Essai Citroën E-Méhari : coup de foudre à la plage !

Essai Citroën E-Méhari : coup de foudre à la plage ! Citroën fait revivre le mythe Méhari avec un véhicule terriblement original : un cabriolet 100% électrique, au design néo-rétro. On est monté à bord pour voir si elle assume cet encombrant patronyme !

Privé de DS depuis la décision de PSA d'en faire une marque à part entière pour affirmer le premium du groupe, Citroën attaque un nouveau cycle crucial pour son avenir. La stratégie est claire mais risquée : des véhicules économiques aux lignes tranchées et originales pour des modèles suscitant étonnement et passion. Avant la nouvelle C3 prévue en fin d'année, c'est un petit modèle de niche qui doit jouer le rôle du défricheur : la Citroën E-Méhari. Après avoir tâté le terrain avec le concept Cactus M, Citroën se lance sur le marché du cabriolet néo-rétro mais avec une particularité : le tout électrique sous le capot ! Mais pas question de se lancer à tout prix sur ce marché. Citroën a limité les risques sur le plan économique en s'associant avec Bolloré, le fournisseur de la célèbre Autolib parisienne disponible en auto-partage.

Elle reprend son système de batterie éprouvée sur des milliers de kilomètres, offrant 200 kilomètres d'autonomie théorique (150 kilomètres maximum lors de notre essai). Tout à fait raisonnable dans le cas d'un cabriolet destiné à de petits trajets pour rejoindre la plage, effectuer une excursion ou simplement faire les courses. C'est tout ce qu'on lui demande et c'est surtout tout ce qu'il faut lui demander ! La E-Méhari est en fait une Bluesummer, la version cabriolet de l'Autolib, recarrossée par Citroën. Le châssis tubulaire a été conservé, hors de question donc de trop hausser le rythme sous peine de remarquer un gros flou sur le train avant et de mettre le doigt sur une rigidité trop moyenne. Et encore, Citroën a ajouté un ABS et un ESP. Mais pas d'airbags… D'où une homologation limitée à 1000 exemplaires par an.

La E-Méhari a ce charme d'un véhicule d'un autre temps en comportement routier. Mais qu'importe puisque le plaisir est bel et bien au rendez-vous. Les reprises du bloc électrique sont bonnes, le moteur pouvant délivrer 68 chevaux maximum (sur 30 secondes, 48 chevaux en puissance nominale) mais avec un couple immédiatement présent. Vitesse de pointe : 110 km/h. On se prend vite au jeu à son bord, le confort est bon, la conduite cheveux au vent agréable et le centre de gravité bas (les batteries sont positionnées sous le plancher, comme chez Tesla) n'y est pas étranger. La E-Méhari est un tout-chemin, elle peut s'aventurer en dehors des routes avec ses grosses roues et une garde au sol surélevée mais le poids de 1450 kg à vide et ses deux roues motrices n'en feront pas une vraie baroudeuse pour autant, pas au même stade que la Méhari d'antan en tout cas. 

L'autonomie est suffisante. Seul écueil, le type de batterie impose qu'elles soient maintenues à une température constante. Du coup, même à l'arrêt, la E-Méhari consomme ! Suffisamment pour vider sa batterie en 48 heures. La charge complète dure, elle, 8 heures sur une prise 16A, 13 heures sur une prise classique. Il faudra donc être prévoyant même si un mode hivernage existe. L'autre limite est le prix, imposant : 25 000 euros à l'achat hors bonus écologique de 6300 euros mais surtout hors location de batterie à 79 euros. Si une offre de LLD sera mise en avant (299 euros par mois, location de batterie comprise sur 49 mois), c'est donc plutôt sur le marché de la location que Citroën s'oriente pour ce modèle très attachant. Une série limitée inspirée du concept présenté à Genève en collaboration avec la Maison de couture Courrèges serait-elle dans les tuyaux ? A suivre... Pour tout savoir de la batterie, l'autonomie, son look, ses équipements, cliquez sur la photo ci-dessus.