Dogmes et secrets de la scientologie Des liens étroits avec les pouvoirs politiques
La scientologie a-t-elle des velléités politiques ? Quels sont les liens entre le pouvoir et le mouvement, notamment aux Etats-Unis ? Les suspicions ont toujours été fortes concernant les relations communes entre l'église de scientologie et les gouvernements, notamment à cause de la découverte de plusieurs documents et lettres écrites par le "Hubbard Communication Office". Le 16 février 1969 était clairement indiqué ceci : "Cible n°3 : prendre le contrôle ou obtenir l'allégeance des personnalités politiques clés" (document cité par Emmanuel Fansten, Scientologie, autopsie d'une secte d'Etat).
Déjà en 1960, ce même bureau de communication écrivait : "Si nous combinions notre puissance et celle de toutes nos organisations en un effort exercé épaule contre épaule, nous prendrions cette planète, et ce avec le savoir que nous avons et le nombre que nous sommes maintenant" (document cité par Serge Faubert dans Une secte au coeur de la République).
Tensions entre l'Europe et les Etats-Unis
Des rumeurs de conspirations existent autour de tout mouvement dont les dogmes et les ressources sont tenus secrets. Si la scientologie n'échappe pas à cette règle, des éléments permettent d'établir qu'il existe des liens étroits entre les plus hautes autorités américaines et le mouvement.
La diplomatie américaine a plusieurs fois manifesté son agacement auprès de la France et de l'Allemagne, pays dans lesquels le mouvement a été classé comme "secte". Au nom des "droits de l'Homme" et de la "liberté religieuse", le ton est monté plusieurs fois entre l'Europe et les Etats-Unis sur ce dossier dans les années 1990. En 1999, l'Allemagne interdit aux scientologues d'exercer dans la fonction publique, la diplomatie américaine n'apprécie guère et le fait savoir.
A cette époque, c'est Bill Clinton qui est à la Maison Blanche. L'homme a toujours défendu la scientologie. L'ancien président américain n'a jamais caché qu'il avait partagé sa chambre d'étudiant à Oxford avec un scientologue. Il est aussi très proche de John Travolta, longtemps ambassadeur médiatique de la scientologie.
Sur ce dossier, la France a souvent été perçue comme un pays intolérant, pratiquant une chasse aux sorcières. Lorsque Nicolas Sarkozy devient en 2002 ministre de l'Intérieur en charges des cultes, lui dont la vision de la laïcité dite "positive" se rapproche des conceptions anglo-saxonnes, l'église de scientologie semble se réjouir à le voir prendre possession du poste. En août 2004, Nicolas Sarkozy reçoit Tom Cruise à Paris. Officiellement, la scientologie n'a pas été évoquée, mais l'acteur scientologue a indiqué qu'il avait discuté avec le ministre de son "culte", avant de se rétracter par la suite.