Docétaxel : les vrais dangers du médicament anti-cancer révélés

Docétaxel : les vrais dangers du médicament anti-cancer révélés DOCETAXEL - L'anticancéreux Docetaxel aurait fait 27 morts selon une enquête menée depuis la rentrée. Un bilan qui s'alourdit par rapport aux premières données...

[Mis à jour le 29 mars 2017 à 10h00] Selon Le Figaro, l'enquête de pharmacovigilance, ouverte dès le mois de septembre, sur tous les médicaments contenant du Docétaxel, dévoile des résultats catastrophiques. Il dénombre au moins 27 décès liés à la prescription de cet anticancéreux Docetaxel (17 d'entérocolite, une atteinte inflammatoire du tube digestif et 10 de choc septique sur toute la période de commercialisation, soit de 1996 à 2016). Pour l'instant, l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) n'a pas indiqué si elle allait interdire le médicament.

L'ANSM devait dévoiler ce mardi 28 mars 2017 le résultat de cette vaste enquête, mais la communication de l'agence a été attendue toute la journée. Jusqu'à présent, on considérait que le Docétaxel, médicament anti-cancéreux, était responsable de 18 décès de patients survenus entre 2015 et 2017. "C'est probablement plus en réalité ", confiait déjà un haut dirigeant de l'ANSM à l'AFP, "sachant que l'enquête de pharmacovigilance porte sur l'ensemble des médicaments contenant du Docétaxel, depuis la commercialisation du premier d'entre eux en 1995, le Taxotère, avant l'apparition des génériques". 

Les premières données sur ces 18 cas de décès portaient sur tout le territoire sans être exhaustives et concernaient tous les laboratoires confondus (Taxotère de Sanofi et génériques). L'enquête devait déterminer s'il y avait réellement eu une augmentation de la mortalité, une évolution dans le temps rapportée au nombre de patients traités, et si oui à quel moment elle est apparue.

Mais les premières données sur les 18 décès répertoriés étaient d'ores et déjà inquiétantes. Toutes les malades étaient décédées d'une entérocolite, une inflammation de l'intestin grêle et du colon, et le profil de certaines de ces femmes interpellait. Agées de 46 à 73 ans, elles avaient un cancer diagnostiqué à un stade précoce sans métastase, donc de pronostic favorable. Autrement dit, on ne s'attendait pas à des effets indésirables aussi graves avec un traitement dit "adjuvant", c'est-à-dire complémentaire à la thérapie principale.

L'ANSM préconisait donc déjà depuis plusieurs semaines de limiter son utilisation, suite aux informations révélées par un article du Figaro. L'agence du médicament indiquait ainsi sur son site Internet que "dans le prolongement d'un courrier adressé aux oncologues le 15 février 2017", elle recommandait d'éviter de prescrire du Docétaxel "dans les cancers du sein localisés, opérables" (sein, prostate, poumon…). Des pathologies pour lesquelles le médicament était utilisé jusqu'à aujourd'hui.

L'ANSM, qui se joint à l'Institut National du Cancer (INCa) pour ces recommandations, estimait par ailleurs qu'il existe "une alternative thérapeutique en situation adjuvante" et évoquait dans son communiqué le Paclitaxel, une molécule déjà utilisé en chimiothérapie.