Dino Scala : près de 70 victimes, de nouveaux aveux

Dino Scala : près de 70 victimes, de nouveaux aveux DINO SCALA - Deuxième volet dans l'affaire. Après avoir avoué une quarantaine de viols et agressions sexuelles lors de son arrestation en février dernier, Dino Scala avoue 25 nouveaux faits fin juin.

[Mis à jour le 18 juillet 2018 à 14h45] La liste des victimes présumées s'allonge. Surnommé "le violeur de la Sambre", Dino Scala a reconnu fin juin 25 nouveaux faits de viols et d'agressions sexuelles devant les enquêteurs de la Police Judiciaire de Lille. Depuis son arrestation en février dernier, la PJ travaille sur toutes les affaires non-élucidées dans la région et a ré-entendu de nombreuses victimes. Dino Scala a été interrogé à deux reprises par le juge d'instruction, en mars et les 20 et 21 juin derniers. Une audition au cours de laquelle "le suspect aurait donné de nouveaux détails sur son mode opératoire et se serait décrit comme un "chasseur"", selon Le Point. Dino Scala devrait, d'après Le Figaro, prochainement être convoqué par le juge d'instruction de Valenciennes "en vue d'une possible mise en examen". 

Agent d'entretien de profession et père de trois enfants, Dino Scala a "concédé être l'auteur" de nouveaux faits après avoir été confronté à "un certain nombre d'éléments et de témoignages en interrogatoire" rapporte France 3. Interpellé le 26 février dernier, le "violeur de la Sambre"  avait déjà reconnu avoir commis une "quarantaine de viols", même s'il est officiellement soupçonné de 19 agressions sexuelles, pour l'instant. C'est en se rendant sur son lieu de travail qu'il avait été arrêté par les gendarmes. Dino Scala avait tout de suite coopéré, indiquant aux enquêteurs être à l'origine d'une quarantaine de faits de délinquance sexuelle. Des "pulsions" impossibles "à contrôler", avait-il dit, selon le procureur de la République de Valenciennes, Jean-Philippe Vicentini. 

Dino Scala surprenait ses victimes de dos, une corde à la main

Le 5 février dernier, un attentat à la pudeur sur une mineure de 16 ans avait été signalé dans ce secteur. L'agresseur avait pu être identifié grâce aux caméras de surveillance et la PJ de Lille avait ainsi pu remonter jusqu'à Dino Scala, dont le mode opératoire, bien spécifique, a été révélé. L'homme marié, qui serait coutumier du fait depuis la fin des années 1980, abordait toujours ses victimes de dos, souvent équipé d'une corde, le visage partiellement masqué et les mains gantées, le tout au petit matin. Ensuite, il emmenait ses victimes ligotées, pouvant aussi bien être des adolescentes que des quinquagénaires, dans un endroit isolé, souvent avec sa voiture.

Dino Scala, un "mec génial"

Au Pont-sur-Sambre (Nord), village dont Dino Scala est originaire, la stupeur a régné au moment où l'affaire a été dévoilée. Cet ouvrier était connu dans le secteur, mais pour de bonnes raisons. Impliqué dans la vie associative de sa commune, membre de l'association sportive de VTT, décrit comme un "bénévole né" par la Voix du Nord, il fut un temps l'entraîneur et le président du club de football du coin. "On lui confiait nos gamins, c'était un mec génial", confiait un habitant au quotidien nordiste. "Après avoir appris la nouvelle, j'en n'ai pas dormi de la nuit", témoignait de son côté le maire du Pont-sur-Sambre, décrivant quelqu'un de "très courageux".

Franceinfo a rencontré une victime présumée de Dino Scala. Michèle se souvient, c'était en 2002, elle venait d'arriver sur son lieu de travail. "Quand j'ai refermé la porte, on m'a sauté sur le dos, par derrière. Il m'a coupé la respiration et m'a mis un couteau sur la gorge", raconte-elle, la gorge serrée. Et d'ajouter : "Il m'a dit 'tu fermes ta gueule sinon je te tue'. Il m'a attaché les mains, les pieds. J'ai eu peur". L'agresseur prendra finalement la fuite sans pouvoir commettre de sévices sexuels, une collègue de Michèle étant arrivée à temps. 

"Le violeur de la Sambre, une affaire hors norme"