Bagelstein : nouveau scandale contre les féministes en vue ?

Bagelstein : nouveau scandale contre les féministes en vue ? Imbroglio à Rennes. L'enseigne de restauration rapide Bagelstein se retrouve une fois de plus sous les feux des projecteurs, accusée d'avoir envoyé une lettre de menace à un collectif féministe.

[Mis à jour le 8 décembre 2016 à 15h08] "Nous continuerons de critiquer les femmes, les transgenres, les chômeurs, les alcooliques, les consommateurs de marijuana" : les mots ont de quoi choquer. Il s'agirait de ceux de la direction de Bagelstein. Dans un courrier, qui est en réalité daté du 27 mai dernier, mais qui n'a été révélé que ce 7 décembre par certains membres du Collectif Féminisme de Rennes 2, deux soi-disant fondateurs de l'enseigne spécialisée dans les bagels menacent les féministes de poursuite judiciaire. Cette lettre, qui est en fait une fausse, ferait suite à l'arrestation et à l'incarcération de quatre jeunes hommes, âgés de 19 à 24 ans, qui avaient manifesté leur désarroi face à la campagne sexiste de l'enseigne début juin 2016.

"Il ne faut pas jouer avec le cœur d'une femme, mais plutôt avec ses seins, elle en a deux", ou encore "un homme amoureux ne brisera jamais le cœur d'une femme. Mais son cul peut-être", pouvait-on alors lire sur les emballages de l'enseigne et autres sets de table. Les jeunes gens avaient donc décidé de dénoncer ces mots en manifestant devant la boutique, ce qui les avait amenés derrière les barreaux. Et si le collectif féministe dénonce aujourd'hui les menaces dont il est victime, de son côté, l'enseigne, elle, se défend d'être à l'origine de cette lettre. "Nous vous sommons d'arrêter toutes ces attaques inadmissibles, sous peine de poursuites judiciaires. Vos quatre comparses incarcérés au centre pénitentiaire de Vezin ne me contrediront pas", lancent les auteurs de la lettre. Problème : à la date à laquelle ces menaces auraient été écrites, la sentence n'était pas encore tombée.

Bagelstein dément être à l'origine de la lettre

Contacté par 20Minutes, le co-fondateur de Bagelstein, Thierry Veil, assure : "Jamais on n'aurait fait ça. D'abord parce que personne n'écrit aussi mal chez nous. Et ensuite, parce que le 27 mai, on était surtout préoccupé par la santé de notre gérant." Le gérant en question se serait en effet pris un coup de poing lors des événements et aurait par la suite affirmé être désolé de la tournure qu'avaient pris les événements. 

Face à l'ampleur qu'a pris cette lettre, l'enseigne Bagelstein aurait l'intention de porter plainte, rapporte 20Minutes. Du côté de l'association féministe, on reconnaît son erreur. "On a été naïfs", avoue un membre du collectif au site d'information. "Mais ce sont les mêmes blagues que dans leurs publicités", indique-t-elle. Avant d'ajouter : "au moins, ça a fait resurgir le débat autour de l'humour sexiste. C'est une manière de refaire parler de cette question".