Service militaire : ce qu'on y apprenait vraiment
Le service militaire est une expérience que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître (ainsi que les femmes, qui ne l'effectuaient pas). Après les attentats de Paris, nombreux ont été les jeunes à se ruer sur le site de l'armée pour chercher à se rendre utile. En janvier 2015 déjà, dans la foulée des attentats de Charlie, on apprenait par un sondage Ifop que 80 % des Français sont favorables à la création d'un nouveau service national (pas forcément militaire pour autant) pour transmettre aux jeunes "les valeurs de la République". Sur republiquemoderne.fr, une pétition demande quant à elle concrètement le retour du service militaire, à l'initiative de Marie-Françoise Bechtel, députée de l'Aisne et Vice-présidente de République Moderne. Lors de ses voeux aux armées le 14 janvier 2016, le Président François Hollande annonçait une augmentation des réservistes ainsi que des "compensations" pour les militaires. Mais qu'a-t-on laissé avec la suspension du service militaire il y a 20 ans et qu'y apprenait-t-on vraiment ? Y apprenaient-on le maniement des armes ? Si oui, desquelles ? Quelles autres valeurs ou savoirs-être y étaient enseignés ? Pour le savoir, cliquez sur l'image ci-dessous :
Depuis la loi du 19 Fructidor an VI (5 septembre 1798), il y a deux siècles, à l'origine du principe de l'appel de tous les citoyens sous les drapeaux, les temps ont bien changé. Une seule journée vient à présent se greffer dans les agendas de près de 800 000 lycéens par an et leur rappeler qu'une patrie se défend en cas de besoin. L'utilité de l'ex-JAPD, mise en place en 1998 et rebaptisée "Journée défense et citoyenneté" en 2011, semble d'ailleurs plus que jamais remise en question : si la Journée d'appel peut jouer un rôle informatif, elle est souvent bien vite oubliée. Sésame au passage de tout examen national avec son attestation de participation, la Journée défense et citoyenneté a été rénovée en 2014 à coup de "recentrage sur la défense" et "modernisation pédagogique". Plus concrètement, le Service Militaire Volontaire (SMV) a fait son apparition en France fin 2015 avec l'ouverture de trois centres (à Montigny-lès-Metz, Brétigny-sur-Orge et La Rochelle) et un crédo, la formation (professionnelle et citoyenne) de jeunes peu ou pas diplômés.