Xavier Dupont de Ligonnès : où en est l'affaire ? Résumé et révélations sur la "tuerie de Nantes"

Xavier Dupont de Ligonnès : où en est l'affaire ? Résumé et révélations sur la "tuerie de Nantes" LIGONNES - La "tuerie de Nantes" reste une des grandes énigmes de ces dernières années et la disparition de Xavier Dupont de Ligonnès intrigue et passionne encore aujourd'hui... Résumé de l'affaire jusqu'aux dernières révélations de Society.

Xavier Dupont de Ligonnès continue de fasciner, plus de neuf ans après la tuerie de Nantes qui a abouti à la mort de son épouse Agnès et de ses quatre enfants Benoît, Anne, Thomas, et Arthur, âgés alors de 13 à 21 ans. Alors que la chaîne M6 débute ce mardi soir une série intitulée "Un homme ordinaire", librement inspirée de l'affaire, le magazine Society bénéficie encore des retombées de sa gigantesque enquête dévoilée en deux volets cet été. Un travail de 4 années qui a apporté de nouvelles révélations sur l'homme le plus recherché de France.

Dans son dossier de 77 pages, Society a repris le fil de l'enquête à zéro et dévoilé de nouveau éléments sur le parcours de Xavier Dupont de Ligonnès : son passé entre une mère et une soeur obnubilées par la religion, son rapport très complexe avec l'argent qui lui fera accumuler des dettes colossales qu'il tentera d'éponger avec l'argent de ses proches, ses relations de domination avec sa femme, ou encore celles qu'il entretenait avec ses amis et qui ont pu lui permettre d'organiser sa cavale... Dans l'affaire Dupont de Ligonnès, à mesure que des certitudes ont été établies ces dix dernières années, de nouvelles énigmes sont venues s'accumuler venant épaissir le brouillard sur ce qui est arrivé à cette femme et ses quatre enfants et surtout à cet époux soupçonné du pire.

L'affaire de la "tuerie de Nantes"

L'affaire Dupont de Ligonnès débute le 21 avril 2011 avec la découverte de cinq corps sous la terrasse d'une maison de Nantes. L'enquête révèle rapidement qu'il s'agit d'Agnès Dupont de Ligonnès, 48 ans, et de ses quatre enfants Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans et Benoît, 13 ans. Les corps ont été retrouvés en tenue de nuit, enveloppés dans des draps et placés dans des sacs en toile de jute. Le tout a été recouvert de chaux, pour masquer les odeurs. Rapidement, le procureur de Nantes indique que les victimes ont été droguées avec un somnifère et tuées à bout portant pendant leur sommeil avec une carabine 22 Long Rifle. Deux chiens sont aussi retrouvés enterrés ce jour là. Il s'agit des labradors de la famille qui ont eux aussi été abattus.

La date des décès est difficile à évaluer, mais les meurtres auraient eu lieu dans la nuit du 3 au 4 avril, tandis qu'un des fils Ligonnès, Thomas, aurait été tué un jour plus tard. Les premières absences suspectes sont en tout cas constatées à partir du 1er avril, mais le couple et certains enfants ont été vus, en groupe ou individuellement, jusqu'au 7 avril selon les témoignages d'amis ou de voisins. C'est finalement une commerçante, inquiète de voir les volets de la maison des Ligonnès clos depuis plusieurs jours, qui va donner l'alerte. Les policiers effectueront un passage dès le 13 avril au domicile familial et constateront alors que la maison a été en partie nettoyée. Le bail a été résilié, les comptes bancaires de la famille clôturés et la boîte aux lettres démontée, avec en lieu et place une pancarte bricolée demandant de retourner le courrier. Une enquête pour disparition inquiétante a été ouverte le 19 avril et un avis de recherche lancé le 21 avril, jour de la macabre découverte.

Xavier Dupont de Ligonnès coupable ?

Le père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, est, lui, introuvable. On apprend très vite qu'il possède un 22 Long Rifle, récupéré après le décès de son père quelques mois avant le drame. L'enquête va aussi révéler qu'il fréquentait un stand de tir à la Jonelière, au nord de Nantes, depuis la fin mars, qu'il était titulaire d'une licence depuis début février et qu'il voulait manifestement initier ses fils au tir. 

Les factures de Xavier Dupont de Ligonnès, épluchées par les enquêteurs, font apparaître qu'entre le 1er et le 3 avril, il a successivement acheté du ciment, une bêche et une houe, ainsi que quatre sacs de chaux de 10 kg dans des magasins différents. D'autres achats suspects remontent au mois de mars 2011 : un silencieux et des cartouches ont notamment été achetés dans une armurerie de Nantes, le 12 mars, suivis de sacs-poubelles de grande taille et d'un "paquet de dalles plastique adhésives pour le sol" fin mars, dans l'Indre. Le 3 avril enfin, Xavier Dupont de Ligonnès a été vu, avec son épouse, "mettant des gros sacs dans sa voiture". Le père de famille devient donc rapidement le suspect numéro 1 dans cette affaire aux multiples zones d'ombre.

La disparition de Xavier Dupont de Ligonnès

Xavier Dupont de Ligonnès a été formellement identifié pour la dernière fois le 15 avril 2011, dans le Var, sur la commune de Roquebrune-sur-Argens, sortant d'un hôtel Formule 1 où il a vraisemblablement passé la nuit. Il avait été filmé la veille par la vidéoprotection d'un distributeur de billets, en train de retirer de l'argent. Il aurait passé la nuit précédente (du 12 au 13 avril) à l'Auberge de Cassagne, située dans la commune du Pontet (Vaucluse) et celle d'avant (du 11 au 12 avril) à l'hôtel Première Classe de Blagnac, près de Toulouse, sous une fausse identité. A Roquebrune-sur-Argens, le 15 avril, il abandonne son véhicule (qui sera retrouvé dans la nuit du 21 avril) et se volatilise. 

Les enquêteurs ont dû traiter plus de 1000 signalements depuis qu'ils sont en charge de ce dossier. Fin avril, des fouilles seront déployées dans le Var. En juin, des dizaines de grottes proches du Rocher de Roquebrune seront explorées. Un meurtre ayant eu lieu le 15 avril à Lorgues, à quelques kilomètres de Roquebrune, attirera aussi l'attention des enquêteurs, mais se soldera par une fausse piste. Depuis lors, Xavier Dupont de Ligonnès est considéré comme un fugitif et fait l’objet, depuis le 10 mai 2011, d'un mandat d'arrêt international. Personne ne sait jusqu'à présent si le quinquagénaire est encore vivant.

Des messages et des lettres envoyées aux proches

Dès le début du mois d'avril, bien avant la découverte des cinq cadavres au domicile des Ligonnès, des communications de Xavier Dupont de Ligonnès vont poser question aux enquêteurs. Des messages téléphoniques, des SMS ou des e-mails à sa mère Geneviève, sa soeur Christine et son beau frère Bertram sont décortiqués. Le 8 avril, Xavier Dupont de Ligonnès se serait connecté sur le forum catholique Cite-catholique.org depuis l'IP de son domicile, ce qui indiquerait qu'il était toujours sur place.

Un courrier a été adressé par Xavier Dupont de Ligonnès à neuf de ses proches le 11 avril. "Méga surprise : nous sommes partis aux USA", lance la missive dactylographiée de quatre pages censée manifestement brouiller les pistes. "Au moment où vous lisez cette lettre, nous ne sommes plus en France et ne pourrons y revenir pendant un temps encore indéterminé (quelques années)", ajoute le père de famille sur un ton plutôt badin avant d'aborder la raison de cette longue absence. Xavier Dupont de Ligonnès explique alors que le couple et ses quatre enfants sont aux Etats-Unis dans le cadre d’un programme de protection de témoins, après qu'il aurait accepté d’infiltrer le milieu des discothèques françaises pour collecter des informations sur les réseaux de trafic de drogue et de blanchiment d’argent pour le compte de la DEA, Administration pour le contrôle des drogues américaine.

Une autre lettre évoque un exil en Australie. Xavier Dupont de Ligonnès est aussi suspecté d'avoir envoyé des messages au collège de deux de ses enfants, qui ont reçu un solde de tout compte. Il aurait aussi écrit à l'employeur de son épouse, en se faisant passer pour elle, pour expliquer ses absences par une "mutation professionnelle urgente".

Les enquêteurs ont très vite douté de l'authenticité de ces différents messages et découvert que Xavier Dupont de Ligonnès avait créé une société aux Etats-Unis, en février 2003, "Netsurf Concept LLC". Pour lancer son entreprise, il s'est fait aider par Strategy Netcom, une société qui aide les Français à s'expatrier aux Etats-Unis, à commencer par l'établissement des documents administratifs en bonne et due forme. Strategy Netcom propose aussi des services qui ont intrigué la police : la mise à disposition de cartes de paiement anonymes et l'ouverture de comptes bancaires.

Le message de Xavier Dupont de Ligonnès à sa soeur

Le 3 avril 2011, la nuit présumée du quintuple meurtre à Nantes, Xavier de Ligonnès a également laissé un message vocal "tout à fait normal" à sa soeur Christine. Elle lui parlera aussi le lendemain pendant près d'une demi-heure, sans rien noter de suspect. Le message téléphonique, retrouvé sur le répondeur à 22h37, a été diffusé par RTL.

"Le message de Xavier Dupont de Ligonnès à sa soeur"

Christine de Verdun (née Christine Dupont de Ligonnès) exprimera ses doutes quant à la culpabilité de son frère. Dans l'impossibilité de reconnaître les corps, dont l'ordre d'inhumation a été donné par le procureur très rapidement après les autopsies, elle ira même jusqu'à affirmer que ce n'est pas la famille Ligonnès qui a été retrouvée sous la maison familiale.

Des ossements de Dupont de Ligonnès ? Une mauvaise piste

En avril 2015, des ossements ont été découverts à Bagnols-en-Forêt, à quelques kilomètres du dernier endroit où Xavier Dupont de Ligonnès avait été aperçu avant sa disparition. Autour des os, ont aussi été trouvés des "traces d'une vie pendant quelques semaines, quelques mois", un portefeuille vide, des lunettes, un sac de couchage, un magazine mais aussi une facture de 2011, année lors de laquelle Dupont de Ligonnès a disparu. Dans un ossement correspondant à un bras, a été trouvée une broche médicale, un élément qui semblait exclure que cet os soit celui du suspect. Des analyses ADN ont finalement permis d'établir qu'il ne s'agissait pas du corps de Xavier Dupont de Ligonnès.

Une lettre restée mystérieuse en 2015

En juillet 2015, une journaliste nantaise a reçu une lettre signée du nom de l'homme disparu. L'enveloppe contient alors une photo avec un message au dos. Sur le cliché, deux des fils Dupont de Ligonnès devant une table à manger. Plus intéressant pour les enquêteurs : deux phrases ont été écrites au dos à l'encre bleue sur ces missives. "JE SUIS ENCORE VIVANT", peut-on lire en lettres majuscules. L'affirmation est accompagnée d'un second message, en caractères plus petits : "de là jusqu'à cette heure" (sic). La lettre est signée "Xavier Dupont de Ligonnès" et datée, "le 11 juillet 2015, à Nantes". La journaliste qui a reçu le message a aussitôt prévenu la police judiciaire de Nantes, rapporte France 3. Une expertise graphologique ainsi que des recherches d'empreinte digitale ont été effectuées, sans conclusion probante. La photo n'a jamais été publiée dans la presse.

Dupont de Ligonnès dans un monastère ? Une autre fausse piste

Le 9 janvier 2018, la police a investigué dans le monastère Le Saint-Désert de Roquebrune-sur-Argens, un bâtiment reculé, à une quinzaine de kilomètres de Fréjus, dans le Var. Il s'agit d'un lieu de culte où résident des moines qui ont fait voeu de silence. La possibilité que Xavier Dupont de Ligonnès se trouve dans les murs de cet édifice était alors considérée comme sérieuse par les enquêteurs, qui ont procédé à des vérifications. La raison : la présence d'un homme qui lui ressemblait "beaucoup" avait été signalée à cet endroit. Cet homme aurait "été vu à la messe, à laquelle peuvent assister les laïcs". Quelques jours auparavant, l'homme aurait aussi été reconnu dans le même département. Mais l'opération n'a rien donné, l'individu était manifestement un sosie.

Dupont de Ligonnès arrêté à Glasgow, l'énorme erreur de 2019

Le vendredi 11 octobre 2019, dans la soirée, le Parisien lâche une bombe sur son site Internet : Xavier Dupont de Ligonnès a été arrêté à l'aéroport de Glasgow, en Ecosse. L'information n'est pas confirmée par les autorités, et notamment par le procureur, qui attendent des expertises pour s'assurer qu'il s'agit bien du suspect de la tuerie de Nantes. Mais l'AFP et toute la presse alimentent la machine à spéculer. Il sera écrit que le principal suspect de la tuerie de Nantes a d'abord été repéré par les policiers à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle avant l'embarquement, mais que les policiers "n'ont pas eu le temps d'intervenir et ont prévenu Interpol". A son arrivée à Glasgow, Xavier Dupont de Ligonnès aurait été contrôlé, et selon la police écossaise, ses empreintes auraient permis de l'identifier, malgré son apparence modifiée. Un signalement d'un anonyme à la police française est évoqué, comme l'usage d'un faux passeport et d'une fausse identité répondant au nom de Guy Joao, domicilié à Limay, dans les Yvelines.

Ce n'est pourtant pas le principal suspect de la "tuerie de Nantes" qui est arrêté ce soir là, mais un paisible retraité des Yvelines qui se rend régulièrement en Ecosse, d'où est originaire son épouse. L'erreur sera révélée au grand jour le lendemain à la mi-journée, après une nuit d'emballement sans précédent. Elle serait liée aux techniques appliquées aux empreintes digitales, différentes en Ecosse et en France, mais aussi à des contacts au ministère de l'Intérieur qui confirmeront l'information à plusieurs médias.

Les révélations de Society sur Xavier Dupont de Ligonnès

Au coeur de l'été 2020, alors que Netflix diffusait un documentaire sur le sujet, le magazine Society a dévoilé une gigantesque enquête sur l'affaire Dupont de Ligonnès. Un travail de quatre années mobilisant quatre journalistes, dont un à plein temps, qui s'est traduit par un dossier de 77 pages présenté en deux volets dans le magazine de société. A l'arrivée : le récit de "50 ans de descente aux enfers" pour Xavier Dupont de Ligonnès, avec de nouveaux éléments sur son parcours et sa personnalité. Society s'est même risqué à échafauder un scénario très étayé au sujet de la cavale du suspect :

La mère et la soeur de Xavier Dupont de Ligonnès dans une secte

Les premières révélations, qui n'ont pas été dévoilées mais approfondies par Society, concernent la mère et la soeur de Xavier Dupont de Ligonnès, Geneviève et Christine. Alors que son père, Hubert, décrit comme un voyageur infidèle, a très vite quitté le domicile familial, le suspect numéro 1 de la tuerie de Nantes a grandi avec ces deux femmes, particulièrement croyantes, qui iront jusqu'à basculer dans des dérives sectaires. Geneviève Dupont de Ligonnès et sa fille Christine ont été membres d'un groupe de prière baptisé "L'Église de Philadelphie", dont Geneviève a été l'une des fondatrices dans les années 70. Le groupe religieux prêchait notamment "l'avènement imminent d'un nouveau monde". Xavier Dupont de Ligonnès n'est pas explicitement mentionné dans cette épisode de l'histoire familiale, mais, né en 1961, il aura inévitablement baigné dans cette atmosphère si particulière.

Xavier Dupont de Ligonnès avait un rapport compliqué avec l'argent

Society appuie aussi sur un autre aspect de la personnalité de Xavier Dupont de Ligonnès : son rapport difficile à l'argent. Le nombre de difficultés dans lesquelles le père de famille s'est embourbé et a souvent entraîné ses proches, sont nombreuses. Echecs professionnels, projets mal ficelés, idées saugrenues, combines et même arnaques caractérisées... Les dettes ont fini par s'accumuler pour XDDL qui a fait appel aux autres pour se renflouer.  L'héritage familial de sa femme Agnès sera accaparé, comme celui du propre père de Xavier, mort quelques mois avant la tuerie. 50 000 euros seront aussi empruntés à une maîtresse", écrit le journal Sud Ouest, quand ce ne sont pas ses amis qui ont été mis à contribution (lire plus bas). Ironie du sort : le 5 avril, jour présumé de la tuerie, un huissier de justice chargé de recouvrer une dette de 20 000 euros, se présentera à la maison familiale. Il y trouvera porte close.

Les difficultés seront telles qu'un jour de 2010, environ un an avant la tuerie de Nantes, Xavier Dupont de Ligonnès finira par évoquer le pire dans un courrier à ses amis. "Si ça tourne mal, je n'ai que deux solutions, me foutre en l'air avec ma voiture ou foutre le feu à la baraque quand tout le monde dort", écrit-il alors, avec ce post-scriptum : "je suis très sérieux, lucide et sous l'emprise d'aucune drogue ni d'aucun alcool". " Je serai donc fin août-début septembre au pied du mur avec une décision définitive à prendre : suicide seul ou suicide collectif… ", conclura XDDL dans cette missive accompagnée d'un document intitulé "Dispositions" ayant tout d'un testament.

Une relation troublée avec sa femme Agnès Dupont de Ligonnès

L'enquête de Society a révélé que Xavier et Agnès Dupont de Ligonnès étaient très loin du couple modèle, et ce depuis leur union ou presque. Selon le magazine, la personnalité très forte, patriarcale et autoritaire de Xavier Dupont de Ligonnès aurait lourdement pesé sur son épouse, en plus de ses infidélités chroniques. Leur vie sexuelle a aussi fait l'objet de révélations : en 2006, alors qu'Agnès, désespérée, s’épanche depuis déjà deux ans sur ses malheurs dans des forums comme Doctissimo, elle finit par lâcher qu'elle va "mal" et est "en manque de tout : de tendresse, d'amour, d'amis communs" et même "de sexe"... Elle finira par rencontrer d'autres hommes sur Internet, et par se confier à distance à Michel Rétif, un ami de XDDL. Découvrant ces conversations, Xavier Dupont de Ligonnès exigera d'être mis en copie des échanges et sera à l'initiative de plusieurs "plans à trois" avec ce proche. Le trio se retrouvera à plusieurs reprises à l'hôtel et même parfois au domicile familial. Des vidéos des ébats sexuels du couple de Ligonnès et de Michel Rétif ont été retrouvés par les enquêteurs dès le mois de juillet 2011.

Michel Rétif et Emmanuel Teneur, deux amis morts dans le mystère

Xavier Dupont de Ligonnès n'est pas seulement suspecté d'avoir assassiné femmes et enfants, il aurait aussi joué un rôle plus ou moins direct dans la mort de deux de ses amis. Michel Rétif, rencontré dans un cadre professionnel et devenu très proche de XDDL avec lequel il a fait un grand voyage aux Etats-Unis entre 1989 et 1990, s'est suicidé le 2 mars 2018. Celui qui avait participé aux "plans à trois" avec Xavier Dupont de Ligonnès et sa femme Agnès était le dernier à avoir parlé au fugitif au téléphone, le 6 avril 2011. Une conversation "banale" de 25 minutes, alors que les meurtres avaient probablement déjà eu lieu, qui le plongera dans une profonde dépression.

L'autre proche de Xavier Dupont de Ligonnès mentionné dans l'enquête de Society est Emmanuel Teneur, un ami de longue date, inséparable de XDDL depuis leur rencontre en Bretagne en 1974. Ce dernier entretenait lui aussi des relations troubles avec l'intéressé. Très attaché voire sous influence, il déménagera à Nantes pour vivre près de la famille Ligonnès et financera plusieurs des voyages du père de famille. Il ira même jusqu'à se porter caution pour la maison de XDDL. Loin des déclarations lisses de ce proche témoin, les enquêteurs vont découvrir qu'Emmanuel Teneur éprouvait en réalité des sentiments amoureux pour Xavier Dupont de Ligonnès, après avoir épluché une très longue correspondance entre les deux hommes. Jusqu'où est allé cet amour ? Emmanuel Teneur a été soupçonné d'avoir aidé Xavier Dupont de Ligonnès dans sa cavale, en particulier grâce  à un gros héritage. Un échange entre les deux hommes, remontant à la nuit du 5 au 6 avril 2011, fait mention d'une "procuration" et d'un "voilier"... Xavier Dupont de Ligonnès a-t-il pu fuir par la mer ? Emmanuel Teneur a emporté la réponse dans sa tombe. Devenu "dépressif et alcoolique",  il est mort le 18 janvier 2020 d'une crise cardiaque consécutive à une embolie pulmonaire, après avoir été hospitalisé pour une cirrhose du foie.