Malika Sorel : qui est cette proche de Fillon et élue avec le RN aux européennes ?
Elle est auteure de plusieurs textes autour de la laïcité et de l'immigration. Malika Sorel va devenir eurodéputée aux élections européennes du 9 juin, avec la liste du Rassemblement national.
Numéro 2 de la liste du Rassemblement national aux élections européennes, Malika Sorel a gagné son siège au parlement européen. Les premières estimations de résultats publiées à 20h ont confirmé la tendance avec environ 33% des voix selon ces premiers chiffres de la soirée. De quoi assurer plusieurs sièges au RN et donc une entrée au Parlement pour Malika Sorel.
Décrite comme une "grande intellectuelle" par Jordan Bardella, l'essayiste est bienvenue au sein du parti d'extrême droite et elle est une prise politique à la droite puisque Malika Sorel était auparavant proche de l'UMP. Malika Sorel a longtemps travaillé avec des personnalités de la droite. Elle a œuvré dans plusieurs cabinets ministériels, notamment avec Dominique de Villepin lorsqu'il était Premier ministre, entre mai 2005 et mai 2007, sous la présidence de Jacques Chirac. En 2009, elle a participé au Haut Conseil de l'intégration pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. Après l'UMP, elle est restée proche des Républicains en soutenant coûte que coûte François Fillon à la présidentielle en 2017. Le scandale de l'emploi fictif n'a pas fait vaciller son soutien, raconte France Info.
L'écrivaine est née en France et ses parents sont Algériens. Elle a également vécu en Algérie pendant quinze ans, période où elle a été diplômée en tant qu'ingénieure de l'école polytechnique d'Alger. En 1996, elle a obtenu un autre diplôme a Sciences po. Sa carrière commence par une mission de recrutement de cadres spécialisées dans le domaine des hautes technologies.
Pourquoi passer de l'UMP au RN ?
Du fait de son passif avec la droite traditionnelle, pourquoi avoir rejoint le Rassemblement National ? Malika Sorel explique dans un entretien au Figaro qu'elle s'est sentie "orpheline" après la défaite de François Fillon. L'essayiste dit aussi qu'elle se sentait proche du Rassemblement National dès 2017. "Marine Le Pen regarde un certain nombre de réalités en face", avait-elle avancé, alors qu'elle était encore proche des LR. "J'estime que le Rassemblement national est le seul parti qui défende les intérêts supérieurs de la France et du peuple français", a-t-elle affirmé le 24 mars dernier.
Le 2 avril, invitée sur le plateau de France Info, la femme politique a estimé que "si l'intégration culturelle se produit pour un immigré, il n'y a aucune question à se poser. Cela veut dire que les personnes adoptent le principe républicain, la liberté individuelle. Je distingue pour ma part l'insertion au sein de la société, l'intégration culturelle et l'assimilation". Elle a également déploré un "désordre en France". L'essayiste possède également un blog où elle y entretien une revue de presse de ses contributions et y poste d'autres publications. Libération indique qu'au début des années 2010, certaines de ces publications sur son blog ont été reprises par le site "Riposte Laïque", un espace en ligne aux positions islamophobes.
Des SMS qui font polémique
Pourtant, avant de devenir numéro 2 de la liste du Rassemblement national, Malika Sorel a proposé ses services à Emmanuel Macron, selon des révélations du Canard Enchaîné datant du 27 mars. Lors du dernier remaniement ministériel, elle aurait tenté de se placer pour le poste de ministre de l'Education nationale. L'intéressée admet avoir échangé des SMS avec le président de la République. "Le dernier SMS que j'ai adressé au président de la République, c'est : "Monsieur le Président, je ne peux imaginer que vous soyez insensible et indifférent à l'image que vous laisserez dans l'histoire de France. Est-ce que vous allez agir ou pas ?", a-t-elle raconté.
Victime de discrimination ?
Accusée d'opportunisme politique, celle qui a écrit plusieurs essais sur l'immigration et l'intégration se dit victime de discrimination. Interrogée par Le Monde, Malika Sorel avance qu' "Il n'y a pas beaucoup d'enfants d'immigrés de ma stature. Ces attaques visent les enfants d'immigrés intégrés. Quand on est de mon origine et que l'on sort de la case misérable, que l'on ne mendie pas, on nous discrédite, on nous délégitime car on détruit le schéma mental d'une partie de la presse".