Pradaxa : un anticoagulant dangereux ?
Ce sont des proches des victimes et leur avocat Philippe Courtois qui ont détaillé l'affaire à la presse ce mercredi matin : 4 personnes âgées, qui prenaient du Pradaxa, un anticoagulant de nouvelle génération, sont décédées au premier trimestre 2013. Ces patients étaient âgés de 78 à 84 ans, venaient de Lille, Strasbourg, Paris et Grenoble, et leurs familles ont décidé de porter plainte pour homicide involontaire. Plainte d'une part contre le laboratoire qui commercialise ce médicament, l'allemand Boehringer Ingelheim. Plainte d'autre part contre l'ANSM, l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, accusée d'avoir méconnu les principes de précaution et de prévention.
Le Pradaxa est un anticoagulant de nouvelle génération, il fait partie des nouveaux anticoagulants oraux (NACO) sortis en 2008. Il sert à prévenir les accidents vasculaires cérébraux ou à traiter des phlébites, ainsi que des embolies pulmonaires. Il est souvent prescrit après des opérations du genou ou de la hanche sur des personnes âgées, ou encore pour des troubles du rythme cardiaque ou une fibrillation auriculaire. L'ANSM a publié une note d'information sur son site le 20 septembre dernier, pointant que ces médicaments étaient "sous surveillance renforcée". Pour l'avocat des proches des 4 personnes décédées, le Pradaxa ne devrait en tout cas pas été prescrit à des patients âgés. Me Courtois a également pointé qu'en cas d'hémorragie, aucun "antidote" ne pouvait être administré : "il n'existe pas d'antidote, ni de traitement spécifique d'efficacité prouvée en cas de survenue d'un accident hémorragique liée à l'action de ces médicaments" a-t-il ainsi déclaré d'après l'AFP.
L'avocat a cependant appelé les patients sous Pradaxa à la plus grande prudence, sur la même ligne que l'ANSM : ceux-ci ne doivent "pas arrêter [leur] traitement sans avis médical".