Européennes 2024 : le RN dans la tourmente après les graves accusations contre Fabrice Leggeri, le n°3 de sa liste

Européennes 2024 : le RN dans la tourmente après les graves accusations contre Fabrice Leggeri, le n°3 de sa liste Le Monde et franceinfo ont révélé ce mardi que la LDH et Utopia 56 portaient plainte contre Fabrice Leggeri pour complicité de crimes contre l'humanité et complicité de torture.

Voilà de sérieuses accusations qui ne devraient pas laisser indifférents les électeurs du Rassemblement national, à un peu moins de deux mois des élections européennes. Grand favori de la campagne, le parti d'extrême droite, qui recueille pour l'heure en moyenne 30% des intentions de vote, se retrouve dans la tourmente. Le Monde et franceinfo ont révélé ce mardi 23 avril que le numéro 3 de la liste RN pour les Européennes est visé par une plainte pour complicité de crimes contre l'humanité et complicité de torture. 

Les deux associations à l'origine de la plainte, la Ligue des Droits de l'Homme et Utopia 56, accusent Fabrice Leggeri d'avoir, lors de son passage à la tête de l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, entre 2015 et 2022, profité de sa position pour faciliter des refoulements illégaux en mer de bateaux de migrants. Il lui est par exemple reproché d'avoir entravé à différentes reprises à l'intervention d'ONG qui se trouvaient pourtant en mer, prêtes à secourir les migrants en détresse, mais aussi d'avoir fourni aux garde-côtes libyens les coordonnées GPS ou des photos aériennes des embarcations qui se dirigeaient vers l'Italie pour que ceux-ci les interceptent en premier.

Un rapport qui avait poussé Leggeri à la démission en 2022 sert de base à la plainte

Or, franceinfo rappelle qu'il a été acté par l'ONU que ces femmes et ces hommes, lorsqu'ils sont ramenés en Libye, risquent la torture, l'esclavage, la détention arbitraire ou encore des violences physiques et sexuelles. Rappelons également qu'en mer, le principe est toujours celui de l'assistance et de l'aide, et ce, indépendamment de l'identité des personnes en danger. Cela est officiellement acté dans la Convention de Genève de 1951 et l'ONU comme l'Union européenne imposent cette même vision.

Fabrice Leggeri est également accusé par les deux associations d'avoir facilité ou couvert, selon Le Monde, le refoulement de plusieurs bateaux de migrants, en direction de la Grèce, vers la Turquie. Selon la plainte, il procédait notamment en refusant de relayer leurs signaux de détresse. Un rapport de l'Office européen de lutte anti-fraude à l'origine de la mise en lumière de ces pratiques a servi de base à la rédaction de cette plainte. Ce rapport avait, en 2022, contraint le numéro 1 de Frontex à la démission. De son côté, Fabrice Leggeri dénonce aujourd'hui des "allégations" et "des manœuvres totalement politiciennes" dont le but serait uniquement de lui jeter le discrédit en vue des élections européennes et de nuire au RN.

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