Un référendum sur les retraites ? Macron est d'accord, mais à deux conditions

Un référendum sur les retraites ? Macron est d'accord, mais à deux conditions Emmanuel Macron a publiquement évoqué l'idée d'un référendum sur la réforme des retraites. Mais il ne le proposera que si quelques conditions sont remplies.

Emmanuel Macron a lancé une petite bombe ce mardi 21 octobre, depuis la Slovénie, en marge du sommet Med9 qui réunit des pays méditerranéens. Le président français, interrogé sur le gouvernement et la crise politique actuelle, a posé comme certitude économique que, selon lui, "l'avenir de notre système (de retraites) par répartition n'est pas équilibré avec l'âge de départ actuel. Et qu'il "faudra reposer le débat". Le chef de l'Etat est même allé plus loin : "Sur ce sujet, les perspectives de référendum sont possibles, mais encore faut-il qu'on sache sur quoi", a-t-il dit.

Il s'agit donc d'une première condition pour que ce référendum ait lieu, en début d'année 2026 ou plus tard : qu'il soit possible de dégager une question précise : l'âge de départ, la durée de cotisation, le système par répartition, la création d'un nouveau mécanisme hybride ? Emmanuel Macron a posé une deuxième condition : le référendum n'aurait lieu que si un "accord" sur les contours du système était préalablement trouvé entre partenaires sociaux. Ce qui rend la concrétisation de ce projet pour le moins coomplexe.

Mi-octobre, Philippe Aghion, le prix Nobel d'économie 2025, avait déjà raconté sur l'antenne de RTL qu'Emmanuel Macron lui avait confié qu'il pensait à "l'idée d'un référendum sur la réforme à points". "On en a parlé, il m'a donné une décoration il y a une semaine et demie, il pensait à l'idée d'un référendum sur la réforme à points", avait-il raconté.

Proche d'Emmanuel Macron, l'économiste a notamment inspiré le programme économique en 2017 du candidat Macron, à l'époque, en particulier sur la relance de la croissance. "On a des rapports d'amitié, mais je suis un ami qui ne se prive pas de critiquer, je suis un chercheur indépendant, je dis ce que je pense", a précisé Philippe Aghion.

Ce dernier est lui-même un défenseur de la retraite dite par points. Il estime d'ailleurs que sur ce sujet il existe un problème français : "C'est le tabou de l'âge limite. Les Français sont paniqués par tout ce qui est âge pivot, donc il faut prendre le problème par un autre bout [...] d'où le système à points", expliquait l'économiste sur RTL. En revanche, selon lui, calquer à la France, le modèle d'autres pays européens n'est pas forcément quelque chose à faire car ce qui a marché ailleurs ne marchera pas nécessairement en France.

Selon le prix Nobel d'économie, le système de retraite par points aurait l'avantage de permettre une "flexibilité" aux salariés sur la durée de leur période de travail et aussi sur leur âge de départ à la retraite. En effet, ils pourraient choisir de travailler davantage dans le temps et de gagner plus, ou de travailler moins longtemps et de gagner moins. Philippe Aghion estime, par ailleurs, qu'il est nécessaire de lutter contre le "sous-emploi des jeunes et des seniors".

Un débat sur la retraite aussi sollicité par la CFDT

À l'antenne de BFM Business, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a elle aussi plaidé pour relancer le débat sur le système de retraite par points. "La retraite par points, qui avait été engagée en 2019, stoppée en 2020, c'est un système où il n'y a pas besoin d'âge légal" parce qu'on "prévoit des âges de possibilité de départ à la retraite et les personnes choisissent, elles ont la main sur l'âge auquel elles veulent partir et du montant de la pension dont elles veulent bénéficier", avait-elle plaidé.

Elle ajoute également que "C'est profondément juste, c'est un régime universel qui permet notamment aux poly-pensionnés, ceux qui font des allers-retours entre le public et le privé, d'avoir une équité de traitement". Un système qui, selon elle, permet aussi une "reconnaissance de la pénibilité" ou encore "les spécificités des femmes qui ont des maternités".