Suspension de la réforme des retraites : la mesure adoptée, qui a voté pour ou contre ?
- Les députés ont adopté l'article 45 bis de projet de loi de financement de la Sécurité sociale portant sur la suspension ou non de la réforme des retraites avec 255 voix contre 146. Dans les faits, la mesure prévoit décalage dans le temps de l'augmentation de l'âge légal de départ à la retraite pour les générations de 1964 à 1968.
- Après des jours de tractations entre le Premier ministre Sébastien Lecornu et les socialistes, la mesure issue d'un compromis devrait permettre au gouvermenent d'éviter une censure soutenue par le PS.
- Le PS a voté pour la suspension de la réforme des retraites. Le vote a également été favorable pour le groupe Liot et chez les Ecologistes. De son côté, le RN a également été catégorique et a "bien sûr" voté le texte comme annoncé par Marine Le Pen.
- Chez LFI, Horizons et LR, le vote contre a été très largement majoritaire. "Ce n'est pas une suspension, c'est un petit décalage d'un an. Ça veut dire que ce vote va, s'il a lieu, confirmer la retraite à 64 ans", pestait Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis au micro de France Info.
- Le groupe EPR, opposé à la mesure, a préféré s'abstenir à contre-coeur pour ne pas aller contre le compromis conclu entre le Premier ministre et le PS. Le MoDem a également fait le choix de l'abstention.
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17:57 - Le PS se réjouit de voir un "totem absolu de la Macronie ébranlé"
A la sortie de l'hémicycle, face à la presse, Boris Vallaud, du groupe socialiste à l'Assemblée, salue une « étape importante » pour son camp. "Ce débat-là ne disparaîtra plus de nos écrans", a ajouté Olivier Faure estimant qu'un "totem absolu de la Macronie" a été "ébranlé".
17:34 - La suspension de la réforme des retraites adoptée à l'Assemblée nationale
Les députés ont adopté l'article 45 bis concernant la suspension de la réforme des retraites avec 255 voix pour et 146 voix contre.
17:31 - La suspension de la réforme des retraites va coûter 300 millions d'euros en 2025
La suspension de la réforme des retraites aura un coût "de 300 millions d'euros" en 2025 a fait savoir Thibault Bazin, le rapporteur général de la Commission des Affaires sociales devant l'Assemblée nationale. Il a ajouté que ce montant montera à "1,9 milliard d'euros pour 2027".
Suspension de la réforme des retraites : "Le coût pour 2025 est de 300 millions d'euros avec l'amendement gouvernemental et il est de 1,9 milliard d'euros pour 2027", explique @thibault_bazin. #DirectAN #PLFSS2026 pic.twitter.com/QGWUDVN8q8
— LCP (@LCP) November 12, 2025
17:26 - Un amendement sur l'élargissement de la suspension de la réforme des retraites adopté
L'amendement de gouvernement visant à élargir la suspension de la réforme aux personnes avec des carrières longues, certaines catégories de la fonctions publiques ou encore les personnes nées au premier trimestre de 1965 a été adopté avec 250 voix pour et 108 voix contre. L'adoption de cet amendement fait tomber de nombreux autres amendements, si bien qu'un seul reste à examiner par l'Assemblée nationale avant le vote de la suspension de la réforme des retraites.
17:09 - Un amendement déposé par le gouvernement pour élargir la suspension de la réforme des retraites
Le ministre Jean-Pierre Farandou a indiqué qu'un nouvel amendement du gouvernement a été déposé afin d'élargir la suspension de la réforme des retraites à des personnes qui étaient jusque-là exclues du dispositif. L'adoption de l'amendement permettrait à 20% de personnes supplémentaires d'être concernées par la suspension de la réforme.
16:57 - Les amendements visant à supprimer la suspension de la réforme rejetés
Alors que plusieurs amendements visant à supprimer la suspension de la réforme des retraites jusqu'à janvier 2028 ont été déposés, tous ont été rejetés avec 266 voix contre et 70 pour. Les députés vont donc être amenés à voter la mesure sur la suspension des retraites.
16:38 - La suspension des retraites devrait être adoptée
Avec les voix du PS, des Ecologistes, du groupe Liot et du RN, la suspension de la réforme des retraites est sûre de récolter 252 voix. L'abstention des 123 élus macronistes et démocrates ne sera pas prise en compte, mais elle prive l'opposition de voix nécessaire pour empêcher l'adoption du texte. Si LFI, Horizons et la droite ont annoncé voter contre la mesure, ils ne représentent que 154 voix et les 47 voix restantes (celle du PCF, de l'UDR et de non-inscrits) sont insuffisantes pour faire remporter l'opposition.
16:16 - La suspension des retraites offre "la stabilité" voulue par les Français selon le ministre du Travail
Avant le vote sur la suspension de la réforme des retraites, le ministre du Travail et des Solidarités a rappelé que "61% des Français souhaitent la stabilité, et on sait que cette suspension permet cette stabilité". "Il faut nous laisser travailler, et comme ça, on pourra avancer" a ajouté Jean-Pierre Farandou à l'adresse des députés.
16:08 - Le MoDem va également s'abstenir de voter la suspension des retraites
Comme le groupe EPR, les députés du MoDem vont "très majoritairement s'abstenir" a fait savoir leur président Marc Fesneau. Le groupe démocrate s'emble adopter la même position que le groupe macroniste : il critique la mesure, mais ne veut pas aller à l'encontre des accords passés par le Premier ministre pour faire tenir le gouvernement et adopter un budget. "Cette suspension ne résoudra pas le mur de nos difficultés", a toutefois commenté l'élu.
16:00 - LFI confirme voter contre la suspension de la réforme des retraites
Mathilde Panot a confirmé que la France insoumise votera contre la suspension de la réforme des retraites jusqu'à janvier 2028, qui n'est pas une suppression de la mesure, mais un simple report. De fait, LFI considère que "voter pour le décalage c'est voter pour la retraite à 64 ans". "Nous ne voterons pas contre le décalage de la retraite à 64 ans, car nous n'acceptons pas le principe, nous n'acceptons pas que des milliers de personnes supplémentaires meurent chaque année avant d'avoir vu un seul jour de leur retraite. Nous n'acceptons pas que les femmes soient les grandes perdantes, alors qu'elles se demandent déjà comment tenir jusqu'à 67 ans avec la décote", a-t-elle déclaré dans l'hémicycle. Mathilde Panot a également rappelé l'opposition de LFI à la mesure qui va se faire "au prix de coupe sur le dos des retraités et des malades avec votre budget de la Sécurité sociale".
15:52 - Les députés macronistes annoncent s'abstenir, mais "pas de gaieté de cœur"
Gabriel Attal, président des députés Ensemble pour la République, a indiqué que le groupe macroniste s'abstiendra lors du vote sur la suspension de la réforme des retraites. "Mon groupe s'abstiendra, ça n’est pas avec gaieté de cœur mais lucidité", a-t-il déclaré rappelant l'opposition de la majorité de son groupe à la mesure promise par le Premier ministre au groupe socialiste. "Nous sommes lucides sur le fait que cette suspension n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie du pays. mais nous sommes aussi lucides sur le fait qu’on ne veut pas se mettre en travers du compromis entre le Premier ministre et le groupe socialiste sur cette question", a-t-il ajouté à l'Assemblée nationale.
15:22 - Les Écologistes pour la suspension de la réforme des retraites
C'est un vote qui devrait faire pencher la balance en faveur de la suspension de la réforme des retraites : la députée du groupe Écologiste et Social Léa Balage El Mariky a fait savoir que son groupe votera dans quelques minutes en faveur de la suspension de la réforme des retraites. Les écologistes se sont réunis vers 13h pour décider collectivement s'ils voteraient contre, pour ou s'ils choisissaient l'abstention.
15:01 - Les députés vont débattre dans quelques instants de la suspension de la réforme des retraites
La séance en hémicycle des débats et examen de texte a été suspendue pour quelques minutes : les élus vont désormais se positionner sur la suspension de la réforme des retraites.
14:40 - Le gouvernement optimiste sur la suspension de la réforme des retraites
Laurent Panifous, le ministre délégué en charge des Relations avec le Parlement, a fait savoir à l'antenne deSud Radio qu'il y a "une majorité à l'Assemblée nationale pour suspendre la réforme des retraites" cet après-midi. "Je pense et souhaite que la suspension sera actée tout à l'heure", a-t-il affirmé, défendant cette mesure non pas sur le fond, mais sur la nécessité de faire un compromis avec les socialistes pour que le budget soit adopté avant la fin de l'année.
13:58 - Le Modem va majoritairement "s'abstenir"
La position du MoDem devait être entérinée ce mercredi matin, même si ses députés ne seront pas contraints de s'abstenir comme la majorité devrait faire, sur la question de la suspension de la réforme des retraites. Selon une information de BFMTV, le groupe centriste annonce qu'il se tournera bien "majoritairement vers l'abstention", en ce début d'après-midi et à une grosse heure du début de l'examen du fameux article 45 bis du PLFSS.
Invité de France 2 ce matin, le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a annoncé le coût de la suspension de la réforme des retraites : "La dépense est évaluée à 300 millions d'euros en 2026. Et en 2027, 1,9 milliard d'euros", dit-il. Il a précise que la suspension s'appliquerait bien aux carrières longues et aux catégories actives et super-actives de la fonction publique : "Ce sont des métiers difficiles, les policiers, les pompiers, les égoutiers… Ils pourront partir plus tôt et bénéficieront aussi de la suspension de la réforme. Ils gagneront un trimestre", conclut le ministre. Alors, qui votera ou pas la suspension de la réforme des retraites ? Quels partis restent dans l'expectative quelques heures avant le vote ? Tour d'horizon.
PS, Liot et RN : un vote pour
Le Parti socialiste devrait, sauf retournement de situation, valider la suspension de la réforme des retraites. Ses députés ont voté favorablement au texte lors de son passage en commission des affaires sociales. Il s'agit là d'une concession arrachée à Sébastien Lecornu qui permet, pour l'heure, au gouvernement en place de rester en fonction et d'éviter une censure.
Le vote devrait également être favorable pour le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot). "Liot était l'auteur de la motion de censure contre la réforme Borne en 2023", rappelle Harold Huwart, député d'Eure-et-Loir, chez France Info. De son côté, le RN est catégorique sur la question : "Bien sûr" que le groupe votera "pour" la suspension de la réforme des retraites, a assuré Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale et députée du Pas-de-Calais, sur RTL.
LFI, Horizons et LR : un vote contre
D'autres formations politiques se montrent beaucoup plus hostiles à cette suspension de la réforme des retraites, La France insoumise en cheffe de file. "Ce n'est pas une suspension, c'est un petit décalage d'un an. Ça veut dire que ce vote va, s'il a lieu, confirmer la retraite à 64 ans", peste Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis au micro de France Info. Dans les rangs des Républicains, le vote contre devrait être largement majoritaire même si une abstention n'est pas totalement rejetée. Sur le vote de la partie "recettes" du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, les Républicains se sont abstenus.
"Aujourd'hui le PS, le RN, avec l'appui des Macronistes et du Modem, votent la faillite programmée d'un des grands acquis sociaux de notre temps : notre droit à la retraite", déplore sur X Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et ex-députée LR. Si sa voix est entendue, le vote des Républicains ne souffrira d'aucune contestation.
Chez Horizons, "une majorité du groupe" entend voter contre la suspension de la réforme, confie une source interne au parti d'Edouard Philippe à France Info. "On ne peut pas bâtir un compromis sans dire la vérité", fustige la députée de Moselle, Nathalie Colin Oesterlé, qui parle d'une "grande illusion", malgré la présence de plusieurs ministres encartés "Horizons" dans l'équipe gouvernementale de Sébastien Lecornu.
PC, UDR, MoDem, EPR : choisir ou s'abstenir ?
Au banc des indécis, figurent les communistes. Quid de la formation d'Eric Ciotti, l'UDR, alliée du Rassemblement national ? La décision doit être arrêtée ce mercredi matin en réunion. Toutefois, un député du parti glisse à France Info que les députés du groupe ne voteront "sûrement pas la suspension de la réforme, c'est quasiment certain".
Côté MoDem, l'abstention devrait être décidée. Si la position du groupe centriste sera définie ce mercredi matin, ses députés ne seront en revanche pas contraints et certains pourraient "envisager de voter 'pour' si le rapport de force évolue", et si la notion de compromis prédomine, comme indiqué par un membre du MoDem à France Info. Pour le groupe EPR (ex-Renaissance) dirigé par Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, le flou demeure. Si "la position de Gabriel Attal sera très majoritairement suivie", celle d'une abstention pour ne pas bloquer un possible compromis, assure un député Ensemble pour la République, le député Marc Ferracci, entre autres, devrait maintenir son vote "contre". "Je voterai contre la suspension de la réforme des retraites, quel que soit le rapport de force politique", dit-il dans les colonnes de L'Opinion.
Politico assure toutefois qu'une "écrasante majorité des députés EPR" s'abstiendra, non "sans pincement au cœur pour les principaux artisans de la réforme". Notamment pour Elisabeth Borne, à qui cette abstention "naturellement, ne fait pas plaisir", comme elle l'a reconnu au micro de LCI. Elle préfère néanmoins "éviter une crise institutionnelle", quitte à s'asseoir sur sa propre réforme originelle.