Vincent Lambert : ce que l'on sait de son enterrement qui a eu lieu ce samedi

Vincent Lambert : ce que l'on sait de son enterrement qui a eu lieu ce samedi

VINCENT LAMBERT - Le corps de Vincent Lambert, décédé jeudi d'un arrêt des soins après une longue bataille familiale, a été remis ce vendredi, à sa veuve Rachel, après son autopsie à Paris. Le permis d'inhumer a été délivré et l'enterrement a eu lieu en toute discrétion.

L'essentiel

Les obsèques de Vincent Lambert,mort jeudi à Reims, après une semaine d'arrêt des traitements, ont eu lieu samedi matin à Longwy (Meurthe-et-Moselle) dans l'intimité familiale, selon l'Agence France-Presse qui cite sa famille.  Le corps de Vincent Lambert avait été restitué à sa veuve, Rachel, vendredi, au lendemain de sa mort. Malgré les incroyables tensions qui ont déchiré  au fil des années l'entourage de Vincent Lambert, toute la famille était présente à l'enterrement, y compris ses parents. "Tous les membres de cette famille profondément divisée sur le sort de Vincent Lambert étaient présents aux funérailles", précise également l'agence. Le père et la mère de Vincent Lambert remuaient ciel et terre depuis des années, et surtout ces derniers mois, en opposition absolue à son épouse qui souhaitait l'arrêt des traitements. 

Une autopsie, réclamée par le procureur de Reims, a eu lieu à Paris vendredi pour déterminer les causes exactes de sa mort et vérifier que les procédures ont bien été respectées, notamment au regard de la loi Leonetti sur la fin de vie. Un permis d'inhumer a aussi été émis indique l'agence. Tétraplégique et en état de conscience minimale depuis un accident de la route en 2008, Vincent Lambert a fait l'objet d'une longue bataille entre sa femme et une partie de ses proches, opposés à l'acharnement thérapeutique, et les parents du patient, qui se sont battus jusqu'au bout pour le maintenir en vie, faisant annuler plusieurs processus d'arrêt des traitements, lancés sur décisions médicales et de justice. Suivez les dernières informations sur l'affaire Vincent Lambert dans notre direct.

Les infos en direct

20:30 - Vincent Lambert a été enterré ce samedi

Fin du direct - Dans la plus stricte intimité, Vincent Lambert a été enterré ce samedi matin à Longwy, en Meurthe-et-Moselle. La cérémonie religieuse s'est déroulée en l'église Saint-Dagobert dans la matinée, suivie de l'inhumation.

19:42 - Combien de personnes sont aujourd'hui en France dans la situation qu'a vécue Vincent Lambert ?

C'est l'une des questions à laquelle a tenté de répondre le Huffington Post. Si aucun chiffre précis n'est pour l'heure avancé, la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) contactée par le média rapporte que chaque année, 155 000 patients sont traumatisés crâniens. Parmi eux, la DGOS estime qu'on trouve "environ 8 500 traumatisés graves avec séquelles invalidantes définitives". Un chiffre qui ne prend toutefois pas en compte les personnes qui sont dans une situation similaire depuis leur naissance, mais qui incorpore cependant des personnes atteintes de handicaps physique et psychique majeurs qui empêchent toute autonomie, sans pour autant que ces dernières ne soient considérées comme étant dans un état végétatif comme Vincent Lambert l'était. De leur côté, le ministère de la Santé et les professionnels de santé estimaient en 2014 que 1 500 individus étaient alors dans un cas similaire à celui de Vincent Lambert.

17:47 - Les parents de Vincent Lambert et toute la famille rassemblés à l'enterrement

L'enterrement de Vincent Lambert a été annoncé par sa famille samedi, à la mi-journée. Le corps de Vincent Lambert avait été restitué la veille à Rachel, sa femme. Malgré les immenses divergences et six ans d'une véritable bataille, le communiqué annonce que toute la famille de Vincent Lambert était présente aux obsèques, y compris, nécessairement, les deux parents du défunts particulièrement engagés ces dernières semaines et qui avaient vivement réagi à l'annonce de sa mort (ci-dessous).

17:44 - Mort de Vincent Lambert : la réaction des parents

Alors qu'ils avaient indiqué dans un premier temps ne pas vouloir réagir, les parents de Vincent Lambert se sont finalement exprimés suite à la mort de leur fils. "Vincent est mort, tué par raison d’Etat et par un médecin qui a renoncé à son serment d’Hippocrate", ont-il écrit en introduction de leur communiqué. "Cette cathédrale d’humanité qui brûlait depuis une semaine sous nos yeux impuissants s’est effondrée. Il n’aura été tenu aucun compte de la dignité de cet homme handicapé, condamné parce que handicapé. Car la première dignité, c’est le respect de la vie d’une personne. C’est un peu de notre humanité à tous qui s’en est allée aujourd’hui, tant cette faute ignoble qui ébranle les fondements de notre droit et de notre civilisation rejaillit sur nous tous", ont poursuivi Pierre et Viviane Lambert, pour qui "l’heure est au deuil et au recueillement. Il est aussi à la méditation de ce crime d’État".

16:59 - Vincent Lambert, une affaire "épuisante"

Cela faisait donc près de onze ans que le cas de Vincent Lambert déchirait la famille du patient, dans un état quasi végétatif après un accident de la route en septembre 2008. Les nombreuses batailles judiciaires auxquelles se sont livrées les deux clans ont émaillé l'affaire. "Ces incohérences judiciaires, ont été épuisantes pour tout le monde", a estimé hier l'avocat de François Lambert, neveu de Vincent Lambert, favorable depuis toujours à l'arrêt des traitements.

16:45 - Hirsch, Houellebecq : la mort de Vincent Lambert en tribunes

Alors que l'affaire Vincent Lambert était source de clivages depuis dix ans, sa mort aura provoqué de nombreuses réactions dans la presse. Dans Valeurs actuelles, c'est par exemple le président de la Fondation Jérôme Lejeune, Jean-Marie Le Méné, qui a écrit une tribune, estimant que "Pour l'État, tuer Vincent Lambert était un devoir". Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université Paris-Saclay, a quant à lui réagi dans le Figaro. "Nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette légalisation de la mort donnée" écrit-il en titre de sa tribune. Dans Le Monde, c'est l'écrivain Michel Houellebecq qui a été remarqué avec sa tribune "Vincent Lambert, mort pour l’exemple" rédigée quelques jours avant le décès de Vincent Lambert mais publié le jeudi 11 juillet.

15:48 - Qui était Vincent Lambert avant son accident ?

Pour beaucoup de Français, Vincent Lambert est avant tout un symbole. Mais avant son accident, cet infirmier menait une vie comme tout le monde. Qui est l'homme derrière l'affaire et le combat ? Infirmier spécialisé en psychiatrie, Vincent Lambert était marié à Rachel, également infirmière. Ils s'étaient installés dans la Marne. Mariés en 2007, ils ont eu une petite fille en juillet 2008. Le terrible accident surviendra à peine deux mois plus tard... Vincent Lambert est décrit par ses proches comme une personne "énormément sensible aux difficultés des autres", quelqu'un de "très introverti" et "généreux", comme le rapporte franceinfo. "Adepte d'humour noir" et "féru de Rock", selon Ouest France, le charismatique Vincent Lambert vivait "à 200 à l'heure", assure encore le quotidien régional. 

15:34 - #Rappel : la réaction du pape François au décès de Vincent Lambert

Le pape François n'a pas manqué de réagir ce jeudi 11 juillet à l'annonce de la mort de Vincent Lambert. "Que Dieu le Père accueille dans ses bras Vincent Lambert. Ne construisons pas une civilisation qui élimine les personnes dont nous considérons que la vie n'est plus digne d'être vécue : chaque vie a de la valeur, toujours", a-t-il déclaré sur Twitter. Le Vatican avait un peu plus tôt regretté avoir "appris avec douleur la nouvelle de la mort de Vincent Lambert", exprimant par ailleurs sa "proximité avec ses proches et avec tous ceux qui, jusqu'au bout, l'ont assisté avec amour et dévouement".

15:14 - Retour au calme à l'hôpital où est mort Vincent Lambert

L'hôpital Sébastopol de Reims, où Vincent Lambert est décédé, aspire désormais au calme après des années de tumulte et de forte médiatisation. Outre les nombreux journalistes fréquemment présents devant les portes de l'hôpital, l'atmosphère a souvent été perturbée par des manifestations en rapport avec l'affaire Vincent Lambert.

15:10 - Affaire Vincent Lambert : le docteur Sanchez n'est pas visé par l'enquête

Le procureur de Reims Matthieu Bourrette a assuré hier en conférence de presse que le docteur Sanchez, en charge de Vincent Lambert, ne faisait pas l'objet d'une enquête comme l'avait demandé les avocats des parents de Vincent Lambert, opposés à l'arrêt des traitements. "Je n'ai ouvert aucune enquête contre le docteur Sanchez du chef de tentative de meurtre. J'ai estimé que les arguments de droit et de faits n'étaient pas suffisants pour ouvrir une enquête pénale criminelle, qui elle aussi n'aurait pas manqué d'être interprétée ou utilisée pour justifier tel ou tel argumentaire" a-t-il expliqué.

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Vincent Lambert, ancien infirmier de 42 ans, mort ce jeudi 11 juillet 2019, a été victime d'un accident de la route en 2008. Il vivait depuis dans un état végétatif et tétraplégique, mais était maintenu en vie par la poursuite des soins et de son alimentation. Il aura été au cœur d'une bataille judiciaire entre ses proches : la femme et le neveu de Vincent Lambert souhaitant un arrêt des traitements tandis que ses parents étaient déterminés à le maintenir en vie.

Mort de Vincent Lambert

C'est la famille de Vincent Lambert qui a annoncé sa mort, le jeudi 11 juillet 2019, au CHU de Reims, via l'AFP, qui a diffusé l'information dans la matinée. "Vincent est décédé à 8h24 ce matin", a précisé son neveu François à l'Agence, en exprimant "son soulagement après des années de souffrance pour tout le monde". "Nous étions préparés à le laisser partir", a ajouté François Lambert. Vincent Lambert est mort sous sédation lente et profonde, son médecin du CHU de Reims, Vincent Sanchez, ayant décidé l'arrêt des traitements dès le 3 juillet, après un énième rebondissement devant les tribunaux. C'est l'arrêt de l'hydratation et de l'alimentation par sonde, qui ont provoqué la mort du patient.

La question de la souffrance de Vincent Lambert avant sa mort a plusieurs fois été posée. Plusieurs spécialistes ont répondu à cette question et tous considèrent que Vincent Lambert n'a pas souffert. "Vincent Lambert n'aura ni faim ni soif, il va mourir naturellement en quelques jours. Les gens confondent la soif et la sécheresse de la bouche. Dans le cas de M. Lambert, il n'y a pas de sensation de soif : pour avoir soif, il faut avoir conscience", expliquait le Dr Devalois pour le Figaro quelques jours avant le décès.

Pendant toutes ces années a mort de Vincent Lambert a été plusieurs fois envisagée et même enclenchée, en arrêtant les soins du patient. A partir de 2013 et jusqu'au 20 mai 2019, le CHU de Reims a obtenu par trois fois l'autorisation de procéder à l'arrêt des soins, à chaque fois révoqué par l'action des parents, farouchement contre.

Vincent Lambert : son accident de moto, déclencheur de l'affaire

L'affaire Vincent Lambert débute le 29 septembre 2008, lors de l'accident de la route de ce jeune infirmier à Châlons-en-Champagne (Marne). La violence de l'accident est telle que le trentenaire est alors plongé dans un coma artificiel profond. A la sortie de son coma, Vincent Lambert est dans un état de "conscience minimale", concluent les médecins. Les premières années qui ont suivi l'accident seront marquées par les transferts de Vincent Lambert dans des services de soins en kinésithérapie motrice et stimulatrice. Des soins qui lui seront administrés jusqu'en 2012, les médecins considérant que cela n'améliorait pas son état, malgré la volonté des parents de les poursuivre. A partir de 2013, la possibilité de "laisser partir" Vincent Lambert est évoquée. Cela se concrétisera la même année, en mai, lorsque le médecin, en vertu de la loi Léonetti et en accord avec la femme du patient, engagera l'arrêt des soins.

L'histoire de Vincent Lambert, un cas emblématique en France 

Face à la désapprobation des parents et grâce à la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, le CHU est contraint de faire machine-arrière et de reprendre les soins de Vincent Lambert. En janvier 2014, un nouveau processus d'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation est décidée par le CHU, qui a conclu une nouvelle fois qu'il s'agissait d'un cas d'"état végétatif chronique irréversible". Le tribunal est encore saisi par les parents, qui leur donne raison une nouvelle fois.

S'en suivront de nouveaux bras de fer opposant d'un côté les parents de Vincent Lambert et de l'autre sa femme et le CHU de Reims, qui n'aura de cesse de tenter de prouver, via des expertises, que la situation du patient est irréversible face à des parents qui font alors recours à plusieurs autorités afin de contester la légalité des processus d'arrêt des soins. Le 20 mai 2019, le CHU est de nouveau autorisé à cesser l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert, jusqu'à la décision, le soir-même, de la Cour d'appel de Paris, qui a décidé de laisser six mois à la Convention relative aux droits des personnes handicapées pour se prononcer sur le dossier. Un peu plus d'un mois plus tard, le 28 juin, la Cour de cassation a estimé que la Cour d'appel n'était pas légitime à prononcer cette décision, laissant la possibilité à Vincent Sanchez, le médecin de Vincent Lambert, d'entamer un nouvel arrêt des traitements. Ce nouveau processus sera entamé le 3 juillet et il sera le dernier de cette longue liste. Le 8 juillet 2019, les parents de Vincent Lambert ont finalement annoncé abandonner tout recours. "La mort de Vincent est désormais inéluctable. Elle lui a été imposée à lui comme à nous. Si nous ne l'acceptons pas, nous ne pouvons que nous résigner", ont écrit Viviane et Pierre Lambert.

Vincent Lambert : ses parents

Viviane et Pierre Lambert sont les parents de Vincent Lambert. Fervents catholiques, ils sont au coeur de l'affaire depuis le début puisqu'ils militaient pour la poursuite des soins apportés à leur fils. Depuis 2013 et le premier processus enclenché par le CHU de Reims, M. et Mme Lambert ont fait appel à plusieurs autorités - Conseil d'Etat, Cour européenne des droits de l’homme, Défenseur des droits - afin de mettre fin à ces décisions prises par le centre hospitalier, en accord avec la femme de Vincent Lambert, Rachel, à qui la tutelle du patient a été confiée entre temps. Deux clans se sont donc opposés dans cette affaire : la famille de Vincent Lambert représentée par ses parents d'un côté et sa femme et le CHU de Reims de l'autre, soutenus par le neveu et la demi-soeur de Vincent Lambert.

En mai 2019, alors qu'un nouveau processus d'arrêt des soins était enclenché, les parents de Vincent Lambert ont organisé un rassemblement devant le CHU de Reims. "En France, en 2019, personne ne devrait mourir de faim et de soif. Si vous le souhaitez, vous pouvez m’accompagner", avait écrit Viviane Lambert sur le site "Je soutiens Vincent". Environ 200 personnes avaient répondu à cet appel. "Le coup de force continue, il est encore temps d'arrêter cette folie", avaient pour leur part réagi dans un communiqué les avocats des parents, Jean Paillot et Jérôme Triomphe.

Le dernier espoir des parents de Vincent Lambert reposait sur Comité des droits des personnes handicapées (CDPH), qui dépend de l'ONU. Le 20 mai 2019, la Cour d'appel de Paris s'est prononcée en faveur de Viviane et Pierre Lambert en laissant six mois au CDHP pour se prononcer. Mais la Cour de cassation ne leur en laissera pas la possibilité. En assemblée plénière le 24 juin 2019 , elle tranchera quelques jours plus tard, en jugeant que la Cour d'appel n'était pas compétente.