Scandale Volkswagen : une tricherie sur d’autres moteurs plus puissants, Porsche impliqué ?
[Mis à jour le 03 novembre à 16h47] Le scandale Volkswagen repart de plus belle ! La triche à l'échelle mondiale portant sur les règles antipollution (voir la liste des modèles touchés) pourrait encore prendre de l’ampleur avec l'implication de Porsche, une marque appartenant au groupe Volkswagen mais jusque-là épargnée par le scandale. La nouvelle, si elle est avérée, plongerait un peu plus le mastodonte dans la tourmente avec en première ligne son nouveau patron Matthias Muller qui, avant sa nomination à la tête du groupe mi-septembre en remplacement de Martin Winterkorn, était justement à la tête de Porsche ! Une nouvelle fois, le rebond vient des Etats-Unis où l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a désormais le mastodonte de l’automobile dans son viseur. Jusqu’à présent, l’enquête portait sur l’installation d’un logiciel espion dans des véhicules équipés de moteurs diesels de 2 litres de cylindrée, soit sur près de 11 millions de véhicules dans le monde.
En France, près d'un million de voitures seraient concernées, un numéro vert et un site internet ont été mis en place. Le scandale touchait ainsi principalement des voitures de milieu de gamme des marques Volkswagen, Audi, Seat et Skoda. Or ce sont désormais des fleurons du groupe qui se retrouvent aussi visés par l'enquête américaine. Selon l’EPA, le même dispositif frauduleux, visant à limiter l’émission des dangereux gaz polluants dits NOX (oxydes d’azotes) lors des tests, aurait été installé sur des moteurs diesel 3 litres V6, soit des blocs plus puissants et équipant notamment les prestigieuses Audi A6, A7 ou A8, le SUV Q5 mais aussi le célèbre 4x4 de Porsche, le Cayenne et son équivalent technologique chez Volkswagen, le Touareg. La période concernée est récente puisque les modèles touchés auraient été produits entre 2014 et 2015.
L’EPA accuse : "Volkswagen a encore manqué à ses obligations de se conformer aux lois qui protègent la qualité de l’air que respirent les Américains". Volkswagen se défend et dément toute tricherie sur ces moteurs V6 TDI, précisant qu’aucun logiciel visant à altérer les émissions n’avait été installé sur les moteurs 3 litres V6 diesel. La marque ajoute qu’elle coopérera avec l’EPA pour clarifier la situation. Dans la foulée, elle a annoncé le retrait des ventes aux Etats-Unis des modèles suspectés dont le Porsche Cayenne. Le scandale a déjà couté plusieurs milliards d’euros de capitalisation boursière au groupe Volkswagen qui a entamé une enquête interne. Le patron Martin Winterkorn a démissionné en septembre, remplacé par Matthias Müller. Plusieurs milliards d’euros de recettes sur l’exercice 2015 ont déjà été provisionnés par Volkswagen pour faire face aux retombées et pénalités. Celles-ci pourraient atteindre près de 20 milliards de dollars rien que sur le sol américain.