Gustave Courbet : biographie du peintre, auteur de "l'Origine du monde"

Gustave Courbet : biographie du peintre, auteur de "l'Origine du monde" BIOGRAPHIE DE GUSTAVE COURBET - Peintre français, Gustave Courbet est l'un des artistes les plus talentueux du XIXe siècle. Chef de file du mouvement réaliste, il a réalisé "l'Origine du Monde" et l'autoportrait "le Désespéré".

Biographie courte de Gustave Courbet - Gustave Courbet voit le jour le 10 juin 1819 à Ornans, dans le Doubs, au sein d'un milieu aisé. Très tôt attiré par les domaines artistiques, il commence à étudier le dessin dans sa ville natale en 1831. Parti au Collège royal de Besançon, il suit des cours à l’École de Beaux-Arts, sans toutefois s'y être inscrit. Le jeune Gustave monte ensuite sur la capitale pour y étudier le droit. Il assiste à quelques cours de droit, mais arrête bien vite pour se consacrer totalement à la peinture dès 1840. Ses parents acceptent sa décision, et continue à lui verser une pension. Autodidacte et élève libre, il se rend souvent au musée du Louvre pour y copier les toiles de maîtres. Durant 4 ans, il se voit refuser ses toiles lorsqu'il va tenter sa chance au Salon de peinture et de sculpture. Ce n'est qu'en 1844 que son Autoportrait au chien noir (peint en 1842) est enfin exposé.

Gustave Courbet peint son autoportrait, le "Désespéré"

Gustave Courbet, bien que déterminé, pâti de ces échecs à répétition. Toujours à la recherche d'un style qui lui est propre, le peintre réalise de manière récurrente des autoportraits. Entre 1843 et 1845, Courbet réalise Le Désespéré, un autoportrait le montrant jeune et désemparé. Les années suivantes, sa carrière ne décolle toujours pas. Même l'excellent autoportrait L'Homme à la ceinture de cuir (1846) ne rencontre pas le succès, et lassé de ses échecs successifs, il part explorer la Belgique de long en large, en 1847. De retour à Paris, il fréquente une brasserie de la Rue Hautefeuille et y fait de belles rencontres, comme Charles Baudelaire. En 1848, les effets de la Révolution de Février se font sentir, et c'est une dizaine de toiles que Courbet expose au Salon. L'année 1849 est la bonne pour le peintre, qui accède enfin à la notoriété avec Une après-dinée à Ornans, tableau acheté par l'État, lui permettant d'exposer ses toiles sans l'avis du jury du Salon.

Le Désespéré, de Gustave Courbet. Exposé au Grand Palais, 2007. © MICHAEL SAWYER / AP - SIPA

Œuvres et chefs-d’œuvre de Gustave Courbet

Au lendemain de sa rencontre avec Pierre-Joseph Proudhon, il se fait le fervent défenseur du réalisme. Inspirées par son terroir, les toiles de Gustave Courbet représentent dès lors des situations contemporaines avec le plus de sincérité possible. C'est le cas de l’œuvre Un enterrement à Ornans (1850). Le tableau, peint sur un très grand format (315 × 668 cm) fait scandale. Les critiques sont choqués par ses productions. En peignant une vision d'un évènement de la vie courante, mettant en scène des paysans et des ouvriers, sur un support jusque-là réservé aux œuvres "nobles" (mythologiques, historiques ou religieuses), Courbet voit une pluie de critiques s’abattre sur lui. Toujours aussi déterminé, le peintre décide alors d'enchaîner les œuvres provocatrices, pour ne laisser d'autre choix à la critique que d'accepter le courant réaliste, dont Courbet est désormais un maître. Son Atelier du peintre est rejeté de l'Exposition universelle de 1855, ce qui le décide à exposer de lui-même ses œuvres dans le "pavillon du Réalisme", édifié à ses frais. Il peint ensuite les Demoiselles du bord de Seine (1857). Tout va bien pour le peintre, qui voit son carnet de commande plein à craquer.

L'Origine du monde, de Gustave Courbet

L'Origine du Monde, de Gustave Courbet. ©  BOULAT ALEXANDRA / SIPA

Son tableau Venus et Psyché ayant été refoulé au Salon pour indécence, Gustave Courbet se lance alors dans son œuvre la plus provocatrice, la toile érotique l'Origine du monde (1866). Ce tableau, aboutissement d'une série de nus, est une commande privée faite par un diplomate ottoman. L’œuvre reste longtemps inconnue du grand public. Par la suite, Courbet prend part au mouvement de la Commune de Paris. En 1881, il préside les Beaux-Arts, et est élu président de la fédération des artistes. Il met en place des mesures pour sécuriser le Louvre et d'autres bâtiments des arts. Conduit en prison après l'effondrement de la Commune, il en ressort libre en mars 1872. Mais, accusé d'avoir contribué au démontage de la colonne de Vendôme, il est contraint de rembourser les frais de réparation. Ruiné, Gustave Courbet décide de s'exiler en Suisse. Installé à La Tour-de-Peilz, il s'y éteint le 31 décembre 1877, en plein réveillon.

Gustave Courbet : dates clés

10 juin 1819 : Naissance de Gustave Courbet
Le peintre français Gustave Courbet, de son nom complet Jean Désiré Gustave Courbet, naît en 1819 au sein d'un milieu aisé. Très tôt attiré par l'art, il commence les cours de dessin en 1831.
1844 : Courbet expose enfin au Salon de la peinture et de la sculpture
Après de nombreux échecs successifs depuis 1841, l'un des tableaux de Gustave Courbet est enfin accepté par le jury du Salon. C'est son Autoportrait au chien noir, peint en 1842, qui est choisi.
1849 : Courbet enfin récompensé
Le peintre accède enfin à la notoriété avec Une après-dinée à Ornans. Accepté par le jury du Salon, exposé, le tableau est récompensé d'une médaille et est acheté dans la foulée par l'État. Courbet y gagne une jolie somme, mais il remporte surtout le droit d'exposer ses toiles sans l'avis du jury du Salon.
1855 : Courbet expose seul, en marge de l'Exposition Universelle
Gustave Courbet est depuis 1850 engagé dans une spirale de la provocation. Son œuvre Un enterrement à Ornans (1850) ayant fait scandale, il s'est juré de forcer les critiques à accepter l'importance du mouvement réaliste à coups de tableaux provocateurs. Suivant cette logique, son tableau l'Atelier du peintre est rejeté de l'Exposition universelle de 1855. Provocation supplémentaire, Courbet décide de l'exposer de lui-même. Pour ça, il fait édifier à ses frais le "pavillon du Réalisme", à côté de l'Exposition Universelle, et y expose ses tableaux. Il réitère le procédé en 1867, et expose 135 de ses œuvres dans un pavillon-galerie, construit à l'Alma.
4 septembre 1871 : Gustave Courbet, président de la fédération des artistes
Le peintre français Gustave Courbet s'implique dans la politique, notamment durant la Commune de Paris. Pendant cette courte période, Courbet est en effet nommé président de la fédération des artistes. Ses toiles ont longtemps été rejetées par la critique française et notamment par le Salon (comme son Atelier du peintre, rejeté en 1855). Toutefois, son implication lui coûte cher. Il est accusé d'avoir contribué au démontage de la colonne Vendôme et condamné à rembourser les frais.
31 décembre 1877 : Décès de Gustave Courbet
Gustave Courbet décède d'un arrêt cardiaque pendant le réveillon du 31 décembre 1877, à La Tour-de-Peilz, en Suisse où il s'était exilé. La volonté de Courbet de ne pas rentrer en France avant une amnistie générale pour les membres de la Commune est respectée. Son corps est inhumé à La Tour-de-Peilz quelques jours après sa mort. Sa dépouille a ensuite été transférée à Ornans, en juin 1919.
 

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