Starcraft, Hearthstone, WoW... Le fiasco chinois de Blizzard

Starcraft, Hearthstone, WoW... Le fiasco chinois de Blizzard Embourbé depuis trois ans dans des problèmes internes, Blizzard doit désormais faire face à la rupture de son contrat avec NetEase, entraînant l'indisponibilité de ses jeux sur l'immense marché chinois.

Décidément, Blizzard semble totalement étranger aux bonnes nouvelles. Le studio américain est une nouvelle fois sous le feu des projecteurs après la rupture de son contrat avec le distributeur chinois NetEase, entraînant le retrait de la plupart de ses titres du pays du soleil levant. Concrètement, d'ici quelques jours, Starcraft, World of Warcraft, Hearthstone, Overwatch et la quasi-totalité des produits du studio seront donc retirés des plateformes de vente et de jeu chinoises. Cette rupture d'un partenariat vieux de quatorze ans et sans aucun doute extrêmement lucratif serait dû à des divergences sur le plan financier et de propriété intellectuelle. NetEase affirme de son côté que Blizzard n'aurait pas respecté sa part du contrat avant de tenter sans succès de conclure un accord avec d'autres éditeurs chinois. Blizzard n'a de son côté pas révélé les raisons de cette séparation.

Une situation compliquée pour le studio américain qui se voit donc privé du plus gros marché vidéoludique mondial, estimé encore cette année à 36,7 milliards d'euros. Pour les joueurs, il s'agit aussi d'un immense coup de tonnerre, puisque certaines licences comme Starcraft, World of Warcraft, Hearthstone et Overwatch s'étaient durablement implantées dans la culture chinoise, créant par moment des scènes d'eSport extrêmement prolifiques et compétitives. Blizzard a annoncé aux joueurs qu'ils pourraient sauvegarder leur progression indéfiniment le temps que l'entreprise trouve un nouveau partenaire pour la distribution de ses jeux au pays du soleil levant.

Ce fiasco intervient dans la même semaine du départ de l'un de ses plus vénérables ingénieurs techniques, Brian Birmingham, ayant révélé une nouvelle fois des pratiques managériales toxiques marbrant la culture d'entreprise du géant du jeu vidéo. L'ingénieur, en poste depuis plus de dix-sept ans et bien connu pour son travail sur des titres extrêmement appréciés du public, a quitté l'entreprise en début de semaine après un désaccord avec sa hiérarchie sur le système de Stack Ranking mis en place au sein des groupes de travail. Ce système vise à évaluer les employés et à déterminer leur aptitude à être promus, la valeur de leurs primes, et leur risque de licenciement, et a été mis en place dans le studio malgré les protestation de la majorité de ses employés par des directives d'ABK (Activision Blizzard King), la société parente de Blizzard. Birmingham aurait été forcé d'attribuer des évaluations négatives à au moins 5% de ses employés, pratique qu'il n'a pas voulu cautionner selon les mots de Bloomberg. Birmingham a depuis expliqué la situation lui-même sur Twitter. Une affaire qui témoigne une nouvelle fois d'une culture d'entreprise hostile, et qui s'additionne aux cas de harcèlements généralisés pour lesquels Blizzard est poursuivi en justice depuis un peu moins d'un an.