. Des visuels signés du Parti de la France, une mouvance d'extrême droite proche du pétainisme. Sauf que sur des affiches voisines signées du même parti, le visage et le nom de Marion Maréchal apparait. La tête de liste de Reconquête a été forcée de clarifier les choses.
"Un groupuscule se livre à une grossière manipulation", a dénoncé la candidate du parti d'Eric Zemmour samedi 11 mai sur X. "Ce ne sont ni mon parti, ni mes slogans, ni mes affiches", affirme Marion Maréchal, qui indique avoir mis en demeure les auteurs de l'affiche dès le 17 avril.

Avec les élections européennes, c'est bien l'avenir du parti Reconquête qui pourrait se jouer. Les résultats de Marion Maréchal pourraient renforcer le parti en lui permettant d'avoir son mot à dire sur la politique européenne ou l'affaiblir après seulement deux ans d'existence.

Les résultats de Marion Maréchal et Reconquête aux européennes

Les derniers sondages publiés vendredi, avant le début de la période de réserve, créditaient Marion Maréchal de 5 à 6% des intentions de vote en moyenne. Les premières estimations publiées dimanche sont sur la même tendance avec 5,2% des voix selon Elabe pour BFM TV.

Marion Maréchal veut s'asseoir avec Giorgia Meloni au Parlement européen

L'élection européenne apparaissaitt aux yeux de Marion Maréchal comme une "opportunité historique" car "pour la première fois, nous avons l'occasion de faire basculer l'Union européenne tenue par le centre et la gauche vers une majorité de la vraie droite", comme elle l'expliquait au micro de TF1, en septembre 2023. Pour elle, c'est "la défense de notre vraie identité, de notre culture, de nos valeurs qui sont aujourd'hui menacées par la submersion migratoire et l'islamisation" qui se joue.

Et pour faire partie de cette "vraie droite", le parti de Marion Maréchal-Le Pen a rejoint le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE, ou ECR en anglais), l'un des deux partis populistes et eurosceptiques au Parlement européen. Le PIS polonais et les Espagnols de VOX en font également partie, comme le parti dirigé par la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni. Le groupe est "Le groupe et le parti CRE sont déjà très influents au sein des instances européennes et ont vocation, au lendemain des prochaines élections européennes, à devenir le groupe pivot et central de la droite au Parlement de Strasbourg", expliquait la protégée d'Eric Zemmour dans les colonnes du Point, début février.

Qui est Marion Maréchal Le Pen ?

Députée à 22 ans sous les couleurs du Front national, Marion Maréchal-Le Pen a rejoint depuis 2022 les rangs du parti d'Eric Zemmour, Reconquête. La petite fille de Jean-Marie Le Pen, nièce de Marine Le Pen, est désormais chargée de mener ce jeune parti au travers de ses premières élections européennes, qui lui offriront peut-être ses premiers élus. A 34 ans, Marion Maréchal mène sa campagne sur des thèmes chers à l'extrême droite tels que la lutte contre l'immigration, "l'islamisation" et le "grand remplacement".

En mai 2017, Marion Maréchal s'était retirée de la vie politique, avant de participer à la fondation de l'Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP), une école d'enseignement supérieur en sciences politiques. Elle a quitté la direction de l'école en 2022 pour revenir en politique, à l'occasion de la candidature d'Eric Zemmour à la présidentielle. Marion Maréchal Le Pen a alors rejoint le parti Reconquête, dont elle est devenue la vice-présidente exécutive. En septembre 2023, elle a été désignée tête de liste de Reconquête pour mener la campagne des européennes.

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