Jean-Paul Garraud : qui est cet ex-député UMP élu aux européennes avec le RN ?
A 68 ans, Jean-Paul Garraud briguait son second mandat au Parlement européen sous la bannière de Rassemblement national. Le président de la délégation française du groupe Identité et démocratie (ID) n'avait pas grand-chose à craindre dans ces élections européennes, puisqu'il figurait en 5e position de la liste du RN, annoncée grande favorite. Le magistrat, ancien député du RPR puis de l'UMP, conserve sans mal son siège. Il a été un véritable atout dans la montée en puissance du parti de Jordan Bardella et de Marine Le Pen, qu'il a rejoints en 2019.
Membre du think thank des Horaces, qui conseille le RN depuis plusieurs années, Jean-Paul Garraud fait partie des figures de hauts diplômés qui ont participé à la dédiabolisation du parti : diplômé de la prestigieuse école nationale de magistrature, il est un spécialiste des questions de justice et de sécurité. "Nous avons un bilan qui est nettement supérieur à ceux des députés macronistes donc j'aimerais qu'on sorte de la caricature", défendait-il au micro de France Bleu au cours de la campagne européenne, citant les "19 000 amendementss"et "plus de 150 interventions en hémicycle en séance plénière" des eurodéputés de son groupe.
Quel est le parcours politique de Jean-Paul Garraud ?
Longtemps dans les rangs de la droite, Jean-Paul Garraud a fondé dès 2010 La Droite populaire, courant de l'aile droite de l'UMP puis de LR, aux côtés de Thierry Mariani. Dès les législatives 2012, Garraud concédait avoir "un certain nombre de convictions communes avec le FN" et posait "la question du maintien d'un cordon sanitaire autour" du parti d'extrême droite. En 2017, il a soutenu la candidature de François Fillon à la présidentielle, avant de voter pour Marine Le Pen au second tour. Avec La Droite populaire, il a ensuite entamé un rapprochement du RN, jusqu'à se présenter aux européennes 2019 sur la liste de Jordan Bardella, alors en 9e position, en compagnie de Thierry Mariani.
Jean-Paul Garraud a définitivement adhéré au RN en 2021, après avoir été nommé tête de liste du parti lors des élections régionales en Occitanie, qu'il a conclues à la deuxième place. Membre du bureau exécutif du parti, Marine Le Pen l'a même cité en 2020 comme potentiel ministre de la Justice si elle remportait l'Elysée.
Traité de Lisbonne, interruption de grossesse... Les prises de position de Jean-Paul Garraud
En 2018, Jean-Paul Garraud a exprimé des regrets concernant son vote favorable au traité de Lisbonne en 2008. Il se dit partisan de la sortie de la Cour européenne des droits de l'homme, qu'il accuse de propager "une politique judiciaire très favorable aux terroristes". Ses travaux à l'Assemblée nationale ont beaucoup porté sur le secteur judiciaire et sur la sécurité : il a notamment été rapporteur d'une loi sur la récidive criminelle, ou encore sur l'interdiction de la dissimulation du visage dans l'espace public.
En 2003, il a été l'auteur d'un amendement très controversé, finalement retiré par le gouvernement, visant à punir d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende une interruption de grossesse provoquée par "une maladresse, une imprudence, une inattention, une négligence ou un manquement à une obligation de sécurité".