Banderole pro-Palestine du PSG : un message antisémite ? Pourquoi le ministre de l'Intérieur s'indigne

Banderole pro-Palestine du PSG : un message antisémite ? Pourquoi le ministre de l'Intérieur s'indigne Une importante banderole pro-Palestine a été déployée dans les tribunes du Parc des Princes ce mercredi soir lors d'un match du PSG. Bruno Retailleau est monté au créneau et a menacé de sanctions le club parisien.

Ce mercredi 6 novembre, le PSG affrontait l'Atlético de Madrid au Parc des Princes, dans le cadre de la quatrième journée de Ligue des champions. Dès le coup d'envoi, une immense banderole "Free Palestine" a été déployée dans le stade par le Collectif ultras Paris dans la tribune Auteuil. Sur la banderole, qui recouvrait une section entière des tribunes, figurait le Dôme du Rocher, mosquée de Jérusalem, le portrait d'un Palestinien avec un foulard dissimulant son visage. Une lettre "i" a été représentée par une carte d'Israël et de la Palestine entièrement aux couleurs du keffieh palestinien. Il y avait également inscrit le message "la guerre sur le terrain, mais la paix dans le monde".

L'affichage de cette banderole a fait vivement réagir. Si le collectif n'a pas tenu de propos antisémites, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dénoncé cet affichage, considérant que la lettre "i" effaçait Israël de la carte et voyant dans la portrait du Palestinien au foulard un membre du Hamas. "Scandaleuse banderole ce soir au Parc des Princes ! Une carte où l'Etat d'Israël n'existe plus. Un combattant palestinien masqué. Ce n'est pas un message de paix mais un appel à la haine. Les auteurs de cette banderole doivent être sanctionnés ! Intolérable !", a écrit sur X Yonathan Arfi, président de la Crif. Même son de cloche du côté d'Elie Korchia, président du Consistoire central israélite de France, pointant du doigt un "slogan qui appelle faussement à la paix dans le monde". Selon lui, ce tifo "transpire avant tout la haine".

Le PSG sanctionné ?

Dans un communiqué, le PSG s'est défendu, assurant qu'il n'était pas au courant d'une telle initiative. Il a dénoncé ce "projet d'affichage", rappelant que "le Parc des Princes est - et doit rester - un lieu de communion autour d'une passion commune pour le football et s'oppose fermement à tout message à caractère politique dans son stade". L'UEFA, qui organise la Ligue des champions, interdit, en effet, dans son règlement les messages à caractère politique dans les stades. 

Une réponse qui n'a pas satisfait le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a demandé des comptes au club parisien. Lui aussi considère que cette banderole peut être interprétée comme un soutien aux organisations terroristes présentes en Palestine. "Je demande au PSG de s'expliquer et aux clubs de veiller à ce que la politique ne vienne pas abîmer le sport, qui doit toujours rester un ferment d'unité", a-t-il réagi sur Twitter.

Le ministre a même envisagé des sanctions : "Si cela devait se répéter, il faudra envisager d'interdire les tifos pour les clubs qui ne font pas respecter les règles". Ce jeudi, il a réitéré ses menaces envers le club sur Sud Radio : "Je ne m'interdis rien, je vais demander des explications au Paris-Saint-Germain, c'est inacceptable". Cet événement a, en plus, lieu à huit jours du match qui opposera la France à Israël en Ligue des nations au Stade de France, un affrontement qui sera placé sous haute surveillance.