KanaVape : l'e-cigarette au cannabis sur Internet

Une cigarette électronique au cannabis pourrait être commercialisée sur Internet dès janvier 2015. Selon les trois créateurs français, rien d'illégal car leur produit ne contient que du chanvre et non pas de THC, la substance prohibée.

Sera-t-il possible de bientôt fumer du cannabis dans le pays en toute légalité ? Trois Français veulent lancer en janvier prochain, via la marque KanaVape, une-cigarette contenant un dérivé de cette plante. Mais les créateurs ont pris leurs précautions pour rester dans les clous de la loi : leur vapoteuse utilise en fait de l'huile de chanvre thérapeutique, un des composés du cannabis. Son usage n'est pas interdit car ses bienfaits sont reconnus (antidouleur, relaxant). Et pour éviter la prohibition, le produit des trois Frenchies est dépourvu de THC, une molécule qui entre également dans la composition du cannabis mais dont les effets, là, n'ont rien de positif (baisse de la concentration, paranoïa, béatitude, toux...). Bref, le KanaVape serait en fait une espèce de de cannabis light, et ne permettrait en aucun cas d'obtenir un effet euphorisant. Ce n'est pas fait pour "se défoncer", assure d'ailleurs un des créateurs, Antonin Cohen.

Une subtilité qui n'a pas convaincu Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Elle demande à ce que le produit soit interdit. "Je suis opposée à ce qu'un tel produit puisse être commercialisé ", parce que "cela constitue une incitation à la consommation de cannabis", a-t-elle déclaré. Elle a par ailleurs précisé qu'elle souhaitait saisir le juge. Les professionnels de santé sont également très réticents. "Un tel produit, si le gouvernement fait son boulot, sera interdit dès sa sortie", déclare le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), au micro d'Europe 1. Certains psychologues craignent également que les adolescents s'approprient la KanaVape. Avec le risque de passer, par la suite, à des drogues illicites.

En vidéo - La cigarette électronique compte de plus en plus d'adeptes. Mais les professionnels de santé incitent à la prudence.