Immobiliers :ces professionnels qu'on aime détester

Les Français se méfient des métiers de l’immobilier, au même titre que ceux de la banque et de la politique. C’est dire ! Selon un récent sondage Ipsos, le métier d’agent immobilier est la deuxième profession la moins aimée. On reproche à l’agent immobilier d’être avare en conseil… ou de n’être capable de conseiller le client que dans le sens de ses propres intérêts et de fournir un travail décevant par rapport au montant des honoraires, qui peuvent aller jusqu’à 5 % du prix de vente. 

Le marché immobilier français traverse une zone de turbulence, tant pour les logements anciens que neufs. Promoteurs et constructeurs sont inquiets. Beaucoup connaissent des difficultés financières. Conséquences, certains professionnels tirent les prix vers le bas, en réalisant des économies sur la qualité des matériaux ou de la main d’œuvre. Les particuliers rencontrent ainsi de plus en plus de problèmes de malfaçons et de non conformités techniques. Ils dénoncent les dérives du système et s’entourent de conseils indépendants. 

L'expert bâtiment est l’archétype de ce conseil indépendant. Il engage, par ailleurs, sa propre responsabilité professionnelle et ses propres garanties d’assurance. Il peut fournir, aux particuliers, un avis technique sur un désordre (fissures, humidité), afin d’éclairer un projet d’acquisition immobilier.
Il peut encore épauler les particuliers - maîtres d’ouvrage - qui font construire leur maison (en cours ou à la fin du chantier). L’expert bâtiment - celui qui conseille le particulier et qui est indépendant de l’expert de l’assurance - a donc le bon rôle. On pourrait, par conséquent, croire que la profession d’expert bâtiment est la plus appréciée des métiers de l’immobilier. 

 

On pourrait le croire. Mais à la vérité, les griefs des clients existent aussi. Alors pourquoi ? Les explications sont multiples et pour autant, elles se rejoignent sur le fond. Du point de vue du client, faire appel à un expert bâtiment déçoit souvent. Car la profession est mal réglementée (je milite d’ailleurs pour qu’elle soit plus encadrée). On trouve sur le marché de l’expertise de la construction et l’expertise immobilière (avis de valeur vénale), beaucoup trop d’experts auto-proclamés, dont la prestation est loin d’être irréprochable. Souvent à prix cassées pour attirer toujours plus de clients, ces expertises reste trop chères, pour le service qu’elles leur apportent. 

Tarif opaque, périmètre d’intervention flou, absence d’assurance professionnelle, contenu du rapport d’expertise laissant à désirer (quand il y a un rapport !), etc. La profession d’expert bâtiment est décriée. Cela est bien dommage. Nous avons besoin de plus de déontologie pour rendre ses lettres de noblesses à ce métier. Il serait, aussi, salutaire d’encadrer la profession en créant, par exemple, un label de qualité.