Mobilisation pro-palestinienne : des blocages prévus en France, le ministère en alerte

Mobilisation pro-palestinienne : des blocages prévus en France, le ministère en alerte Ce jeudi 2 mai, les mobilisations étudiantes en soutien à Gaza et à la Palestine se poursuivent dans les Instituts politiques de France. Dans le même temps, la ministre de l'Enseignement supérieur s'est entretenue avec les présidents d'université, leur rappelant la nécessité de maintenir l'ordre.

Après une première manifestation médiatisée à Sciences Po Paris la semaine passée et le blocage de l'emblématique Sorbonne ce lundi, les mobilisations pro-palestiniennes semblent désormais avoir franchi un nouveau cap et tendent à se généraliser au reste du pays. Ce jeudi 2 mai, elles vont se poursuivre dans les Sciences Po du pays.

Des blocages sont déjà prévus dans les Instituts politiques (IEP) de Saint-Etienne, Rennes, Strasbourg et Menton. Toulouse et Amiens devraient également faire l'objet de rassemblements. "On est vraiment très loin d'une minorité agissante" explique Eléonore Schmitt, porte-parole de l'Union étudiante sur franceinfo. La mobilisation "est montée d'un cap en termes de radicalité. On a fait des réunions publiques et des conférences, mais qui n'ont abouti à rien" regrette-t-elle. 

Les syndicats étudiants appellent à "intensifier la mobilisation"

Aujourd'hui, les étudiants de Sciences Po Paris sont appelés à débattre. Les partenariats de l'école avec quatre universités israéliennes sont notamment en question. "Ce sont des universités qui ont développé certaines technologies militaires, ce sont des universités où des soldats portent des armes ouvertement en ce moment. Je suis entrain de payer des frais de scolarité à une institution comme Sciences Po, qui garde le silence par rapport à ça et pour qui ce n'est même pas une réflexion" s'indigne Lara, étudiante à Sciences Po Paris sur franceinfo. Des étudiants qui rejettent toute instrumentalisation : "On sait ce qu'on fait, on sait ce qu'on dit" lancent des étudiants lyonnais ce jeudi, toujours dans les colonnes de franceinfo.

À Lille, le campus de Sciences Po est bloqué ce jeudi matin. "Il n'y a pas d'intrusion à l'intérieur de l'école, pas de casse à l'extérieur" a indiqué le directeur de l'établissement, Pierre Savary auprès de l'AFP. De leur côté, les syndicats étudiants comme l'Unef ou l'Union étudiante appelaient à "intensifier la mobilisation sur les lieux d'études". "L'ENS- campus Jourdan bloqué par les étudiants et étudiantes en soutien à la Palestine. Force à vous" se félicitait ce jeudi matin Rima Hassan, candidate sur la liste LFI aux Européennes 2024 sur son compte X (ex-Twitter).

Des assemblées générales sont également en cours dans plusieurs universités et écoles parisiennes pour se préparer à la suite des mobilisations. L'Unef, le NPA Jeunes et Poing Levé appellent, eux, à une assemblée générale interfacs en fin d'après-midi, avant un rassemblement devant le Panthéon, vendredi à 14 heures selon les informations de franceinfo.

Le ministère demande aux présidents d'université de maintenir l'ordre 

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a demandé ce jeudi 2 mai aux présidents d'universités de veiller au "maintien de l'ordre" public. "Je vous demande d'utiliser l'étendue la plus complète des pouvoirs que vous confère le Code de l'éducation" a-t-elle indiqué lors d'une réunion avec des présidents d'universités. Une entrevue censée "collectivement rappeler que l'université est un bastion de la démocratie et du débat cadré, qu'elle est neutre et ne peut pas être instrumentalisée" précise le ministère.

Sylvie Retailleau souhaite désormais accompagner les responsables des établissements concernés et "prévoir un calendrier" afin de "réinstaurer un cadre républicain". Elle leur rappelle enfin qu'ils ont la possibilité de prononcer une "interdiction temporaire d'accès à l'établissement" à un étudiant qui en menacerait un autre.