Hommage national rendu aux militaires morts : le discours de Macron
- La cérémonie d'hommage national organisée aux Invalides en l'honneur des 13 soldats décédés au Mali, a eu lieu ce lundi 2 décembre à 15h, en présence du président de la République. Emmanuel Macron leur a remis la Légion d'honneur, et a annoncé que les noms des 13 militaires seraient inscrits sur le monument aux morts pour la France.
- Pour rappel, ces 13 militaires sont décédés il y a une semaine, le lundi 25 novembre, alors qu'ils effectuaient une mission de combat au Mali. Ils sont morts dans la collision accidentelle de deux hélicoptères, alors qu'ils effectuaient une mission de reconnaissance nocturne dans des conditions extrêmes. Ce terrible événement porte à 41 le nombre de militaires français décédés au Mali depuis 2013.
- Les victimes sont six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, en provenance de plusieurs régiments de Pau, de Gap, de Varces-Allières-et-Risset et de Saint-Christol. Parmi eux figure le fils de Jean-Marie Bockel, sénateur et ex-ministre, Pierre-Emmanuel Bockel, lieutenant au 5e Régiment d’Hélicoptères de Combat à Pau (plus d'infos ici).
EN DIRECT | Hommage national aux treize militaires morts pour la France en opération au Mali. https://t.co/EuOm6s5Tq6
— Élysée (@Elysee) 2 décembre 2019
Le direct
18:15 - Une journée d'hommage, résumé
FIN DU DIRECT - A 11h30, les corbillards transportant les dépouilles des soldats décédés au Mali le 25 novembre dernier, sont passés sur le pont Alexandre III, où une foule de civils et de militaires était présente. A 15h, la cérémonie d'hommage a commencé aux Invalides, dirigée par Emmanuel Macron, en présence de nombreux frères d'armes des militaires morts pour la France, de l'ensemble du gouvernement, du président du Mali, des anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que les quatre maires des villes où se trouvent les centres des régiments concernés par ces pertes humaines terribles. Les familles des victimes étaient présentes et ont été reçues en privé par Emmanuel Macron, après son discours. Le président de la République a remis la Légion d'honneur aux treize soldats, et la Marseillaise a retenti, ainsi que la marche funèbre de Chopin, lorsque les cercueils ont quitté la cour des Invalides.
"Je m'incline devant leur sacrifice", "ils sont morts pour nous tous", a déclaré solennellement Emmanuel Macron, lors de la cérémonie aux Invalides en l'honneur des 13 soldats morts au #Mali la semaine dernière #AFP pic.twitter.com/ybyZP7pH5l
— Agence France-Presse (@afpfr) 2 décembre 2019
17:54 - Un sondage sur la poursuite de l'intervention française au Mali
Un sondage de l'Ifop publié aujourd'hui montre que les Français sont majoritairement favorables à la poursuite de l'intervention des forces militaires françaises au Sahel et plus précisément au Mali. 58% des Français approuvent le maintien de cette opération de lutte contre le terrorisme et de soutien aux forces militaires maliennes. Des résultats qui contrastent avec certaines opinions qui ont émergé depuis le drame survenu le lundi 25 novembre, remettant en question le bien-fondé de cette intervention, notamment au sein de la France Insoumise.
17:25 - Discours de Macron : de la tristesse mais aussi de l'espoir
Emmanuel Macron a salué dans son éloge funéraire les treize soldats morts pour la France au Mali, le 25 novembre dernier. Le chef de l'Etat a déclaré : "Les larmes coulent sur toutes les terres de France, mais ces larmes de tristesse sont mêlées d'espoir et de détermination. L'espoir en notre jeunesse, notre armée. La détermination à faire triompher les valeurs de notre République […] Nous ferons bloc pour cette vie de peuples libres conquise grâce à nos armées."
17:09 - Le témoignage de la compagne de Pierre Bockel
Pierre Bockel était le fils de Jean-Marie Bockel, actuellement sénateur et ancien ministre, maire de Mulhouse et député. Agé de 28 ans, il était en couple et allait bientôt devenir père. Sa compagne s'est exprimée sur RTL ce lundi. "On ne se prépare pas à perdre son amour… Il aimait l'armée mais pas la guerre", a-t-elle réagi. "Si seulement j'avais les mots assez justes pour parler de lui, c'était un homme heureux, qui aime se lever le matin pour aller le matin à son travail rejoindre ses frères," a-t-elle ajouté.
16:30 - L'honneur aux étentards
Après la sortie des cercueils des militaires décédés, leurs familles les ont suivis. Des centaines de personnes réunis autour de leurs proches. Le couple présidentiel a ensuite suivi les familles,Brigitte Macron était manifestement émue. La cérémonie se poursuit dans la cour des Invalides, avec l'honneur aux étendards : quatre étendards, pour quatre régiments qui ont été frappés par ce drame.
16:17 - Les cercueils des soldats quittent la cour des Invalides
Après la sonnerie aux morts et le retentissement de la Marseillaise, les frères d'armes des 13 soldats décédés se sont rapprochés des cercueils placés en arc de cercle. Ils les ont ensuite portés à nouveau, cette fois-ci pour quitter la cour des Invalides. Une marche funèbre au son de la musique éponyme de Chopin, afin de rendre un dernier hommage à ces 13 défunts.
16:11 - Les 13 militaires morts pour la France ont été élevés en grade
Outre l'attribution de la Légion d'honneur aux 13 militaires français décédés dans le cadre de l'opération Barkhane, ils ont également tous été élevés en grade. Leur nom sera inscrit demain à l'encre de pierre sur le monument aux morts pour la France, a annoncé Emmanuel Macron. La Marseillaise vient de retentir dans la cour des Invalides, pour la deuxième fois depuis le début de la cérémonie.
16:07 - Agé de 22 ans, Antoine Serre était le plus jeune des 13 soldats décédés
Agé de 22 ans, le maréchal des logis Antoine Serre, était le plus jeune des 13 soldats décédés lundi 25 novembre au Mali, dans la collision de deux hélicoptères. Emmanuel Macron vient de lui remettre l'insigne de la Légion d'honneur. Il était pacsé et sans enfants.
16:03 - Macron évoque la douleur des familles
Le président Macron a également évoqué la douleur des familles des soldats décédés au Mali lundi dernier : "13 de nos plus valeureux soldats, 13 enfants de France, étaient tués sur le coup. Ils étaient morts en opération, pour la France (…) Au nom de la Nation, je m'incline devant leur sacrifice, je m'incline devant la douleur des familles, devant les parents qui pleurent un fils, devant les épouses, les compagnes qui perdent un être aimé, devant les enfants dont la guerre aura volé le père".
15:59 - Les noms des 13 soldats seront inscrits sur le monument aux morts pour la France
"Ces 13 noms seront inscrits dès demain à l'encre de pierre sur le monument aux morts pour la France", a annoncé Emmanuel Macron lors de son discours d'hommage aux 13 soldats morts pour la France au Mali. Le président Macron se déplace maintenant, allant de cercueil en cercueil pour nommer chacun des 13 soldats décédés Chevalier de la Légion d'honneur, et accrocher une médaille sur un coussin rouge déposé sur chaque cercueil.
Qui sont les militaires morts au Mali dans le crash d'hélicoptères ?
Le chef de l'Etat, qui avait rendu publique l'information dans un communiqué officiel, "salue avec le plus grand respect la mémoire" des soldats morts le 25 novembre 2019. Emmanuel Macron a indiqué qu'il s'agissait de "militaires de l'armée de terre, six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, tombés en opération et morts pour la France dans le dur combat contre le terrorisme au Sahel". Le président de la République a exprimé "son soutien le plus total à leurs camarades de l'armée de terre et des armées françaises. Il tient à saluer le courage des militaires engagés au Sahel et leur détermination à poursuivre leur mission. Il les assure de son entière confiance". Les militaires venaient de plusieurs régiments de Pau, de Gap, de Saint-Christol et de Varces-Allières-et-Risset.
Le ministère des Armées a communiqué la liste des soldats tués :
- Le capitaine Nicolas MÉGARD, du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau : âgé de 35 ans, il était marié et père de trois enfants.
- Le capitaine Benjamin GIREUD du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau : âgé de 32 ans, il était célibataire.
- Le capitaine Clément FRISONROCHE du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau : âgé de 28 ans, il était marié et père d'un enfant.
- Le lieutenant Alex MORISSE du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau : il était pacsé et avait 31 ans.
- Le lieutenant Pierre BOCKEL du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau : âgé de 28 ans et en couple, il allait bientôt devenir père.
- L’adjudant-chef Julien CARETTE du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau : âgé de 35 ans, il était en couple et père de deux enfants.
- Le brigadier-chef Romain SALLES DE SAINT PAUL du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau : il était âgé de 35 ans, marié et père de deux enfants.
- Le capitaine Romain CHOMEL DE JARNIEU du 4e Régiment de chasseurs de Gap : âgé de 34 ans, il était célibataire.
- Le maréchal des logis-chef Alexandre PROTIN du 4e Régiment de chasseurs de Gap : il était en couple, et âgé de 33 ans.
- Le maréchal des logis Antoine SERRE du 4e Régiment de chasseurs de Gap : âgé de 22 ans, il était pacsé.
- Le maréchal des logis Valentin DUVAL du 4e Régiment de chasseurs de Gap : âgé de 24 ans, il était célibataire.
- Le maréchal des logis-chef Jérémy LEUSIE du 93e Régiment d’artillerie de montagne de Varces : il était âgé de 33 ans et pacsé.
- Le sergent-chef Andreï JOUK du 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol : âgé de 43 ans et marié, il était père de quatre enfants.
Accident d'hélicoptère au Mali : que s'est-il passé ?
Alors qu'ils venaient en renfort de troupes déployées au sol, treize militaires français sont morts dans un crash d'hélicoptères. L'accident est survenu au Mali le lundi 25 novembre dans la soirée, dans le cadre de l'opération Barkhane. En situation de combat, ces hélicoptères assuraient une mission de reconnaissance nocturne, sans aucun éclairage. "Engagés au sol depuis quelques jours, les commandos traquaient un groupe de terroristes, décelés quelques heures plus tôt, qui évoluaient en pick-up et à moto", a précisé le chef 'Etat major des armées, François Lecointre.
Il a ajouté dans son communiqué qu'un hélicoptère Cougar qui transportait 7 soldats français "a alors été engagé pour coordonner l’ensemble des moyens, tout en étant en mesure d’intervenir pour assurer “l’extraction immédiate” d’un élément au sol. (...) Vers 19h40, pendant la manœuvre destinée à préparer l’engagement de l’ennemi, l’hélicoptère Cougar et un Tigre sont entrés en collision, s’écrasant à courte distance l’un de l’autre"
M. Lecointre a affirmé que les boîtes noires des deux appareils ont pu être récupérées. Elles seront examinées afin de déterminer ce qui s'est passé exactement, mais Florence Parly, la ministre des Armées, a précisé qu'elle ne pouvait s'engager sur un délai.
Qu'est-ce que l'opération Barkhane ?
4500 militaires sont déployés dans le Sahel, dans le cadre de la vaste opération antiterroriste Barkhane. Les forces armées françaises ont à leur disposition en Mauritanie, au Burkina Fuso, au Niger, au Tchad mais surtout au Mali 7 avions de chasse, 19 hélicoptères, 260 véhicules blindés lourds, 210 véhicules blindés légers et 360 véhicules logistiques. Le ministère des Armées présentait l'opération, à son lancement en 2014 comme visant "en priorité à favoriser l'appropriation par les pays partenaires du G5 Sahel de la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT), sur l'ensemble de la bande sahélo-saharienne (BSS)". Les soldats français déployés sur placent ont pour mission de contenir la menace djihadiste qui prospère dans le sud du pays.