Préfecture de police : des nouvelles rassurantes dans l'enquête sur l'attaque ?

Préfecture de police : des nouvelles rassurantes dans l'enquête sur l'attaque ?

PREFECTURE - L'analyse de la clé USB qui appartenait à Mickaël Harpon, l'auteur de l'attaque, et qui contenait des informations sensibles se poursuit et il semblerait que ces informations n'aient pas circulé en dehors de la préfecture.

L'essentiel
  • Une semaine jour pour jour après l'attaque au couteau perpétrée au sein de la préfecture de police de Paris ayant fait cinq morts, dont l'assaillant, l'enquête avance. Les enquêteurs sont depuis quelques jours en train d'analyser une clé USB retrouvée au poste de Mickaël Harpon, l'auteur de l'attaque qui travaillait à la préfecture. Cette clé contient des éléments très sensibles, notamment des vidéos de propagande de Daech et des informations personnelles sur des collègues du tueur. Selon les informations d'Europe 1 révélées ce jeudi, le contenu de la clé USB n'est "a priori" pas sorti des murs de la préfecture de police de Paris. Les enquêteurs en sont venus à la conclusion qu'elle n'avait pas été connectée à d'autres ordinateurs que ceux du service de Mickaël Harpon.
  • Ce mercredi soir, Hadama Traoré, qui avait lancé un appel au rassemblement pour "faire la guerre aux politiques et aux médias" et pour "communiquer différemment" sur Mickaël Harpon qui, selon lui, "n'est pas un terroriste", a été interpellé et placé en garde à vue. Il est accusé de "menace, acte d'intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d'utilité collective, menace de crime contre les personnes et outrage". Son domicile a également été perquisitionné. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait indiqué sa volonté d'interdire cette manifestation, qui devait se tenir ce jeudi après-midi à Gonesse, la ville où habitait Mickaël Harpon.
  • Suivez les dernières infos sur l'attaque au couteau à la préfecture de police de Paris dans notre direct.

Le direct

23:39 - Il n'y a pas eu de manifestation à Gonesse ce jeudi

FIN DU DIRECT - Le militant d'Aulnay-sous-Bois Hadama Traoré avait lancé un appel à manifester ce jeudi 10 octobre à Gonesse, ville d'origine de Mickaël Harpon. Mais la mobilisation qu'il souhaitait organiser n'a pas eu lieu. À 13 heures, le parvis de l'Hôtel de Ville était vide, à l'exception de policiers. La manifestation avait été interdite la veille et son instigateur, Hadama Traoré, avait été placé en garde à vue, notamment pour apologie du terrorisme. Des documents informatiques retrouvés à son domicile son actuellement en train d'être étudiés par les enquêteurs.

23:02 - La défiance envers les autorités a augmenté après l'attaque à la préfecture de police, selon un sondage

Comme le montre un sondage Odoxa-Dentsu Consulting réalisé pour Le Figaro et franceinfo, les Français ont moins confiance dans les autorités françaises - institutions et hommes politiques - censées les protéger depuis l'attaque au couteau à la préfecture de police de Paris. L'enquête montre que 71% de Français ne font pas confiance à Christophe Castaner et 69% le jugent incompétent. Les deux tiers des sondés pensent que le ministre de l'Intérieur a commis une faute en "s’exprimant trop vite sur le sujet", comme le rapporte Le Figaro. Par ailleurs, l'image de la police, de l'armée et des services de renseignement a perdu entre 5 et 7 points.

22:37 - Mickaël Harpon, le tueur de la préfecture de police de Paris, fréquentait un imam fiché S

L'auteur de l'attaque au couteau de la préfecture de police de Paris, qui a tué quatre policiers le 3 octobre, fréquentait dans sa ville de Gonesse, dans le Val d'Oise, une mosquée dont l'imam était fiché S. Le Figaro a révélé qu'il était surveillé depuis 2015 pour son fondamentalisme religieux. De nationalité marocaine, cet homme de 35 ans était qualifié par beaucoup d'"illuminé" et de "théologien". L'imam aurait par ailleurs appelé les jeunes fidèles d'une des mosquées dans laquelle il a officié à se révolter contre les injustices en France. De plus, l'imam que fréquentait Mickaël Harpon était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire. Selon lui, comme il l'a indiqué devant les caméras de plusieurs médias, cela n'avait rien à voir avec le fondamentalisme religieux. Il a affirmé que les autorités lui reprochaient de ne pas assurer l'éducation de sa fille.

22:11 - Qu'a dit la femme de Mickaël Harpon aux enquêteurs ?

Une partie du contenu de l'audition de la femme de Mickaël Harpon, l'auteur de la tuerie de la préfecture de police de Paris, a été révélée par franceinfo. Elle a passé pas moins de quatre jours en garde à vue. Durant ce temps, cette femme âgée de 38 ans a expliqué aux enquêteurs que son mari aurait fait une "crise mystique" la veille de l'attaque. Pendant cette crise, ajoute le magazine Le Point, "toute la famille s'était réunie au milieu du salon, lui en larmes et prostré". La femme du tueur de la préfecture de police de Paris a déclaré qu'elle considérait son mari comme un musulman pratiquant, mais pas comme un islamiste. "Pas un seul instant, je n'ai pensé qu'il pouvait s'en prendre à quelqu'un d'autre que lui-même", a-t-elle assuré, dans des propos rapportés par franceinfo.

21:43 - Attaque à la préfecture : un journaliste sanctionné pour avoir parlé "d'attentat" trop rapidement

Plusieurs médias nous apprennent aujourd'hui qu'un journaliste de France Télévisions, Clément Weill-Raynal, a été convoqué par sa hiérarchie à la suite de l'attentat au couteau à la préfecture de Paris. Sa faute ? Un "défaut de maîtrise à l'antenne", comme l'explique un communiqué du syndicat Force ouvrière : "Au fil des entretiens, qui se sont déroulés dans une ambiance chaque fois plus orageuse, notre confrère s'est vu reprocher un 'défaut de maîtrise à l'antenne', en particulier d'avoir trop tôt évoqué 'l'hypothèse' d'un attentat terroriste d'inspiration islamiste, ce qui, pour sa direction, constituerait une 'faute.'" Le journaliste, qui était l'un des premiers à arriver au domicile du tueur pour la perquisition, estime quant à lui avoir fait correctement son travail. Selon ses dires, il n'aurait pas qualifié l'attaque d'attentat, mais émis une simple hypothèse sur la nature de l'événement. Selon Le Point, la direction du journaliste aurait émis l'idée de possibles "sanctions" et d'une "interdiction d'antenne".

21:09 - La garde à vue d'Hadama Traoré levée ce jeudi, mais l'enquête préliminaire toujours ouverte

Hadama Traoré, le militant d'Aulnay-sous-bois qui voulait organiser une manifestation pour "rétablir la vérité sur Mickaël Harpon", avait été placé en garde à vue mercredi. Cette dernière a été levée ce jeudi après 24 heures. Franceinfo précise que l'enquête préliminaire pour  "apologie du terrorisme", "menaces et actes d'intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d'utilité collective", "menaces de crime contre les personnes" et "outrage" reste ouverte et se poursuit. Elle devrait notamment permettre d'examiner les données numériques recueillies lors d'une perquisition menée à son domicile.

20:32 - Christophe Castaner ne veut pas chercher de "responsabilités personnelles"

Christophe Castaner et Laurent Nuñez ont été entendus par la commission des lois du Sénat ce jeudi matin. Le ministre de l'Intérieur et son secrétaire d'État ont récemment été pointés du doigt pour une possible mauvaise gestion du cas Mickaël Harpon. Des signes d'une probable radicalisation avaient en effet été constatés chez l'employé de la préfecture de police de Paris, qui a tué quatre de ses collègues, mais n'avaient pas été rapportés. Christophe Castaner et Laurent Nuñez ont assuré que personne n'était menacé au sein de la préfecture. "Ce ne sont pas les personnes qui sont visées, ce serait hors de propos, ce sont nos modes d'organisation et peut-être même nos structures. Nous ne cherchons pas des responsabilités personnelles", a déclaré le ministre de l'Intérieur.

20:02 - Que sait-on du policier qui a tué Mickaël Harpon, l'assaillant de la préfecture de police de Paris ?

Le policier qui a abattu Mickaël Harpon et ainsi mis fin à l'attaque au couteau de la préfecture de Paris est un héros très, très discret. Ce jeune stagiaire, qui venait tout juste de sortir de l'école de police de Nîmes, n'était en poste que depuis six jours. Âgé de 24 ans, Jonathan n'a pas souhaité recevoir la Légion d'honneur le même jour que ses quatre camarades tués par l'assaillant, et se verra décoré dans les jours prochains. Selon BFMTV, ce jeune policier qui a reçu les félicitations des responsables de son ancienne école doit continuer son stage durant un an. Il aimerait par la suite intégrer une brigade policière cynophile.

19:23 - Le jeune policier qui a abattu Mickaël Harpon s'est demandé s'il avait bien agi

Mickaël Harpon, qui a tué quatre fonctionnaires de police à la préfecture de Paris le 4 octobre dernier, a été neutralisé et tué par un jeune stagiaire, en poste depuis seulement quelques jours. Franceinfo rapporte ce jeudi qu'après avoir tué l'assaillant, Jonathan - de son prénom, a contacté son ancien instructeur pour savoir s'il avait bien agi. "Quand on regarde la procédure employée, son attitude et sa réactivité ont été purement et simplement exemplaires", a expliqué à France 3 l'intéressé, le commandant Sylvain Birembaut, au sujet de son ex-élève. Le jeune policier stagiaire, qui a mis fin à cette attaque au couteau, recevra la Légion d'honneur dans les jours à venir.

18:17 - Le policier qui a abattu Mickaël Harpon n'a pas repris le travail

Une semaine s'est écoulée depuis l'attaque au couteau à la préfecture de police de Paris et pour Jonathan, les images de cette journée du 3 octobre, qui l'a vu abattre l'auteur du quadruple meurtre défilent sûrement encore. Immédiatement après les faits, il a été pris en charge par la cellule d'aide psychologique de la préfecture pour "partager son expérience". Sylvain Birembaut, chef du département des compétences au sein de l'établissement, interrogé par BFM TV, a rendu hommage à son intervention ce jour-là. "Son attitude et sa réactivité ont été purement et simplement exemplaires", salue-t-il.

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En savoir plus

  • Attaque au couteau à la préfecture de police de Paris : le déroulé a été détaillé par le procureur de la République du parquet national antiterroriste Jean-François Ricard, le samedi 5 octobre. Le jeudi 3 octobre 2019, à 8h22, Mickaël Harpon a pris son train à la gare de Gonesse pour se rendre à son travail, à la maintenance informatique de la direction du renseignement, à la préfecture de police de Paris, où il est arrivé à 8h58. A 12h18, il quitte le bâtiment et pénètre à 12h24 dans un magasin de la rue Saint Jacques, où il achète "un couteau de cuisine métallique de 33 cm muni d’une lame de 20 cm et un autre couteau à huîtres". Il fait ensuite un détour pour cacher ses armes sans "aucune fébrilité". A 12h36, il pénètre de nouveau à la préfecture de police et rejoint son service à 12h42. Après une nouvelle absence entre 12h47 et 12h51, il pénètre dans son bureau à 12h53 et blesse mortellement deux personnes, l'une à la gorge et l'autre "dans la zone thoraco-abdominale" avec "de multiples coups de couteau". Dans un autre bureau, il fait une troisième victime, avant d'échouer à pénétrer dans un local fermé où des fonctionnaires déjeunaient. Descendant vers la cour de la préfecture via les escaliers, il tue une quatrième fonctionnaire de police puis blesse à la gorge une adjointe administrative. Il est alors pris en charge par un gardien de la paix stagiaire, vers qui il court en pointant son couteau. C'est ce gardien qui neutralisera l'assaillant en ouvrant le feu à deux reprises, à 13 heures. "Le périple meurtrier de l’assaillant a duré 7 minutes" selon Jean-François Ricard, qui souligne l'"extrême violence des faits".
  • Bilan / Victimes : l'attaque de la préfecture de police de Paris a fait 4 morts. La cinquième victime, blessée à la gorge, est sortie de l'hôpital mardi 8 octobre. Les victimes sont Damien, un major de 50 ans, Brice, un gardien de la paix de 38 ans, Anthony, agent administratif de la DRPP âgé de 38 ans lui aussi et Aurélia, une policière de 39 ans appartenant à la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), attaquée alors que l'assaillant quittait les lieux.
  • Est-ce un attentat ? Si les pistes d'un "coup de folie" ou celle d'un conflit entre collègues ont longtemps été évoquées, la saisie du parquet national antiterroriste, vendredi 4 octobre dans la soirée, a changé la donne : l'attaque dans les murs de la préfecture de police de Paris est désormais considérée comme une attaque à caractère terroriste. L'enquête, diligentée jusqu'alors par le parquet de Paris, a été reprise sous les qualifications d'"assassinat et tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", ainsi que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". De nombreux éléments dans le profil de Mickaël Harpon, radicalisé depuis dix ans selon le procureur de la République du parquet national antiterroriste, ont en effet amené les enquêteurs à reconsidérer les faits.
  • Mickaël Harpon, l'auteur de l'attaque : l'auteur de l'attaque au couteau a très vite été présenté comme un employé de la préfecture de police de Paris et son nom a été dévoilé jeudi dans la soirée. Mickaël Harpon, 45 ans, originaire de Fort-de-France travaillait depuis vingt ans au service informatique de la DR-PP. Il a été décrit comme sourd et muet, par plusieurs médias, comme renfermé et peu communicatif par d'autres, bien que sans "difficultés comportementales" selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Il résidait à Gonesse dans le Val-d'Oise. Converti à l'islam depuis une dizaine d'année, Mickaël Harpon a "adhéré à une vision radicale de l’islam" et était proche "des milieux salafistes" selon le procureur du parquet national antiterroriste. Suite aux attentats de Charlie Hebdo, en 2015, "certains de ses collègues auraient fait état d'un comportement anormal", sans néanmoins "le signaler" selon les propos de Christophe Castaner au JT de TF1 le dimanche 6 octobre. Un signalement qui aurait "pu éviter le pire" selon le ministre de l'Intérieur. Environ trente minutes avant le drame, il avait échangé 33 textos avec sa femme, tous tournés autour de la religion et s'achevant par "Allah Akbar".