Numerus clausus : pourquoi ce système était critiqué ?

Numerus clausus : pourquoi ce système était critiqué ? NUMERUS CLAUSUS - En 2020, les étudiants en médecine ne seront plus confrontés au numerus clausus, un système qui favorisait le bachotage intensif et qui était devenu très critiqué.

[Mis à jour le 18 septembre 2018 à 16h23] C'est la bonne nouvelle du jour pour tous les étudiants ou futurs étudiants en médecine. Le très décrié numerus clausus qui concerne cette filière sera aboli en 2020, a annoncé Agnès Buzyn, la ministre de la Santé. Cette réforme intervient dans le cadre du vaste plan santé d'Emmanuel Macron. Du latin "nombre fermé", ce terme fait référence à l'écrémage massif d'étudiants, souvent jugé absurde, entre la première et la deuxième année. Ces derniers sont condamnés à se livrer à un bachotage intensif pour passer une épreuve de type QCM, à la fin de laquelle aucun d'entre eux ne sont assurés d'être reçus, un nombre fixe d'étudiants pouvant accéder à la deuxième année étant fixé à l'avance. Résultat, malgré une excellente note à l'épreuve, des étudiants brillants peuvent se retrouver sur le carreau. 

Ce système a été mis en place en 1971, avec un objectif bien précis. Dans les zones où une pénurie de médecins se faisait sentir, le numerus clausus était élargi et permettait à plus d'étudiant de poursuivre leur études et au contraire, dans les parties du territoire où les professionnels de santé se marchent sur les pied, il était abaissé. Ces dernières années, le numerus clausus a été remis en question, beaucoup le considérant désormais déconnecté du métier et d'autres dénonçant une première année en forme de sélection et non plus de formation à proprement parlé.

Le numerus clausus : "des études très très bêtes"

L'annonce de la suppression du numerus clausus a évidemment été bien accueillie, y compris par les enseignants. "Je trouve ça très très bien", confirme Frédéric Fumeron, maître de Conférence à l'Université de Médecine Paris Diderot, sur BFM TV. Et d'ajouter, à propos du numerus clausus : "On leur fait vivre une année atroce. Ca sélectionne sur un système de QCM où il faut apprendre tout par coeur, c'est absolument inhumain. Ca fait des études très très bêtes". Désormais, "comme dans toutes les filières, des examens sanctionneront le passage en deuxième année puis en troisième", explique Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, au Parisien, soutenant que cette réforme "va permettre de diversifier les profils".