Raphaël Arnault : le candidat fiché S élu, son résultat détaillé
Militant antifas fiché S, Raphaël Arnault a été élu député dans le Vaucluse, face au RN.
La surprise du 1er tour s'est confirmée. Raphaël Arnault, candidat du Nouveau Front populaire dans le Vaucluse, a été élu député à l'issue du 2nd tour des élections législatives. Ce dimanche 7 juillet 2024, le candidat a annoncé sa victoire sur les réseaux sociaux face au Rassemblement national. Selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur, il a recueilli 54,98% des suffrages, contre 45,02% pour la députée sortante Catherine Jaouen. Raphaël Arnault, qui était parvenu à se hisser au 2nd tour malgré une candidature dissidente de gauche, va donc faire son entrée à l'Assemblée nationale en dépit des nombreuses critiques.
La victoire de Raphaël Arnault était inespérée après les polémiques suscitées par cette dernière entre le parachutage du candidat et son portrait. Le candidat investi par LFI qui s'est fait connaître en tant que militant d'extrême gauche jugé "violent" est notamment fiché S. Si Raphaël Arnault a d'abord dérangé à gauche, notamment dans la gauche locale, il a finit par obtenir l'adhésion des électeurs.
Fiché S, condamnations et parachutage... Les polémiques sur Raphaël Arnault
Celui qui était inconnu du grand public et devenu un des candidats les plus suivis des élections législatives. Sa candidature a d'abord irrité dans la 1ère circonscription du Vaucluse en raison du parachutage du jeune militant originaire de Lyon. Raphaël Arnault a d'ailleurs été candidat aux précédentes législatives dans la 2ère circonscription du Rhône sous l'étiquette du NPA. Mais au-delà de son placement dans le Vaucluse, c'est son profil qui a fait débat.
Raphaël Arnault est militant et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste, un groupe d'ultragauche lyonnais accusé de mener des "actions violentes". Et il figure par les "fiché S" c'est-à-dire dans un registre policier des individus jugés potentiellement dangereux pour la sécurité nationale. Plusieurs membres du groupe sont soupçonnés d'agressions, notamment par le collectif "féministe identitaire" Némésis et certains ont été mis en examen à quelques jours du second tour des législatives, car suspectés d'être à l'origine d'une agression antisémite à Paris. Raphaël Arnault fait lui-même l'objet d'accusation et a été condamné à quatre mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon pour des violences en réunion selon Europe 1. Mais le militant a fait appel de la décision de justice.
Outre, son appartenance au mouvement antifas, certaines déclarations de Raphaël Arnault sur le conflit israélo-palestinien et l'attaque du Hamas du 7 octobre dans lesquelles il exprime sa "solidarité" avec "la résistance palestinienne" et son "offensive sans précédent contre l'Etat colonial d'Israël lui ont valu d'être convoqué par le police pour apologie du terrorisme.
Raphaël Arnault se défend, LFI le soutient
Raphaël Arnault se défend auprès de l'AFP des accusations portées contre lui, notamment celles qui le taxe de violences : "On m'a accusé de représenter une gauche violente, c'est juste l'hôpital qui se fout de la charité, ça fait des années qu'on dénonce une violence extrême de la part des militants d'extrême droite, qu'on la combat". Et il bénéficie du soutien du coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard : "Sauf erreur de ma part, la fiche S n'est pas une condamnation, la fiche S n'est pas une décision, la fiche S n'est pas une sanction" a réagi l'insoumis qui a jugé "scandaleux" que "des gens [soient] fichés S pour leurs engagements écologistes, syndicalistes".