Pape François à Marseille : les images et les temps forts à retenir

Pape François à Marseille : les images et les temps forts à retenir La visite du pape François à Marseille, pour la clôture des Rencontres Méditerranéennes, s'est achevée samedi 23 septembre au soir, après une grande messe célébrée au stade du Vélodrome.

Les questions autour de l'immigration ont été le sujet phare du pape François, au cours de sa visite à Marseille, vendredi 22 et samedi 23 septembre. Le haut dignitaire se rendait dans la cité phocéenne à l'occasion de la clôture des Rencontres méditerranéennes, cycle de conférences de la chaire. Peu après son arrivée vendredi, le pape a déjà exprimé son opinion à propos de l'immigration et dénoncé les "tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence". Lors de son discours, il a déclaré : "L'indifférence devient fanatique et les personnes qui risquent de se noyer lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots doivent être secourues. C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation." Il s'est ensuite recueilli devant le monument à la mémoire des marins et migrants disparus en mer.

Le pape appelle à la "responsabilité européenne"

Le lendemain, le pape a de nouveau alerté sur la crise migratoire et appelé à la "responsabilité européenne" lors du discours de fin des Rencontres méditerranéennes. Les migrants "n'envahissent pas", ils "risquent leur vie en mer" pour rejoindre l'Europe, a-t-il soutenu. Le pape François a également exprimé une opinion négative sur la politique d'assimilation à la française qui, selon lui, "ne tient pas compte des différences et reste rigide dans ses paradigmes, fait prévaloir l'idée sur la réalité et compromet l'avenir en augmentant les distances et en provoquant la ghettoïsation, provoquant hostilité et intolérance".

Emmanuel Macron a rencontré le pape François, samedi, au palais du Pharo. Ils ont échangé une trentaine de minutes à propos de la guerre en Ukraine, du conflit dans le Haut-Karabakh, d'écologie et d'immigration, d'après l'Elysée. Le pontife s'est ensuite dirigé vers le stade du Vélodrome où il a célébré sa toute première messe à Marseille. Près de 60 000 spectateurs étaient présents, dont Emmanuel et Brigitte Macron en tribune officielle. Des tifos à son effigie ont été portés dans les gradins. Avant de débuter sa messe, le pape François a tenu à remercier les organisateurs pour cet "accueil chaleureux", avant de dire quelques mots pour les victimes du terrorisme et de la guerre en Ukraine. Sa visite s'est achèvée en début de soirée, samedi 23 septembre.

Le programme détaillé du pape François à Marseille

Vendredi 22 septembre

  • 16h15 : accueil du pape François par la Première ministre à l'aéroport
  • 17h15 : prière à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde avec le clergé diocésain
  • 18h : recueillement au Mémorial des marins et migrants disparus en mer

Samedi 23 septembre

  • 8h45 : rencontre privée avec des personnes en situation de précarité à l'Évêché
  • 10h : arrivée et discours du pape François aux Rencontres méditerranéennes organisées par le diocèse de Marseille au palais du Pharo. Le discours devrait porter sur la situation des migrants
  • 11h30 : entretien avec Emmanuel Macron au palais du Pharo. Au cours de l'entrevue, les deux hommes pourraient échanger sur la loi pour la fin de vie et celle sur l'immigration.
  • 15h30 - 16h : déambulation du pape dans la papamobile sur l'avenue du Prado pour rejoindre le stade Vélodrome. Le pape pourrait prendre place dans le convoi vers 15h15.
  • 16h15 : grande messe au stade Vélodrome
  • 18h45 : cérémonie de départ du pape à l'issue de la messe. Le souverain pontife sera raccompagné à l'aéroport par Emmanuel Macron et son avion décollera à 19h15.

Ce qu'il faut retenir de la première journée de visite du pape François à Marseille, vendredi

Arrivé sur les coups de 16 heures sur le tarmac, et après un court entretien avec la Première ministre française venue l'accueillir, le pape François a très rapidement rejoint la basilique Notre-Dame de la Garde vendredi. Sur place, des prêtres, des religieux et des religieuses marseillais ont pu se joindre au souverain pontife pour la prière du Saint-Père à la Vierge Marie.

Le pape François s'est ensuite recueilli, à quelques mètres de la basilique, sur la stèle dédiée aux disparus en mer, qu'ils soient marins ou migrants. Sur place, cette fois-ci, le maire de la ville Benoît Payan, ainsi que des représentants d'autres religions (imam...) et d'associations de migrants étaient présents. À cette occasion, le pape François a appelé à ne pas s'habituer "à considérer les naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des numéros". Et d'insister : "Devant un tel drame les mots ne servent à rien, mais les actes sont importants. Mais avant cela, il faut de l'humanité, du silence, des larmes, de la compassion et de la prière."

Après avoir invité à un instant de silence, le souverain pontife a repris son discours pour affirmer que "nous ne pouvons plus assister aux tragédies et naufrages provoqués par les trafics odieux et par l'indifférence fanatique". Évoquant "un devoir d'humanité" et de "civilisation", le pape François a plaidé la cause des migrants, estimant que ceux "qui risquent de se noyer doivent être secourus" et appelant les représentants des différentes religions à devenir "exemplaires". À l'issue d'un nouvel instant de recueillement, le pape François a quitté Notre-Dame de la Garde pour se rendre à l'archevêché, où il passe la nuit.

L'engagement du pape François pour la cause des migrants

À peine arrivé à Marseille, le pape François s'est donc rendu à la basilique Notre-Dame de la Garde pour prier avec le clergé local. Une prière à Marie qui a été suivie d'un moment fort : un recueillement et une prière interreligieuse devant le Mémorial des marins et migrants disparus en mer. À cette occasion, le souverain pontife a réaffirmé ses positions sur la migration et le devoir d'accueillir les migrants, un sujet évidemment politique. 

Le pape François a fait un nouveau discours sur ce thème, en conclusion des Rencontres méditerranéennes organisées par l'archevêque de Marseille, samedi 23 septembre au palais du Pharo. L'événement religieux qui réunit 70 évêques et 70 jeunes issus des cinq rives de la mer méditerranée a permis une réflexion sur les inégalités économiques, les migrations et le changement climatique, des sujets chers au souverain pontife. "Le problème qui me préoccupe c'est le problème méditerranéen, c'est pourquoi je vais en France. L'exploitation des migrants est criminelle", avait déjà déclaré le chef de l'Église début août en revenant des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne. "La Méditerranée est un cimetière. [...] Voilà pourquoi je vais à Marseille", avait-il ajouté. Un sujet ancré dans l'actualité après l'arrivée de milliers de migrants à Lampedusa. Dans son discours samedi, il a affirmé que "Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence" avant d'ajouter que l'accueil des réfugiés est "un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation".

Un entretien politique entre le pape François et Macron

Le chef de l'État aura donc l'occasion d'échanger, à deux reprises, avec le souverain pontife, alors même que ce dernier ne voulait pas faire de son voyage une visite d'État. L'entretien aurait d'ailleurs été obtenu après de longues discussions selon Radio France. Reste que le pape François devrait imposer le sujet principal de sa visite, la situation des migrants, au programme des discussions avec Emmanuel Macron.

Mais plus que ses entrevues avec le pape François, c'est la présence d'Emmanuel Macron à la messe au Vélodrome qui fait réagir. Les élus de la gauche estiment d'ailleurs que cette venue est contraire au principe de laïcité. L'Élysée répond toutefois qu'il s'agit pour le chef de l'État de participer à un "événement populaire" et Emmanuel Macron assure qu'il sera "à sa place" en tant que président de la République et qu'à ce titre il ne communiera pas.

57 000 personnes à la messe du pape François

La messe papale prévue dans l'après-midi du 23 septembre au stade Vélodrome est sans doute le point d'orgue de la visite du pape François à Marseille. 57 000 personnes doivent assister à l'événement depuis le stade et 100 000 autres vont suivre la célébration depuis l'avenue du Prado. L'ampleur de l'événement justifie la mise en place d'un lourd dispositif de sécurité : l'accès au stade se fera sur présentation de l'invitation et d'une pièce d'identité entre 13h et 15h15. Après quoi plus personnes ne pourra accéder au stade. La sortie des spectateurs se fera aussi un demi-heure après le départ du pape. 

Plus de 5 000 policiers, un dispositif de sécurité exceptionnel

Les autorités ont mis les bouchées doubles pour assurer la sécurité du pape. Plus de 5 000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur et aux abords des sites visités par le pape François et dans les transports en commun. Les forces de l'ordre sont secondées par un millier d'agents privés. Les sites visités font l'objet de mesures de sécurité, notamment avec un déminage systématique. Des périmètres de sécurité sont mis en place et les lieux ne sont accessibles qu'aux riverains présentant un justificatif de domicile. La basilique Notre-Dame-de-la-Garde est fermée du mercredi 20 au dimanche 24 septembre.

Une fois les lieux sécurisés, l'accès aux évènements, à l'exception du défilé en papamobile, ne peut se faire que sur présentation d'une invitation et d'une carte d'identité, des contrôles de sécurité sont mis en place. En plus des forces de sécurité terrestres, les airs et la mer sont sous surveillance : la sûreté aérienne de l'armée de l'air assure une bulle aérienne impénétrable et les forces de sécurité maritimes surveillent le secteur englobant le Vieux-Port, le parc du Pharo et la corniche.