Scandale Volkswagen : la fraude au CO2 touche 800 000 voitures [la liste des modèles]

Scandale Volkswagen : la fraude au CO2 touche 800 000 voitures [la liste des modèles] Le groupe Volkswagen donne de nouvelles indications sur le scandale des moteurs truqués. Concernant la fraude au CO2, 430 000 modèles 2015 seraient touchés. Le groupe allemande a divulgué les noms des modèles touchés.

[Mis à jour le 20 novembre à 16h22] Volkswagen joue-t-il enfin cartes sur table ? Le mastodonte de l'automobile, pressé par son propre gouvernement, a divulgué les noms des modèles touchés par le deuxième volet du scandale portant sur les émissions de gaz polluants. 800 000 véhicules sont touchés en tout au sein des marques Volkswagen, Seat, Skoda et Audi (voir ici la liste). Les rappels commenceront en 2016 mais Volkswagen pourrait aussi devoir rembourser le bonus écologique versé par le gouvernement aux acheteurs. Pour l'heure, Volkswagen multiplie les cadeaux à ses clients... mais seulement aux Etats-Unis pour l'instant. Les clients de la marque allemande pourront y toucher 500 dollars crédités sur une carte Visa et 500 autres dollars sous forme de bons d'achats valables dans les concessions Volkswagen. Une assistance dépannage durant 3 ans sera disponible gratuitement. Les clients pourront également bénéficier d'une réduction de 2000 dollars sur l'achat d'un nouveau modèle.

La marque fait déjà de nombreuses ristournes sur le sol américain pour tenter d'endiguer le scandale Volkswagen. La marque Audi, membre du même groupe Volkswagen, pourrait également lancer une opération similaire. Rappels aux Etats-Unis pour des problèmes de freins sur des modèles Volkswagen, nouvelle suspection de tricherie lancée par l'agence environnementale américaine et irrégularités sur les émissions de CO2 touchant des moteurs diesel mais aussi essence, la chute paraît aujourd'hui sans fin. La fraude à l'échelle mondiale a en effet encore pris de l'ampleur près de deux mois après les premiers aveux du groupe. Après les nouvelles accusations de l'agence environnementale américaine (EPA), Volkswagen a admis par le biais d'un communiqué la découverte d’irrégularités sur le niveau d’émissions de CO2 sur plusieurs véhicules de sa gamme. Le géant allemand évoque 800 000 véhicules concernés, à ajouter aux 11 millions de voitures déjà touchées par le scandale du logiciel truquant les résultats des tests antipollution sur un autre gaz polluant, le NOX dit oxydes d’azote.

Selon le groupe qui a révélé lui-même ces irrégularités découvertes en interne en Allemagne, le niveau d’émission mentionné serait trop bas par rapport à ce qu’il aurait dû être. L’impact économique serait de deux milliards d’euros. Les modèles touchés, au nombre de 800 000, sont essentiellement diesel mais pour la première fois depuis l’explosion du scandale mi-septembre, un moteur essence serait également concerné (plus d'infos ici). Le ministre allemand des Transports a précisé ensuite que 98 000 modèles essence sont ainsi touchés. Selon le magazine allemand Der Spiegel, des modèles phares équipés de blocs diesel 1,4l, 1,6l et 2,0l sont impactés : Volkswagen Polo, Golf ou Passat mais aussi Audi A1 et A3 et des véhicules Seat et Skoda. Ce ne sont pas les mêmes De quoi placer le mastodonte de l’automobile allemande un peu plus dans la tourmente. Ce mercredi, l'action Volkswagen a plongé dès l'ouverture de la bourse de Francfort, perdant plus 8% en quelques minutes.

Mauvais hasard du calendrier ou nouvelle embuche en vue, Volkswagen annonce enfin le rappel de 91 800 véhicules sur le sol américain, cette fois pour des problèmes de freins touchant des modèles 1,8l et 2,0l turbo à essence, plus précisément des Volkswagen Coccinelle (Beetle), Golf, Jetta et Passat. C’est une rupture d’une pièce de l’arbre à cames qui est en cause car elle peut impliquer une perte de puissance du moteur et une baisse de l’assistance au freinage. L’arrêt du véhicule est du coup plus difficile. Le constructeur précise agir par sécurité et assure qu’aucun blessé n’est à déplorer.  Les propriétaires seront prévenus par les concessionnaires, le groupe se chargeant d’effectuer les réparations nécessaires. Cette annonce entâche un peu plus la réputation du groupe Volkswagen aux Etats-Unis. Car dans le même temps, l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a lancé une nouvelle bombe. Selon elle, d'autres véhicules du groupe Volkswagen auraient été équipés du même logiciel espion destiné à truquer les résultats des tests antipollution.

Il s'agirait toujours de moteurs diesel, mais plus uniquement des blocs de deux litres de cylindrée. Des moteurs V6 de trois litres de cylindrées seraient aussi touchés sur une période de production allant de 2014 à cette année. Or, ces blocs V6 trois litres équipent des fleurons du groupe Volkswagen, et notamment un modèle de la pretigieuse branche Porsche, le célèbre 4x4 Cayenne. Les berlines haut de gamme d'Audi A6, A7 et A8 seraient aussi touchées comme le SUV Q5 ou le 4x4 Volkswagen Touareg. Dans un communiqué, Volkswagen dément ces informations et assure qu'aucun logiciel destiné à truquer ces émissions n'a été installé dans ces moteurs V6 3 litres de cylindrée. Le groupe assure qu'il coopérera avec les autorités américaines pour faire la lumière sur ces accusations. Quelques heures plus tard, Volkswagen a annoncé la suspension des ventes aux Etats-Unis des modèles diesel du 4x4 Porsche Cayenne, l’un des véhicules phares de sa prestigieuse branche. 

Le scandale n'en finit plus. Fin octobre, le Financial Times faisait de nouvelles révélations embarrassantes au sujet du scandale Volkswagen. Selon le journal britannique, la commission européenne aurait été au courant dès le début de l'année 2013 de la tricherie aux contrôles antipollution opérée par Volkswagen. Le commissaire européen à l’Environnement aurait tiré la sonnette d’alarme dans une lettre adressée à son homologue de la politique industrielle où il avertit de préoccupations au sujet d’un ajustement des performances des moteurs lors des cycles de tests et d’une augmentation des émissions en dehors des tests. Le commissaire se base sur l’étude d’un groupe de chercheurs italiens débutée en 2011. Celle-ci avait démontré des émissions d’oxydes d’azote plus élevées de 30% que celles annoncées par les constructeurs. Sur ce point, l’étude n’était toutefois pas une grande surprise puisque de nombreux spécialistes avaient déjà démontré le caractère atypique et non révélateurs des tests antipollution. Avertie, l’Union européenne n’a pourtant pas modifié ses normes et n’a pas ouvert d’enquête. Tout le contraire des Américains, eux aussi avertis en 2014 par le biais d’une étude de l’université de West Virginia, marquant le point de départ du scandale Volkswagen qui a éclaté en septembre 2015.

En avouant fin octobtre avoir lancé de nouvelles investigations sur son nouveau moteur diesel de type EA 288, Volkswagen avait déjà créé une autre onde de choc. Mais après enquête, son bloc EA 288, qui correspond aux normes Euro 5 remplacées depuis cet été par une norme Euro 6 plus sévère mais respectée par Volkswagen sur ses tout nouveaux véhicules, n'est finalement pas concerné par la gigantesque fraude aux contrôles anti-pollution. Le groupe allemand a confirmé que le fameux logiciel espion truqueur n'avait pas été installé sur les moteurs EA 288 mais uniquement sur les blocs EA189, ceux sur qui le scandale se concentre depuis plus d'un mois. La polémique touche le géant de l'automobile allemande qui regroupe les marques Volkswagen, Skoda, Seat ou encore Audi. Volkswagen précise que les modèles EA288 répondant à la norme Euro6 ne sont pas touchés, une manière de souligner que les modèles récemment vendus ne sont pas impactés. Seuls les moteurs de type EA 189 (diesel trois et quatre cylindres de 1,2l, 1,6l et 2,0l) restent concernés par la fraude.

Le groupe a d'ailleurs donné des précisions sur son plan de rappels et les modifications qui devront être effectuées sur ses véhicules. Si les voitures équipées des blocs 1,2l et 2,0 litres n’auront à subir qu’une modification logicielle, celles dotées du moteur 1,6 litre TDI auront une modification moteur pour répondre aux normes et être en conformité. Cette annonce intervient après un coup de pression du gouvernement allemand. L’autorité chargée de l’automobile en Allemagne, le KBA, a en effet rejeté une partie du plan d’action du mastodonte de l’automobile allemande qui regroupe notamment les marques Audi, Seat, Skoda et Volkswagen. Face au scandale des contrôles antipollution truqués, le groupe avait proposé un rappel des véhicules aux seuls propriétaires des véhicules concernés qui en exprimaient la demande. Selon le tabloid allemand Bild, KBA a rejeté cette proposition, enjoignant Volkswagen d’effectuer le rappel de tous les véhicules suspects. Soit 2,4 millions en Allemagne et 8,5 millions en Europe. Selon la branche française du groupe, près d’un million de véhicules seraient concernés en France. Le rappel en Allemagne comme en France débutera en janvier 2016. Outre Rhin, il sera suivi de près par le KBA.

La campagne promet de s’étaler sur l’ensemble de l’année 2016. Un site dédié a été mis en place pour informer les automobilistes susceptibles d’être concernés. Il s’agit du site : https://informations.volkswagengroup.fr. Pour savoir si votre véhicule est touché, vous devrez vous munir du numéro de châssis de la voiture et de la date de dernière immatriculation. Le numéro de châssis est présent sur la carte grise de la voiture à côté de la mention "E". Il faut ensuite indiquer la dernière date d’immatriculation de votre voiture. Là aussi, elle est présente sur votre carte grise. Attention toutefois à ne pas confondre avec la date de première immatriculation si vous avez acquis votre véhicule sur le marché de l’occasion. Sur la carte grise de votre voiture achetée neuve ou d’occasion, la date d’immatriculation est présente à côté de la mention  "I". Vous n’avez plus qu’à compléter le formulaire avec une date sous la forme JJ/MM/AAAA par exemple 15/10/2015. Seuls les véhicules équipés d’un moteur diesel de type EA189 (1,2, 1,6 et 2,0l TDI) sont impactés. Ceux répondant à la dernière norme Euro6, lancée en 2014 et obligatoire pour les véhicules neufs depuis le 1er septembre, ne sont pas touchés. En revanche, tous les moteurs diesel EA 189 sortis de l'usine entre 2007 et juin 2015 sont susceptibles d'être impactés par cette fraude. Un numéro vert a également été mis en place, le 0 805 805 200. Il est ouvert de 7 heures à 22 heures. Autre solution, vous rendre chez votre concessionnaires du groupe Volkswagen. Le groupe devrait enfin prévenir individuellement ses clients dans les semaines à venir. 

Le nouveau patron de Volkswagen, Matthias Muller, a confirmé à un journal allemand le Frankfurter Allgemeine Zeitung que la campagne de rappels des véhicules touchés par la fraude antipollution débuterait en janvier 2016. Elle s'étalera sans doute sur l'ensemble de l'année. 11 millions de véhicules sont concernés, plus de 8 millions en Europe dont près d'un million en France. 948 064, c'est en effet le nombre important de véhicules du groupe Volkswagen impactés qui circulent en France. Volkswagen a confirmé ce chiffre  après l'annonce de la mise en place de cette vaste campagne de rappels de véhicules concernés par la fraude aux contrôles anti-pollution. Volkswagen avait précisé que ses clients seront informés sous peu de la mise en place de "mesures de mise aux normes des émissions de leur véhicule" mais rappelle que ses véhicules sont aujourd’hui "techniquement sûrs". Dans les faits, ils sont en réalité susceptibles d’émettre bien plus de gaz polluants qu’indiqué par la marque sur ses fiches techniques ou lors des tests européens. On sait toutefois que la marque doit déjà engager une campagne massive visant à identifier les clients concernés par la fraude, opération qui passera notamment par les sites internet nationaux des marques du groupe. 948 064 véhicules sont touchés en France et Volkswagen a donné le détail de ce décompte : 574 000 modèles de la marque Volkswagen, 189 322 Audi, 66 572 Skoda, 93 388 Seat et 23 523 utilitaires. 

Vous venez de vérifier et votre véhicule est touché ? Volkswagen a promis de présenter ses propositions de mesures aux autorités avant de valider le processus de rappel. Les clients seront ensuite informés des corrections éventuelles et des procédures. C’est à ce moment-là que vous saurez sans doute en quoi consiste les manipulations sur votre véhicule et les modalités d’intervention (durée, lieu, retenue ou non du véhicule…). Volkswagen s’efforce de préciser qu’en l’attente de ces modifications, ses véhicules sont totalement sûrs et en état de fonctionnement. Les derniers modèles vendus correspondant à la dernière norme européenne (Euro6) et ne sont donc pas impactés. Plusieurs informations permettaient de resserrer le nombre de modèles potentiellement suspects : la période (juin 2007 à juin 2015) et le nom de code de ce fameux moteur truqué, un bloc trois et quatre cylindres diesel TDI : EA189. Pour Inovev, ce moteur diesel est installé sur une trentaine de modèles du groupe Volkswagen. La branche française du groupe a par ailleurs confirmé au Parisien que les moteurs diesel trois cylindres 1,2 litres étaient aussi concernés comme les 1,6l et 2,0l quatre cylindres jusque-là évoqués. Quatre marques seraient impactées en France : Audi, Skoda, Seat et Volkswagen. Retrouvez ci-dessous une estimation des modèles concernés en Europe :

Marque Volkswagen (produits entre 2009 et 2015): Polo (1,2l, 1.6l), Golf, Golf SW, Golf Plus (1.6l et 2.0l), Jetta (2.0l), Passat et Passat SW (2.0l), CC (2.0l), New Beetle (2.0l), Scirocco (2.0l), Tiguan (2.0l), Touran (2.0l), Sharan (2.0l).
Marque Audi (modèles produits entre 2009 et 2015) :
A1 (1.6l), A3 (2.0l), A4 (2.0l), A5 (2.0l), A6 (2.0l), Q3 (2.0l), Q5 (2.0l), TT (2.0l).
Marque Seat (modèles de 2008 à 2015): Alhambra (2,0l et 4WD), Ibiza (1,2l, 2.0l), Leon (2.0l), Altea (2.0l).
Marque Skoda ( modèles de 2010 à 2015) : Fabia (1,2l, 1.6l), Octavia (2.0l), Superb (2.0l), Yeti (1.6l et 2.0l).

Volkswagen avait en effet confirmé dans un communiqué que ce logiciel était présent dans bien d’autres véhicules du groupe VAG, un véritable empire qui regroupe notamment les marques Volkswagen, Audi, Porsche, Seat ou Skoda mais aussi des branches luxueuses comme Bugatti, Porsche ou LamborghiniAprès les révélations de l’agence de l’environnement américaine, et sous le feu des critiques, Volkswagen avait confié avoir mené des investigations. "D'autres enquêtes internes menées à ce jour ont établi que le logiciel de gestion moteur concerné est également installé sur d'autres véhicules du Groupe Volkswagen équipés de moteurs diesel", explique le communiqué de VW. Avec une nuance : "Mais dans la majorité de cas, le logiciel n'a pas d'effet". Pas de quoi éteindre la polémique loin de là...